Chômage
Outre les difficultés qu’il fait peser sur les ménages et les finances publiques, le chômage peut aussi avoir des conséquences négatives sur le moral des individus et limiter leurs perspectives professionnelles. La récession de 2008-09 a entraîné des taux de chômage records dans les pays de l’OCDE. Même si, dans de nombreux pays, les taux d’emploi sont inférieurs aux niveaux d’avant la crise (ou proches de ces derniers), 7 % de la population d’âge actif en moyenne était encore au chômage en 2017 dans la zone OCDE (Graphique 5.4).
La situation est contrastée selon les pays. L’Islande, le Japon et la République tchèque présentent des taux très bas de 3 %, et de nombreux pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, se situent autour de 4 %. En revanche, les taux de chômage restent particulièrement élevés dans les pays d’Europe méridionale les plus durement frappés par la crise, tels que la Grèce (22 %), l’Espagne (17 %) et le Portugal et l’Italie (11 %), de même qu’au Brésil (13 %) et en Afrique du Sud (27 %). Certains pays ont connu des baisses spectaculaires du chômage ces dix dernières années, notamment l’Allemagne et Israël, où le taux de chômage a diminué de plus de moitié. Le recul a également été considérable en République tchèque, en Hongrie, en Pologne et en Indonésie.
Dans la plupart des pays, l’écart est faible entre hommes et femmes en termes de taux de chômage (moins de 3 points de pourcentage). Toutefois, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être au chômage (écart supérieur à 3 points de pourcentage) en Espagne, en Grèce et en Turquie et dans certains pays partenaires clés comme l’Afrique du Sud, le Brésil et le Costa Rica.
Les jeunes aussi sont touchés par le chômage et l’inactivité. La part des 15–29 ans qui étaient sans emploi et sortis du système éducatif (désignés par l’acronyme NEET en anglais) en 2017 s’élevait à 13.4 % en moyenne dans les pays de l’OCDE (Graphique 5.5). Si l’on distingue les jeunes sans emploi et sortis du système éducatif qui cherchent activement du travail (NEET au chômage) de ceux qui n’en cherchent pas (NEET inactifs), on s’aperçoit que dans la plupart des pays, la majorité de ces jeunes ne sont pas en recherche d’emploi. De faibles compétences rendent les jeunes particulièrement vulnérables face au chômage et à l’inactivité : les jeunes qui n’ont pas dépassé le deuxième cycle du secondaire sont ainsi trois fois plus susceptibles d’être sans emploi et sortis du système éducatif que ceux qui sont diplômés de l’enseignement supérieur.
Il existe un indicateur plus large des ressources de main-d’œuvre inutilisées, que l’on désigne par le sous-emploi de la main-d’œuvre et qui permet de déterminer dans quelle mesure les ressources de main-d’œuvre disponibles sont soit inutilisées (ce qui correspond à une situation de chômage) soit sous‐utilisées, notamment lorsque des personnes qui souhaitent travailler plus et en sont capables ne travaillent qu’à temps partiel (ce qui correspond à une situation de sous-emploi). En moyenne dans les pays de l’OCDE, plus d’une personne d’âge actif sur quatre (26 %) est « sous-utilisée » (Graphique 5.6). C’est en Islande que la proportion est la plus faible à 12 %, et en Grèce, en Italie et en Turquie qu’elle est la plus élevée, à plus de 40 %. Par comparaison avec 2007, le taux de sous-emploi de la main-d’œuvre a augmenté de 4 points en Irlande et en Italie en 2017, de 7 points en Espagne et de 11 points en Grèce. À l’inverse, il a particulièrement diminué sur la même période en République tchèque (-6 %), en Pologne (-7 %), en Allemagne et en Turquie (-8 %) et en Hongrie et en Israël (-10 %).
Le taux de chômage correspond à la proportion de personnes sans emploi, qui recherchent activement du travail et sont disponibles pour travailler par rapport à la population en âge de travailler (15-64 ans) qui occupe un emploi ou qui est au chômage. Les données présentées proviennent des enquêtes sur la population active des pays membres. Selon la définition standard du BIT qui est utilisée dans ces enquêtes, les chômeurs sont les personnes qui n’ont pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence mais qui sont actuellement disponibles et qui ont entrepris des démarches actives de recherche d’emploi durant les quatre semaines précédant l’enquête. Ainsi, les personnes qui ne sont pas en mesure de travailler en raison d’un handicap physique ou celles qui ne cherchent pas activement un emploi parce qu’elles ont peu d’espoir d’en trouver ne sont pas considérées comme des chômeurs. Les taux de chômage sont aussi présentés par sexe.
La population dite NEET correspond à la population des jeunes (15-29 ans) qui sont sans emploi et sortis du système éducatif. Les taux de NEET sont présentés ici selon le statut de chômage ou d’inactivité. Les données font référence à des estimations de l’OCDE s’appuyant sur des enquêtes nationales sur la population active.
Le sous-emploi de la main-d’œuvre est une mesure plus large du chômage et du sous-emploi, qui tient compte non seulement des inactifs et des chômeurs mais aussi des travailleurs à temps partiel subi âgés de 15 à 64 ans en proportion de la population de 15 à 64 ans. Les jeunes (15-29 ans) sans emploi qui poursuivent leurs études ne sont pris en compte ni dans le numérateur ni dans le dénominateur.
Pour de plus amples informations, consulter le site www.oecd.org/fr/emploi/emp/basededonneesdelocdesurl emploi.htm.
Pour en savoir plus
OCDE (2018), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2018, Éditions OCDE, Paris. http://dx.doi.org/10.1787/empl_outlook-2018-en.
OCDE (2018), Des emplois de qualité pour tous dans un monde du travail en mutation : La Stratégie de l’OCDE pour l’emploi, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264308817-en.
OCDE, Investing in Youth Reviews, www.oecd.org/social/action-plan-youth.htm.
Notes des graphiques
Graphique 5.5 : 2017 correspond à 2016 pour les États-Unis, 2015 pour l’Afrique du Sud et 2014 pour le Japon ; 2007 fait référence à 2006 pour le Chili ; les données de 2007 ne sont pas disponibles pour l’Afrique du Sud, la Colombie, le Costa Rica et la Fédération de Russie.