copy the linklink copied!Sécurité des soins de longue durée

Avec le vieillissement de la population, un nombre croissant d'individus devront faire appel à des services de soins de longue durée, notamment des établissements médicalisés de long séjour et des centres de soins de longue durée (voir section « Bénéficiaires de soins de longue durée »). La sécurité des soins dispensés à ces patients constitue un enjeu de taille pour les systèmes de santé de l'OCDE car les résidents des établissements de soins de longue durée sont plus fragiles et malades, et sont exposés à d’autres facteurs de risque de connaître des incidents en matière de sécurité, y compris des infections nosocomiales ou des escarres (OCDE/Commission européenne, 2017[1]).

Les infections nosocomiales entraînent une forte augmentation de la morbidité des patients, de la mortalité et des coûts pour le système de santé. Dans le secteur des soins aigus, on estime que ces infections représentent entre 3 et 6 % des budgets des hôpitaux (Slawomirski et al., 2017[2]). Elles sont de plus généralement considérées comme évitables grâce aux mesures standard de prévention et d'hygiène. Les infections nosocomiales les plus communes dans les établissements de soins de longue durée sont notamment les infections urinaires, les infections des voies respiratoires inférieures, et les infections de la peau et des tissus mous (Suetens et al., 2018[3]).

En 2016-17, la prévalence moyenne des infections nosocomiales chez les résidents des établissements de soins de longue durée dans les pays de l'OCDE s’élevait à 3.8 % (Graphique 11.14). La proportion était la plus faible en Lituanie, en Hongrie, en Suède, en Allemagne et au Luxembourg (moins de 2 %) et la plus élevée en Autriche, au Danemark, au Portugal, en Grèce et en Espagne (plus de 5 %).

L'impact des infections nosocomiales est accru par le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques qui peuvent donner lieu à des infections difficiles, voire impossibles à traiter. Le Graphique 11.15 présente les proportions de bactéries isolées chez les résidents d'établissements de soins de longue durée qui sont résistantes aux antibiotiques. En moyenne, plus d'un quart des isolats présentent une résistance aux antibiotiques. Ce résultat est pratiquement équivalent à celui observé dans les établissements de soins aigus, où la résistance aux antibiotiques est considérée comme une menace importante.

Les escarres constituent un autre problème de sécurité des patients dans les établissements de soins de longue durée. Il s'agit de lésions de la peau ou des tissus sous-jacents dues à une pression continue, et qui touchent fréquemment les patients à mobilité réduite. Les escarres peuvent entraîner des complications, notamment des infections, et coûtent jusqu'à 170 EUR par patient et par jour dans les établissements de soins de longue durée (Demarre et al., 2015[4]).

En moyenne dans la zone OCDE, le taux de prévalence des escarres dans certains établissements de soins de longue durée s’élevait à 5.35 (Graphique 11.16). Les taux de prévalence les plus élevés sont observés en Espagne, en Italie et au Portugal (près du double de la moyenne de l'OCDE), et les taux les plus faibles (moins de 3 %) sont relevés en Lituanie, en Hongrie et au Luxembourg.

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Définition et comparabilité

Les données proviennent d’études ponctuelles de prévalence conduites entre 2016 et 2017 par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et le Center for Disease Control and Prevention (CDC) auprès d'établissements de soins de longue durée participants. Ces établissements sont notamment des établissements médicalisés de long séjour, des centres de soins de longue durée mixtes et des foyers résidentiels, à l'exception des établissements de soins de longue durée spécialisés (tels que définis par l’ECDC). Les données du CDC ne couvrent que les établissements médicalisés de long séjour. Les études de prévalence ponctuelle sont actuellement considérées comme le meilleur outil pour collecter des données comparables au niveau international, mais elles peuvent être sujettes à des biais liés à la sélection des établissements, aux pratiques locales en matière de comptabilisation et à la formation des observateurs.

Les pays affichant une faible représentativité ont peu participé à ces études, ce qui peut conduire à des écarts importants ou à des estimations faussées.

Les escarres dans les estimations de prévalence incluent toutes les catégories et tous les grades, y compris le grade I. Comme les escarres ne représentaient pas le point central de la collecte de données, la précision de leur prise en compte peut fortement varier.

Les données sur les infections nosocomiales incluent les pneumonies, les infections urinaires, les infections du site opératoire, les infections à Clostridium difficile, et les bactériémies primaires.

Les données relatives à la résistance sont basées sur un indicateur composite de la résistance aux antibiotiques élaboré par l’ECDC (Suetens et al., 2018).

Les données relatives à la prévalence des infections nosocomiales et des escarres ne sont pas corrigées. De nombreux facteurs, parmi lesquels l’âge avancé des patients, une mobilité limitée ou l’utilisation d’appareils médicaux invasifs, peuvent accroître le risque de contracter une infection nosocomiale ou des escarres et influent à ce titre sur la variabilité des taux entre les pays. L’un de ces facteurs, la proportion de résidents ayant une mobilité limitée, est prise en compte par pays dans les graphiques correspondants.

Références

[4] Demarré, L., et al. (2015). « The cost of prevention and treatment of pressure ulcers: a systematic review », International Journal of Nursing Studies, n° 52(11), pp. 1754-1774.

[1] OCDE/Commission européenne (2013), A Good Life in Old Age? Monitoring and Improving Quality in Long-term Care, OECD Health Policy Studies, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264194564-en.

[3] Seutens, C. et al. (2018), « Prevalence of healthcare-associated infections, estimated incidence and composite antimicrobial resistance index in acute care hospitals and long-term care facilities: results from two European point prevalence surveys, 2016 to 2017 », Eurosurveillance, vol. 23, n° 15, novembre, https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2018.23.46. 1800516.

[2] Slawomirski, L., A. Auraaen et N. Klazinga (2017), « The economics of patient safety: Strengthening a value-based approach to reducing patient harm at national level », Documents de travail de l'OCDE sur la santé, n° 96, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/5a9858cd-en.

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Graphique 11.14. Pourcentage de résidents d'établissements de soins de longue durée souffrant d’au moins une infection nosocomiale, 2016-17
Graphique 11.14. Pourcentage de résidents d'établissements de soins de longue durée souffrant d’au moins une infection nosocomiale, 2016-17

1. Faible représentativité des pays. 2. Moins de 40 % des résidents inclus dans l’échantillon étaient en fauteuil roulant ou alités. 3. Entre 40 et 50 % des résidents inclus dans l’échantillon étaient en fauteuil roulant ou alités.

Source : ECDC.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888934071023

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Graphique 11.15. Proportion d’isolats bactériens associés aux infections nosocomiales résistant aux antimicrobiens dans les soins de longue durée, 2016-17
Graphique 11.15. Proportion d’isolats bactériens associés aux infections nosocomiales résistant aux antimicrobiens dans les soins de longue durée, 2016-17

Note : D'après l'indicateur composite de la résistance aux antibiotiques élaboré par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Seuls les pays rassemblant plus de 15 isolats bactériens sont inclus.

Source : ECDC.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888934071042

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Graphique 11.16. Pourcentage de résidents d'établissements de soins de longue durée souffrant d’au moins une escarre, 2016-17
Graphique 11.16. Pourcentage de résidents d'établissements de soins de longue durée souffrant d’au moins une escarre, 2016-17

1. Moins de 45 % des résidents inclus dans l’échantillon étaient en fauteuil roulant ou alités. 2. Plus de 45 % des résidents inclus dans l’échantillon étaient en fauteuil roulant ou alités. 3. Aucune donnée disponible sur la proportion de résidents en fauteuil roulant ou alités.

Source : ECDC, CDC.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888934071061

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