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Comment mesurer le bien‑être des gens ? "L’Initiative du Vivre Mieux" de l’OCDE s’efforce
de répondre à cette question en dressant un tableau complet du bien‑être de la population
à l’aune de 11 dimensions considérées comme essentielles. Ces dimensions prennent
en compte des éléments traditionnels tels que le revenu et l’emploi, la santé, l’éducation
et l’environnement, mais également des aspects nouveaux, comme par exemple la sécurité
personnelle et la satisfaction générale à l’égard de la vie.
Cependant, les niveaux de bien‑être varient entre individus et ne peuvent donc pas
être uniquement appréhendés à partir de moyennes nationales. L’OCDE s’est ainsi également
intéressée aux inégalités de bien‑être entre les différents groupes de la population.
Ces travaux montrent comment des niveaux de revenus, d’éducation, de santé ou de satisfaction
générale à l’égard de la vie sont répartis au sein de la société, par exemple entre
les hommes et les femmes.
Le tableau de bord sur le bien‑être qui est développé dans "Comment va la vie ?" permet
d’identifier les forces et les faiblesses des pays au regard des différentes dimensions
du bien‑être. Ces performances peuvent fournir un point de départ intéressant pour
l’élaboration de politiques publiques en faveur du bien‑être dans chaque pays. Selon
les résultats du tableau de bord de "Comment va la vie ?", aucun pays de l’OCDE ne
peut prétendre au titre de champion au regard de l’ensemble des dimensions du bien‑être,
et les priorités en matière de bien‑être varient entre les différents pays de l’OCDE.
Comment va la vie ? dans l’ensemble
Sur les quelques vingt dernières années, les pays de l’OCDE ont enregistré des progrès
considérables dans de nombreux domaines du bien‑être. Cependant, une tendance contraire
est observée en matière d’emploi ou de participation électorale et il existe de grandes
disparités entre et au sein même des pays.
Par exemple, les pays à faible revenu au sein de la zone OCDE ont tendance à faire
relativement mieux en termes de bien‑être subjectif et d’équilibre entre vie professionnelle
et vie privée. A contrario, les pays à haut revenu semblent avoir plus de mal à trouver
le juste équilibre entre la sphère privée et la sphère professionnelle. Par ailleurs,
les individus les moins instruits et à faible revenu sont également ceux qui cumulent
les désavantages dans les autres dimensions du bien‑être : ils sont, par exemple,
en moins bonne santé, tissent des liens sociaux plus faibles et témoignent d’un niveau
de satisfaction moindre à l’égard de la vie.
Il convient toutefois de noter que si des avancées significatives ont été réalisées
dans la mesure du bien‑être au cours des dernières années ‑‑ c’est le cas par exemple
pour les indicateurs du revenu, de l’éducation, de la qualité de l’environnement ou
encore du bien‑être subjectif ‑‑, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer
la qualité des mesures dans les autres dimensions du bien‑être.
Le bien‑être et la crise financière mondiale
La crise a eu de graves répercussions sur le bien‑être économique des ménages à en
juger par la hausse du chômage, du travail temporaire, du temps partiel contraint,
de l’insécurité financière et de la pauvreté. Toutefois, les impacts de la crise sur
les aspects non économiques du bien‑être varient selon les domaines. La satisfaction
à l’égard de la vie et la confiance dans les institutions a diminué considérablement
dans les pays les plus sévèrement touchés par la crise alors que les niveaux de stress
tels que constatés par les individus ont augmenté de manière significative. Cependant,
il n’y a eu que peu ou pas de changement sur l’état de santé de la population dans
son ensemble.
Ces résultats peuvent en partie s’expliquer par le fait que certains effets de la
crise n’apparaitront qu’à long‑terme, par exemple sous forme de problèmes de santé
futurs ou des répercussions spécifiques sur des groupes de la population, qui ne sont
aujourd’hui pas visibles dans les statistiques nationales. Par ailleurs, il est également
possible que certaines des conséquences à court terme de la crise ne soient pas correctement
prises en considération par les outils de mesure existants. Cela souligne la nécessité
de disposer d’indicateurs statistiques plus rapides, plus fréquents et plus spécifiques
en fonction des groupes de la population, capables de suivre les tendances de court
terme en matière de bien‑être. Une meilleure connaissance des variations du bien‑être
à court terme est en effet essentielle pour éclairer les actions des décideurs politiques
pendant et après les périodes de récession.
