Études économiques de l'OCDE : Tunisie 2018
Évaluation économique

La Tunisie a connu de fortes avancées économiques et sociales au cours des dernières décennies et, plus récemment, une transition démocratique réussie. Le processus de convergence s’est néanmoins ralenti, du fait de la faiblesse de l’investissement depuis le début des années 2000, alors que les inégalités régionales et sur le marché du travail ont persisté. Depuis 2011, les ratios de dette externe et publique au PIB ont fortement augmenté. Pour les remettre sur une trajectoire soutenable, des réformes structurelles susceptibles de soutenir la croissance et la compétitivité sont nécessaires. Afin de relancer l'investissement des entreprises, il faut réduire les contraintes réglementaires et administratives – notamment les nombreuses licences, autorisations d’exercice et autorisations administratives, les contraintes en matière de fixation des prix et les restrictions à la concurrence dans certains secteurs. Renforcer la compétitivité de la Tunisie dans les chaines de valeurs mondiales par des mesures de facilitation des échanges et une plus grande efficacité des services logistiques est aussi essentiel. Favoriser la participation des femmes sur le marché du travail, adapter les formations aux besoins des employeurs et alléger les cotisations sociales pesant sur le travail salarié permettront la création d’emplois de qualité. Une nouvelle politique de développement régional, valorisant les atouts spécifiques de chaque région autour du développement de pôles urbains, est nécessaire.
THÈMES SPÉCIAUX : INVESTISSEMENT ; EMPLOI ET DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL
Also available in: English
Vers une croissance plus inclusive : réduire les inégalités par la création d'emplois de qualité
Le niveau de vie moyen des Tunisiens a augmenté de façon continue depuis plusieurs décennies tandis que la pauvreté et les inégalités ont largement diminué grâce à la mise en œuvre de nombreux programmes sociaux. L’accès aux infrastructures de base telles que l’eau potable ou l’électricité a également été développé. Néanmoins, le taux d’emploi demeure faible, surtout pour les femmes ; environ un tiers des jeunes est au chômage et le travail informel est répandu. Il est urgent de promouvoir des formations répondant aux besoins des employeurs et de favoriser l’emploi des femmes. L’allégement des cotisations sociales pesant sur le travail salarié permettra la création d’emplois de qualité. La mise en œuvre de la stratégie d’inclusion financière facilitera l’accès au financement. Les disparités régionales en termes de chômage et de niveau de vie entre les régions côtières et les régions de l’intérieur sont importantes. Une nouvelle politique de développement régional, valorisant les atouts spécifiques de chaque région autour du développement de pôles urbains, est nécessaire. La Constitution de 2014, qui prévoit l’accroissement de l’autonomie et des compétences des collectivités locales, représente une opportunité pour réaliser cet objectif.
Also available in: English