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Tirée par la demande intérieure, la croissance restera modérée, s’établissant autour de 1.2 % en 2020-21. La résilience des créations d’emplois, en particulier d’emplois à durée indéterminée, les baisses d’impôts et les effets des mesures d’urgence sociales soutiendront le revenu disponible des ménages et la consommation. Des conditions financières favorables conjuguées aux marges élevées des entreprises freineront la décélération de l’investissement, en dépit d’un environnement économique mondial fragile et incertain. Le taux de chômage diminuera lentement pour s’établir à 8.1 % à la fin de 2021, tandis que l’inflation sous-jacente et les salaires ne s’affermiront que modérément.

Les baisses d’impôts et les nouvelles dépenses sociales se traduiront par une légère détente budgétaire sur la période 2020-21. Cependant, les coupes opérées dans certaines dépenses sociales et le recul de la charge d’intérêts de la dette devraient ramener le déficit public à 2.1 % du PIB en 2021, après son creusement temporaire dû à la réforme d’un crédit d’impôt en 2019. Une nouvelle réduction des dépenses non prioritaires est nécessaire pour réduire significativement le ratio dette publique/PIB, actuellement proche de 100 % (selon la définition de Maastricht), et pour financer durablement les baisses d’impôts en cours en faveur des ménages et des entreprises. En parallèle, le gouvernement devrait poursuivre les réformes structurelles, notamment en prenant de nouvelles mesures pour aider les jeunes peu qualifiés à s'insérer sur le marché du travail et améliorer l'accès à des services d'éducation préscolaire de haute qualité, afin que la croissance soit plus inclusive et durable.

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Revenu des ménages, croissance de la consommation et exportations: France
Revenu des ménages, croissance de la consommation et exportations: France

1. Moyenne mobile sur quatre trimestres.

2. Sociétés non financières ; moyenne mobile sur quatre trimestres.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 106 ; et Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).

 StatLink https://doi.org/10.1787/888934045354

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France : Demande, production et prix
France : Demande, production et prix

 StatLink https://doi.org/10.1787/888934046399

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Marché du travail et dette publique: France
Marché du travail et dette publique: France

1. Au sens de Maastricht ; moyenne mobile sur quatre trimestres.

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 106.

 StatLink https://doi.org/10.1787/888934045373

La croissance économique a résisté

Le pouvoir d’achat des ménages a nettement progressé, porté en partie par les baisses régulières de la taxe d’habitation, par l’augmentation de la prime d’activité et par certains allégements de cotisations sociales. Ces mesures ont soutenu la consommation, mais elles ont aussi entraîné un taux d’épargne très élevé, proche de 15 % du revenu disponible. De solides gains d’emplois ont permis de réduire le taux de chômage et la dépendance à l’égard des emplois aidés et des contrats de courte durée. La croissance des salaires reste dynamique et la hausse des prix à la consommation a marqué le pas, les prix du pétrole ayant baissé. La confiance des ménages s'est redressée progressivement et les dépenses consacrées à des biens de consommation durables augmentent.

L’investissement des entreprises, dans les services et les biens manufacturés, a été solide. La réforme du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, calculé sur la masse salariale, a provisoirement gonflé les marges des entreprises en 2019 et les conditions financières demeurent favorables. La production industrielle et les anticipations d’investissement n’en ont pas moins diminué. Après l’embellie de la fin d’année 2018, l’environnement économique mondial fragile et incertain, ainsi que la faiblesse des livraisons dans la construction navale et l’aéronautique, ont pesé sur les exportations. La consommation des administrations publiques a continué de progresser à une allure modérée et l’investissement des collectivités locales a rebondi, avant les élections municipales de 2020. Les mises en chantier de logements ont poursuivi leur repli depuis le pic qu’elles avaient atteint en 2017, malgré un marché du logement dynamique.

