copy the linklink copied!Costa Rica
L'activité économique devrait se redresser, portée par les investissements en infrastructures et par un regain de confiance des entreprises dès l'approbation des réformes budgétaires. Les dépenses de consommation demeureront faibles compte tenu des hausses d'impôts, d'une expansion plus lente du crédit et d'une remontée temporaire de l'inflation imputable à l'instauration d'une véritable TVA. Toutefois, une amélioration des termes de l'échange devrait permettre d'augmenter le revenu disponible. La demande extérieure restera forte et portée par les secteurs du tourisme, des produits de haute technicité et des services aux entreprises.
L'assainissement des finances publiques a progressé. La réforme budgétaire approuvée et une amnistie fiscale temporaire ont permis d'engranger des recettes supplémentaires, qui ont contribué à réduire le niveau obstinément élevé de la dette publique. Une réorganisation du secteur public et une réforme de l'emploi dans ce secteur pourraient contribuer à contenir le déficit et à rendre plus efficace la prestation des services publics. D'autres investissements destinés à combler d'importants déficits d'infrastructures, conjugués à des mesures visant à réduire les déséquilibres entre l'offre et la demande sur le marché du travail et à lutter contre l'économie informelle, à améliorer les résultats scolaires et à renforcer la concurrence, sont indispensables pour libérer le potentiel du secteur touristique, rehausser la productivité et faire reculer les inégalités.
L'activité économique se redresse
L'activité économique a ralenti pendant les derniers trimestres de 2018, compte tenu de l'incertitude entourant l'approbation des réformes budgétaires et de mouvements de grève, qui ont pénalisé l'investissement et le secteur du commerce de détail. Le colón s'est stabilisé dernièrement, à la suite de l'approbation des réformes budgétaires, et l'activité économique a opéré un rebond, notamment dans le secteur financier, l'informatique et les services aux entreprises. Le chômage demeure élevé en raison d'une inadéquation entre formation et emploi, d'un système complexe de salaires minimums multiples et de sérieux obstacles à l'entrepreneuriat, autant de facteurs qui sont tous à l'origine d'un taux élevé d'activité informelle.
Des mesures complémentaires s'imposent pour rétablir la viabilité des finances publiques
La maîtrise des dépenses a permis de réduire le déficit public en 2018, et une amnistie fiscale temporaire a permis d'engranger des recettes supplémentaires représentant plus de 0.6 % du PIB. La mise en œuvre de la réforme historique des impôts améliorera la viabilité des finances publiques et la progressivité de l'impôt sur le revenu. Toutefois, la mise en œuvre de la nouvelle règle budgétaire sera essentielle pour mettre fin à la hausse du ratio dette/PIB. Des réformes visant à réorganiser le secteur public et l'emploi dans ce secteur devraient permettre de réaliser de nouvelles économies, de gagner en efficacité dans la prestation des services publics et de réduire de profondes inégalités. Réduire les rigidités budgétaires inhérentes aux dépenses obligatoires prévues par la loi et à la préaffectation des recettes publiques contribuerait à améliorer les performances budgétaires. Renforcer la procédure d'établissement du budget, en mettant en place un cadre de dépenses pluriannuel et en créant un conseil budgétaire, permettrait aussi de maîtriser les dépenses publiques et d'améliorer leur qualité.
Les anticipations d'inflation convergent vers le point médian de la fourchette retenue comme objectif par la banque centrale, et l'inflation sous-jacente est restée stable, même si elle devrait augmenter modérément. La forte dollarisation de l'économie, qui s'est récemment accrue, continue de nuire à la transmission de la politique monétaire, ce qui souligne la nécessité de continuer à laisser la monnaie flotter.
La croissance devrait progresser modérément
La croissance va progresser parallèlement à la réalisation d'investissements en infrastructures en 2019. Le regain de confiance des entreprises, sous l'effet de l'approbation du projet de loi sur la réforme budgétaire, se traduira par une progression de l'investissement privé. L'amélioration des termes de l'échange tirera vers le haut le revenu disponible. Cependant, l'expansion plus lente du crédit et la hausse des impôts atténueront cet effet. La croissance des exportations restera vigoureuse, surtout dans les services aux entreprises à forte intensité de connaissances. Une performance budgétaire insuffisante demeure le principal risque pesant sur les perspectives, puisque des taux d'intérêt élevés pourraient exercer un effet d'éviction sur l'investissement privé. Cela pourrait en outre déclencher de nouveaux épisodes de forte dépréciation de la monnaie, qui pèseraient également sur la confiance et la demande intérieure. Une exacerbation des tensions commerciales internationales pourrait par ailleurs freiner la croissance en entraînant un recul des exportations. À l'inverse, des réformes complémentaires destinées à rehausser la compétitivité et à améliorer la situation des finances publiques permettraient de renforcer la confiance des entreprises et leurs investissements.