• Dans les pays de l’OCDE, le secteur médico-social emploie aujourd’hui plus de personnel que jamais. En 2021, le secteur médico-social représentait plus d’un emploi sur dix (10.5 %), contre 9.5 % en 2011 (Graphique 8.1). Dans les pays nordiques et aux Pays-Bas, il représentait plus de 16 % des emplois. Entre 2011 et 2021, la part du personnel médico-social a augmenté particulièrement rapidement en Corée et en Türkiye, même si celle‑ci reste inférieure à la moyenne OCDE dans ces deux pays.

  • Le nombre de médecins dans les pays de l’OCDE est passé d’environ 2.9 millions en 2001 à 3.5 millions en 2011, et a atteint 4.3 millions en 2021. Dans tous les pays de l’OCDE, ce nombre a progressé plus rapidement que la taille de la population au cours de la dernière décennie, de sorte qu’en moyenne, il est passé de 3.2 pour 1 000 habitants en 2011 à 3.7 en 2021 (Graphique 8.4).

  • En 2021, un tiers des médecins étaient âgés de plus de 55 ans dans les pays de l’OCDE, contre un peu plus d’un sur cinq en 2000 (Graphique 8.6). La proportion de médecins de plus de 55 ans a augmenté entre 2000 et 2021 dans tous les pays pour lesquels les données sont disponibles, même si elle s’est stabilisée dans certains pays avec l’arrivée de nombreux jeunes médecins ces dernières années et le départ progressif à la retraite des praticiens de la génération des baby-boomers.

  • L’accès aux soins médicaux nécessite un nombre suffisant de médecins et une répartition géographique adéquate de ces derniers sur l’ensemble du pays. Une pénurie de médecins dans certaines régions peut entraîner des inégalités dans l’accès aux soins et des besoins non satisfaits. Les difficultés à recruter et à retenir les médecins dans certaines régions constituent depuis longtemps un problème politique important dans de nombreux pays de l’OCDE, en particulier dans ceux qui comptent des zones reculées et peu densément peuplées.

  • Le niveau de rémunération des médecins est un facteur important de l’attractivité de la profession, et la façon dont celle‑ci varie selon les catégories peut influencer les décisions quant au choix de poursuivre une carrière dans la médecine générale ou l’une des nombreuses spécialités médicales. Les différences entre les niveaux de rémunération des médecins d’un pays à l’autre peuvent également exercer un pouvoir d’attraction ou de répulsion en termes de migration des médecins (OCDE, 2019[1]). Dans de nombreux pays, l’État peut déterminer ou agir sur la rémunération moyennant la réglementation des honoraires ou la fixation des salaires lorsque les médecins sont employés dans le secteur public.

  • Le personnel infirmier occupe un rôle central dans la prestation des soins et est au cœur de tous les systèmes de santé axés sur les patients. Les infirmiers constituent généralement la catégorie de soignants la plus nombreuse dans la plupart des pays de l’OCDE. La plupart sont employés à l’hôpital, mais ils sont également nombreux dans les établissements de soins de longue durée et dans le secteur extrahospitalier.

  • Le niveau de rémunération du personnel infirmier est sujet à controverse depuis de nombreuses années. La pandémie de COVID‑19 et, plus récemment, la hausse du coût de la vie, ont attiré l’attention sur le niveau de rémunération du personnel infirmier, et sur la question de savoir si ce niveau était suffisant pour attirer et retenir les effectifs dans la profession.

  • Le nombre et la composition des personnes travaillant dans les hôpitaux des pays de l’OCDE dépendent des rôles et fonctions que jouent les hôpitaux dans les systèmes de santé, ainsi que de la manière dont sont fournis et comptabilisés les différents types de services de soutien dans les hôpitaux. Les rôles et fonctions des hôpitaux diffèrent sensiblement selon que les services spécialisés ambulatoires sont fournis dans les hôpitaux ou en dehors. Dans la plupart des pays dotés d’une couverture sanitaire universelle financée par l’impôt (systèmes de type service national de santé britannique), les services spécialisés ambulatoires sont généralement dispensés dans les hôpitaux publics. C’est le cas par exemple au Royaume‑Uni, dans les pays nordiques, au Portugal et en Espagne. