Fécondité
Le taux de fécondité total indique le nombre moyen d’enfants qu’une femme aurait pendant sa vie si son taux de fécondité correspondait exactement à celui spécifique à chaque âge. Compte tenu du taux de mortalité dans la petite enfance et dans l’enfance, la population se renouvelle suivant un taux de fécondité total légèrement supérieur à deux.
Ces dernières décennies, la fécondité a considérablement baissé dans les pays de l’OCDE, passant en moyenne de 2.8 enfants par femme en âge de procréer en 1970 à 1.7 en 2016 (Graphique 4.4). Le déclin a été particulièrement prononcé – au moins trois enfants par femme en moyenne – en Corée, au Mexique et en Turquie. Le taux de fécondité moyen a enregistré une reprise modérée entre 2000 et 2008, mais ce rebond a marqué le pas dans de nombreux pays de l’OCDE en 2009, probablement du fait de la crise.
En 2016, la fécondité était bien inférieure au seuil de renouvellement des générations dans la plupart des pays, avec une moyenne de 1.7 enfant par femme dans l’OCDE (Graphique 4.4), et toujours inférieure à son niveau d’avant la crise. Le taux le plus élevé était observé en Israël (3.1), où les femmes avaient en moyenne un enfant de plus qu’au Mexique et en Turquie, à savoir, respectivement, les pays enregistrant les deuxième et troisième taux les plus élevés. Ces trois pays étaient les seuls pays de l’OCDE à afficher un taux de fécondité supérieur au seuil de renouvellement (2.1 enfants par femme). L’Irlande et la France affichent les taux de fécondité les plus élevés d’Europe (et les quatrième et cinquième taux de l’OCDE), mais les pays anglophones et nordiques se situaient aussi généralement en haut du classement. Les taux de fécondité les plus faibles étaient enregistrés dans l’Europe du Sud, au Japon et en Corée, avec en moyenne un seul enfant par femme dans ce dernier pays.
Les taux de fécondité sont généralement plus élevés dans les économies partenaires clés que dans les pays de l’OCDE ; ils sont supérieurs aux seuils de renouvellement en Afrique du Sud, en Arabie saoudite, en Argentine, en Inde et en Indonésie. À l’exception de la Fédération de Russie, la fécondité a reculé dans toutes les économies partenaires clés entre 1995 et 2016.
L’amélioration du niveau d’instruction des femmes et le développement de l’emploi féminin, l’entrée plus tardive sur le marché du travail, les problèmes croissants de logement et dans certains cas l’aide insuffisante apportée aux familles qui peinent à concilier vie professionnelle et obligations familiales, sont tous des facteurs qui ont contribué au recul de la fécondité. Le fait que les familles se forment plus tard transparaît dans l’évolution de la fécondité par groupe d’âge. Depuis 2000, le taux de fécondité diminue chez les femmes de moins de 30 ans tandis qu’il augmente chez les femmes âgées de 30 ans et plus (Graphique 4.5). Ces dernières années, le taux de fécondité moyen des 30-34 ans dans l’OCDE dépassait celui des 25-29 ans, de même que le taux de fécondité des 35-39 ans par rapport aux 20-24 ans. Le taux de fécondité moyen des 40-44 ans aussi est sur le point de dépasser celui des adolescentes, comme il le fait déjà dans les deux tiers des pays de l’OCDE. Le taux de fécondité des adolescentes a baissé jusqu’à atteindre des niveaux inférieurs à trois naissances pour 1 000 adolescentes en Corée, aux Pays-Bas et en Suisse, mais il reste élevé au Mexique, avec plus de 60 naissances pour 1 000 adolescentes.
Le recul de l’âge auquel les individus fondent une famille se reflète également dans l’augmentation de l’âge moyen auquel les femmes ont leur premier enfant, dans les 30 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles (Graphique 4.6). Entre 1995 et 2016, l’âge moyen à la naissance du premier enfant a progressé de près de trois ans en moyenne dans l’OCDE, passant de 26.0 à 28.9 ans. En 2016, l’âge moyen à la naissance du premier enfant était le plus jeune, soit environ 27 ans, aux États-Unis et dans quelques pays de l’Europe de l’Est (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne et République slovaque), alors qu’il était supérieur à 30 ans au Japon, en Corée, en Irlande, au Luxembourg, en Suisse, en Grèce, en Italie et en Espagne.
L’indicateur conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants que devrait avoir une femme à la fin de ses années de procréation (c’est-à-dire si, tout au long de sa vie, la probabilité qu’elle mette des enfants au monde correspondait au taux de fécondité par âge observé l’année considérée). On le calcule en faisant la somme des taux de fécondité par groupe d’âges définis sur des intervalles de cinq ans. En supposant que la migration nette soit nulle et que la mortalité reste inchangée, l’indicateur conjoncturel de fécondité de 2.1 enfants par femme assure une stabilité démographique générale (seuil de renouvellement des générations).
Les taux de fécondité par groupe d’âges correspondent au nombre de naissances pour 1 000 femmes d’un âge donné pour une année donnée. Ils sont présentés ici par tranches d’âge de cinq ans.
Les données sur la fécondité proviennent généralement des registres d’état civil ou d’autres sources administratives. Ces données sont harmonisées selon les recommandations des Nations Unies et d’Eurostat.
L’âge moyen des femmes à la naissance du premier enfant est tiré de la base de données de l’OCDE sur la famille, d’après les statistiques démographiques d’Eurostat et les données mondiales 2017 des Nations Unies sur la fécondité.
Pour en savoir plus
OCDE (2018), « SF2.1 Taux de fécondité », Base de données de l’OCDE sur la famille, www.oecd.org/fr/social/famille/basededonnees.htm.
OCDE (2018), « SF2.3 Âge de la mère à la naissance et taux de fécondité par groupe d’âges », Base de données de l’OCDE sur la famille, www.oecd.org/fr/social/famille/basededonnees.htm.
Notes des graphiques
Graphique 4.6 : Les données pour le Royaume-Uni portent sur l’Angleterre et le Pays de Galles uniquement ; 2011 pour le Canada au lieu de 2016 ; 1998 pour la France et la Suède, 1999 pour la République slovaque, 2000 pour la Lettonie au lieu de 1995 ; aucune donnée disponible aux alentours de 1995 pour l’Allemagne ; aucune donnée disponible pour les deux années pour l’Australie, le Chili, la Colombie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et la Turquie.