• En 2021, les dépenses en produits pharmaceutiques au détail (c’est-à-dire à l’exclusion de ceux utilisés durant un séjour à l’hôpital ou dans d’autres structures de soin) représentaient un sixième des dépenses de santé globales dans les pays de l’OCDE. Si les ventes au détail de produits pharmaceutiques représentent toujours le troisième poste de dépenses de santé par ordre d’importance, après les soins hospitaliers et les soins ambulatoires, leur progression à cet égard a cependant suivi un rythme inférieur à la plupart des autres composantes du système de santé au cours de la dernière décennie (voir l’indicateur « Dépenses de santé par type de service » au chapitre 7), en raison des mesures de maîtrise des coûts et du recours aux médicaments génériques.

  • Les pharmaciens sont des professionnels de santé hautement qualifiés dont le rôle premier est de gérer la distribution des médicaments aux consommateurs/patients et de veiller à leur utilisation sûre et efficace. Entre 2011 et 2021, le nombre de pharmaciens en exercice par habitant a augmenté dans tous les pays de l’OCDE, de près de 20 % en moyenne, pour atteindre 85 pharmaciens pour 100 000 habitants (Graphique 9.4). Toutefois, la densité varie fortement d’un pays à l’autre, allant de 19 pour 100 000 habitants en Colombie à 199 pour 100 000 au Japon. Dans la zone OCDE, les plus fortes progressions de cette densité sur la période considérée ont été observées au Chili et en Colombie.

  • La consommation de produits pharmaceutiques augmente depuis plusieurs décennies, à la fois sous l’effet de la demande croissante de médicaments destinés à traiter les maladies liées à l’âge et les affections chroniques, et sous celui de l’évolution de la pratique clinique. La présente section examine la consommation de quatre catégories de produits pharmaceutiques utilisés pour certaines affections chroniques : les antihypertenseurs, les agents modifiants les lipides (comme les hypocholestérolémiants), les agents antidiabétiques et les antidépresseurs (Graphique 9.6). Ces médicaments soignent des pathologies dont la prévalence a sensiblement augmenté dans les pays de l’OCDE ces dernières décennies.

  • Tous les pays de l’OCDE voient dans le marché des génériques et des biosimilaires l’occasion de renforcer l’efficience des dépenses pharmaceutiques, mais beaucoup ne tirent pas pleinement parti des possibilités offertes par ce marché. En 2021, les génériques ont représenté plus des trois quarts du volume des produits pharmaceutiques vendus au Chili, en Allemagne, en Nouvelle‑Zélande, au Royaume‑Uni, aux Pays-Bas, au Canada et en Lettonie, mais moins d’un quart en Suisse et au Luxembourg (Graphique 9.7). En valeur, ils comptaient pour plus des deux tiers des ventes au Chili en 2021, contre un quart seulement, en moyenne, à l’échelle de l’OCDE. Les différences dans la structure des marchés (notamment le nombre de médicaments tombés dans le domaine public) et les pratiques de prescription expliquent certaines divergences entre pays, mais la consommation de génériques est aussi liée aux politiques en vigueur (OCDE, 2018[1]; Socha-Dietrich, James and Couffinhal, 2017[2]). En Autriche, par exemple, les pharmaciens ne sont pas autorisés à remplacer un médicament par son générique, tandis qu’au Luxembourg, ce remplacement n’est permis que dans le cas de certains médicaments. Dans quelques pays, comme l’Irlande, l’usage des génériques est peu répandu, mais princeps et génériques peuvent être affichés au même prix.

  • Le financement de la R‑D (recherche‑développement) pharmaceutique est le fruit d’une combinaison de sources publiques et privées. Les pouvoirs publics financent généralement la recherche fondamentale et les travaux de recherche préliminaires par l’intermédiaire de dotations budgétaires, de subventions de recherche et par le financement d’établissements de recherche et d’établissements d’enseignement supérieur. L’industrie pharmaceutique finance toutes les phases de R‑D et la plupart des essais cliniques préalables à l’enregistrement, mais c’est avant tout elle qui exploite et applique le savoir acquis pour développer des produits, ce pour quoi elle reçoit une aide sous forme de subventions à la R‑D ou de crédits d’impôt. En 2021, les gouvernements de 35 pays de l’OCDE pour lesquels il existe des données ont alloué ensemble environ 69 milliards USD à la R‑D dans le domaine de la santé. Ce montant ne concerne pas uniquement les produits pharmaceutiques, et reste une sous-estimation du soutien total des pouvoirs publics, car il exclut la plupart des incitations fiscales et des fonds alloués à l’enseignement supérieur et aux entreprises publiques. Les deux tiers environ de cette somme (soit 45 milliards USD) ont été dépensés aux États-Unis, pays qui dépense aussi le plus en pourcentage du PIB (Graphique 9.9). Depuis 2010, les fonds publics consacrés à la R‑D en santé ont augmenté de 45 %.