Lutter contre l’inégalité des sexes
Les décideurs politiques ont également besoin de savoir si leurs politiques doivent
cibler des groupes spécifiques au sein de la population. Un cas typique est celui
de la différence entre les sexes.
Bien que l’écart entre les hommes et les femmes en termes de bien‑être se soit considérablement
réduit au cours des dernières décennies, les hommes continuent d’enregistrer de meilleurs
scores dans un certain nombre de domaines. Les femmes vivent plus longtemps que les
hommes mais sont également plus souvent malades. Les filles ont aujourd’hui de meilleurs
résultats scolaires que les garçons mais restent sous‑représentées dans les filières
qui offrent les meilleurs débouchés professionnels. De la même manière, les femmes
sont de plus en plus nombreuses à entrer sur le marché du travail. Mais, elles continuent
d’être désavantagées par rapport aux hommes en termes de salaires, elles consacrent
plus d’heures aux tâches ménagères et ont plus de difficultés pour atteindre les fonctions
hiérarchiques les plus élevées ou pour créer leur propre entreprise. Les hommes sont
les principales cibles d’agression et d’homicide tandis que les femmes sont les premières
victimes de violence conjugale. Enfin, si les femmes expriment un sentiment plus positif
à l’égard de la vie en général, elles sont plus susceptibles de ressentir des émotions
négatives.
Toutefois, la question de l’égalité entre les sexes ne se limite pas au seul sujet
des femmes. Si les femmes restent désavantagées par rapport aux hommes dans de nombreux
pays, les hommes sont également de plus en plus exposés à des perspectives d'emploi
incertaines et doivent, eux aussi, s'adapter à l'évolution des rôles et des attentes
sociales. Ainsi, mesurer les inégalités de bien‑être entre les sexes nécessite de
se positionner au‑delà des indicateurs traditionnels, qui mesurent les écarts entre
hommes et femmes, pour évaluer plus largement les vulnérabilités, les opportunités
et les inégalités propres à chaque sexe.
Des emplois de qualité pour un meilleur bien‑être
La qualité de l’emploi et le bien‑être au travail sont des questions de plus en plus
centrales dans de nombreux pays de l’OCDE.
Mais mesurer la qualité de l’emploi est une entreprise délicate tellement cette notion
recouvre des aspects différents, allant des revenus aux relations sociales. Ces différents
aspects interagissent ensemble de manière complexe pour façonner la qualité générale
d'un emploi. Le degré d’autonomie au travail, des objectifs de travail bien définis
et des collègues sur lesquels s’appuyer sont autant d’éléments qui affectent la qualité
de l’emploi. Le défi est de développer une série d’indicateurs capables de prendre
en compte cette large diversité de critères.
Le bien‑être futur
Les décideurs politiques et les citoyens ont besoin de savoir comment les actions
d’aujourd’hui sont susceptibles d’affecter le bien‑être futur. Mesurer la soutenabilité
du bien‑être dans le futur est un défi de taille qui implique, comme pré‑requis, une
connaissance approfondie des déterminants futurs du bien‑être. Dans ce rapport, l’OCDE
commence par recenser l’ensemble de la connaissance sur les éléments qui soutiennent
le bien‑être au fil du temps, et à réfléchir sur la façon dont ces éléments peuvent
être mesurés.
Le rapport propose de s’appuyer, comme point de départ, sur les récents travaux du
Groupe de Travail pour Mesurer le Développement Durable (Task Force on Measuring Sustainable
Development) menés par l’UNECE, Eurostat et l’OCDE. Ces travaux se concentrent sur
les différents stocks de ressources en matière de capital naturel, humain, social
et économique qui concourent au bien‑être dans le temps, et mettent en avant les types
d’indicateurs qui seraient nécessaires pour suivre l’évolution de ces stocks. Il est
également important de prendre en compte la distribution et la gestion de ces stocks
de capitaux à différent niveaux (local, national, régional et mondial). La prochaine
étape dans l’agenda statistique sera de sélectionner un panel d’indicateurs spécifiques
et de commencer à tenir un tableau de bord avec des données pertinentes.
La reproduction de ce résumé est autorisée à condition que la mention OCDE et le titre
original de la publication soient
mentionnés.
Les résumés multilingues sont des extraits traduits de publications de l’OCDE parues
à l’origine en anglais et
en français.
Ils sont disponibles gratuitement sur la librairie en ligne de l’OCDE www.oecd.org/bookshop
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