Canada
Ne laisser personne de côté : Approche et priorités du Canada
La politique d’aide internationale féministe du Canada exprime explicitement l’engagement de « ne laisser personne de côté » et vise à éliminer la pauvreté et à bâtir un monde plus pacifique, plus inclusif et plus prospère.
Le Canada met en œuvre le principe de ne laisser personne de côté en adoptant une approche féministe qui vise à protéger et à promouvoir les droits fondamentaux de tous, en particulier les groupes vulnérables et marginalisés, et à accroître la participation de ces groupes au processus de prise de décision. À travers cette approche fondée sur les droits de la personne et sur l’inclusion, et fort de son engagement d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) 5 (« Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles »), le Canada pense pouvoir faire progresser également les autres ODD, puisque tous sont interdépendants. Le Canada met en œuvre son engagement de ne laisser personne de côté dans d’autres domaines d’action susceptibles d’avoir des répercussions sur les pays en développement, par exemple dans le cadre de ses politiques commerciales, climatiques et migratoires.
Le Canada a entrepris d’intégrer systématiquement le principe de ne laisser personne de côté dans sa programmation du développement et son cycle de projet. Il procède à des analyses contextuelles générales des pays pour planifier et sélectionner ses programmes et ses projets et utilise certains outils d’analyse comme base de données factuelles pour déterminer et cibler les besoins (l’Indice mondial de la pauvreté multidimensionnelle par exemple).
Apports financiers du Canada aux pays en développement
Résultats obtenus par le Canada au regard des engagements pris en faveur de l’efficacité de la coopération pour le développement
Aide publique au développement dispensée par le Canada
En 2017, les apports nets d’aide publique au développement (APD) du Canada se sont élevés à 4.3 milliards USD (données préliminaires), soit 0.26 % de son revenu national brut (RNB) et une hausse de 4.1 % en termes réels par rapport à 2016 – qui s’explique par l’augmentation de l’aide humanitaire, des dépenses au titre du coût des réfugiés dans le pays donneur et du financement de la lutte contre le changement climatique. En 2017, le coût des réfugiés dans le pays donneur s’est élevé à 467 millions USD et a représenté 10.9 % de l’APD nette totale du Canada, contre 9.9 % en 2016.
La part de l’APD canadienne non liée (hors frais administratifs et coût des réfugiés dans le pays donneur) a été de 95.6 % en 2016 (contre 98.5 % en 2015), ce qui est supérieur à la moyenne du Comité d’aide au développement (CAD), établie à 81.2 %. L’élément de libéralité de l’APD totale a été de 97.8 % en 2016.
En 2016, 68 % de l’APD canadienne ont été dispensés sous forme d’aide bilatérale. Le Canada a affecté 32 % de son APD totale aux contributions au budget central d’organisations multilatérales. Il a aussi dirigé 30.5 % de son APD bilatérale vers des projets précis exécutés par des organisations multilatérales (contributions multibilatérales/extrabudgétaires).
En 2016, 29.3 % de l’APD bilatérale canadienne ont fait l’objet d’une programmation avec des pays partenaires. La part de son aide-pays programmable (APP) était inférieure à la moyenne des pays du CAD (46.8 %) en 2016 et les interventions de type projet ont représenté 44 % de l’APP. Quelque 26 % de l’APD bilatérale ont été classés dans la catégorie « Autres apports et aide non ventilable ».
En 2016, l’APD bilatérale dirigée vers des organisations de la société civile (OSC) ou transitant par celles-ci s’est élevée à 780.2 millions USD. Entre 2015 et 2016, l’APD dirigée vers les OSC et acheminée par leur intermédiaire a augmenté en pourcentage de l’aide bilatérale, passant de 24.9 % à 28.9 %.
En 2016, l’APD bilatérale canadienne a été principalement orientée vers l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient. Le Canada a affecté 913.4 millions USD à l’Afrique subsaharienne et 283.1 millions USD au Moyen-Orient.
En 2016, le Canada a affecté 25.3 % de son APD bilatérale aux dix principaux bénéficiaires de son aide. Le soutien alloué par le Canada dans des contextes de fragilité a représenté un montant de 1.1 milliard USD (41 % de l’APD bilatérale brute), dispensés principalement sous forme de contributions à des financements groupés (49 %) et d’interventions de type projet (41 %).
En 2016, le Canada a alloué 30.7 % de ses versements bruts d’APD bilatérale aux pays les moins avancés (PMA), soit un montant de 830.3 millions USD. Ce chiffre, en baisse par rapport à celui de 2015 (33.1 %), reste supérieur à la moyenne du CAD pour 2016 (21.9 %). Ce sont les PMA qui ont reçu la part la plus importante de l’APD bilatérale en 2016, mais il faut noter que 42 % de cette aide n’étaient pas ventilés par groupe de revenu.
L’APD totale du Canada aux PMA a représenté 0.09 % de son RNB en 2016, ce qui est inférieur à l’objectif de 0.15 % fixé par les Nations Unies.
En 2016, 37.5 % des engagements d’APD bilatérale du Canada ont été affectés aux infrastructures et services sociaux, soit un montant de 1.5 milliard USD, une place importante ayant été accordée à la santé (652.2 millions USD), ainsi qu’au soutien au gouvernement et à la société civile (381.9 millions USD). L’aide humanitaire a représenté 1 milliard USD. En 2016, les engagements du Canada en faveur de la mobilisation des ressources intérieures des pays en développement ont atteint 6.4 millions USD (0.2 % de l’aide bilatérale ventilable), et ses engagements en faveur de la promotion de l’aide pour le commerce et de l’amélioration des résultats commerciaux des pays en développement et de leur intégration dans l’économie mondiale se sont élevés à 531.1 millions USD (15.8 % de l’aide bilatérale ventilable).
Les engagements d’APD bilatérale en faveur de l’égalité femmes-hommes et de l’autonomisation des femmes et des filles se sont élevés à 2.3 milliards USD. En 2016, 68.9 % de l’aide bilatérale ventilable du Canada avaient l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles pour objectif principal ou significatif (contre 71.7 % en 2015) ; à titre de comparaison, la moyenne des pays du CAD était de 36.5 %. L’approche du Canada est résolument axée sur la problématique femmes-hommes dans tous les secteurs.
Les engagements d’APD bilatérale du Canada dans le domaine de l’environnement se sont élevés à 1.2 milliard USD. En 2016, 36.7 % de l’aide bilatérale du Canada ciblaient l’environnement, et 18.7 % (628.5 millions USD) ont été plus spécifiquement orientés vers la lutte contre le changement climatique (contre 10.6 % en 2015) ; à titre de comparaison, la moyenne des pays du CAD était respectivement de 33 % et 25.7 %.
Note à l’intention des lecteurs : L’annexe B présente des notes méthodologiques concernant les définitions et les outils de mesure utilisés pour l’établissement des profils des membres du Comité d’aide au développement.