De nouvelles réformes favoriseraient une croissance plus inclusive

Le déficit budgétaire s’est creusé en 2019 du fait d’un important allégement ponctuel de la fiscalité des entreprises, mais devrait ensuite refluer à 2.1 % du PIB en 2021. Les mesures destinées à alléger la charge fiscale des ménages et des entreprises et la hausse des prestations liées à l’exercice d’un emploi viendront à point nommé soutenir l’activité économique, mais aussi renforcer les incitations à travailler et dynamiser les performances économiques. La dette publique demeurera toutefois à un niveau historiquement élevé. La réduction du déficit public dépendant en partie de la baisse des charges d’intérêt de la dette qui pourrait ne pas durer, il faudra réduire encore les dépenses, notamment certaines dépenses sociales, pour faire baisser le ratio dette publique/PIB à moyen terme.

Le programme de réformes structurelles en cours contribue à améliorer l’inclusivité, les compétences et la qualité de l’emploi. La mise en œuvre des réformes du marché du travail adoptées en 2017 et la réforme de l’assurance chômage contribuent à mieux aligner l’évolution des salaires sur celle de la productivité au niveau des entreprises et favorisent les embauches en contrat à durée indéterminée. De même, la refonte du système de formation professionnelle et l’importance accrue donnée à l’apprentissage permettent d’améliorer les compétences et d’assurer une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emplois. Les mesures prises en faveur des entreprises (loi PACTE) facilitent également l’entrée des entreprises sur le marché et leur développement. Pourtant, la mobilité sociale reste faible et les taux d’emploi de nombreux groupes défavorisés sont médiocres. De nouvelles mesures devraient être prises pour faciliter l’insertion des jeunes peu qualifiés et améliorer l’accès à un système d’éducation préscolaire de qualité d’une part, et de la mobilité sociale d’autre part. La fusion de certains programmes sociaux et des prestations liées à l’exercice d’un emploi – en prenant en compte les aides au logement et l’accès à un logement social dans les ressources des ménages – augmenterait les incitations à travailler et l’inclusivité. Enfin, continuer à favoriser la concurrence dans certains secteurs de services et à lever les obstacles au développement des entreprises permettraient de renforcer la croissance de l’emploi et de la productivité.

Des efforts supplémentaires de réduction des dépenses inefficientes et non prioritaires seront primordiaux pour inscrire la dette publique sur une trajectoire fermement orientée à la baisse. La mise en œuvre rapide du projet de réforme des retraites pourrait renforcer l’équité et la mobilité tout en incitant davantage les actifs à repousser leur départ en retraite. Le développement de l’offre de formation en direction des seniors, allié à des mesures pour limiter les discriminations dans l’emploi, permettrait de renforcer l’efficacité de cette réforme. Le recours effectif à des examens ciblés des dépenses publiques sera particulièrement déterminant pour réduire les chevauchements de compétences entre collectivités territoriales et identifier les domaines dans lesquels il est possible de rationaliser l’administration publique. Enfin, une revue systématique des dépenses fiscales et des impôts générant peu de recettes, qui tiendrait compte de leur intérêt pour les ménages modestes, favoriserait aussi l’activité économique et une meilleure redistribution via la structure fiscale.

La demande intérieure continuera à tirer la croissance

La croissance économique devrait se maintenir à 1.2 % en 2020-21. La faiblesse de la dynamique des échanges mondiaux pèsera sur les exportations et l’investissement des entreprises. Cependant, l’amélioration du marché du travail et les mesures budgétaires devraient faire augmenter le revenu disponible des ménages. Une baisse graduelle de leur taux d’épargne soutiendra la consommation privée. Elle favorisera également un lent redressement de l’investissement résidentiel, même si le cycle électoral à l'échelon local entraînera un freinage de l'investissement des administrations publiques et des ménages en 2020.

Une exacerbation des tensions commerciales et une persistance de l'incertitude concernant l'issue du Brexit tireraient davantage vers le bas les perspectives d'exportation et l'investissement. L’aggravation du déclin de l’activité industrielle mondiale et de celle de la zone euro qui en résulterait augmenterait les risques de contagion au secteur des services en France, tandis que le niveau historiquement élevé de la dette privée limiterait les marges d’ajustement des ménages et des entreprises. En revanche, une mise en œuvre rapide et efficace du plan d’investissement public en cours pourrait entraîner une croissance de l’investissement plus forte que prévu.

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https://doi.org/10.1787/77c8f557-fr

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