• Les soins pharmaceutiques sont en constante évolution, avec l’arrivée sur le marché de nombreux médicaments nouveaux. Ces derniers offrent des solutions de remplacement aux traitements existants et, dans certains cas, la possibilité de soigner des pathologies qui étaient auparavant considérées comme incurables. Toutefois, les coûts des nouveaux médicaments peuvent être très élevés, ce qui a d’importantes répercussions sur les budgets de santé. En 2017, les produits pharmaceutiques au détail représentaient près d’un cinquième de l’ensemble des dépenses de santé, et ils constituaient le troisième poste de dépenses dans les pays de l’OCDE après les soins hospitaliers et les soins ambulatoires.

  • Les pharmaciens sont des professionnels de santé formés qui gèrent la distribution des médicaments aux consommateurs/patients et qui contribuent à garantir une utilisation sûre et efficace de ces produits. Entre 2000 et 2017, la densité des pharmaciens en exercice a crû de 33 % en moyenne dans les pays de l’OCDE pour s’établir à 83 pharmaciens pour 100 000 habitants (). C’est au Japon qu’elle est la plus élevée (181 pour 100 000 habitants) et aux Pays-Bas qu’elle est la plus faible (21 pour 100 000 habitants).

  • La consommation de produits pharmaceutiques augmente depuis plusieurs décennies, à la fois sous l’effet de la demande croissante de médicaments destinés à traiter les maladies liées à l’âge et les affections chroniques, et sous celui de l’évolution de la pratique clinique. La présente section examine la consommation de quatre catégories de produits pharmaceutiques : les antihypertenseurs, les hypocholestérolémiants, les antidiabétiques et les antidépresseurs. Ces médicaments soignent des pathologies dont la prévalence a sensiblement augmenté dans les pays de l’OCDE ces dernières décennies.

  • Tous les pays de l’OCDE voient dans le marché des génériques et des biosimilaires l’occasion de renforcer l’efficience des dépenses pharmaceutiques, mais beaucoup ne tirent pas pleinement parti des possibilités offertes par ce marché. Les génériques ont représenté en 2017 plus des trois quarts du volume des produits pharmaceutiques vendus au Royaume-Uni, au Chili, en Allemagne et en Nouvelle-Zélande, mais moins d’un quart au Luxembourg et en Suisse (). Les différences de structure des marchés (notamment le nombre de médicaments tombés dans le domaine public) et de pratique de prescription expliquent certaines divergences entre pays, mais la consommation de génériques est aussi liée aux politiques en vigueur (OCDE, 2018[1] ; Socha‑Dietrich, James et Couffinhal, 2017[2]). En Autriche, par exemple, les pharmaciens ne sont toujours pas autorisés à remplacer un médicament par son générique. Au Luxembourg, le remplacement par un générique par les pharmaciens est régi par la loi mais limité à certains médicaments.

  • Le financement de la R-D (recherche-développement) pharmaceutique résulte d’une combinaison complexe de sources publiques et privées. Les pouvoirs publics soutiennent principalement la recherche fondamentale et les travaux de recherche préliminaires moyennant des dotations budgétaires directes, des subventions de recherche et le financement d’établissements de recherche publics et d’établissements d’enseignement supérieur. L’industrie pharmaceutique participe activement à toutes les phases de R-D mais sa plus grande contribution consiste à traduire et appliquer les connaissances pour développer des produits. Les essais cliniques nécessaires à l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché sont en grande partie financés par le secteur privé. Toutefois, celui-ci reçoit également des subventions directes de R-D ou bénéficie de crédits d’impôt dans de nombreux pays.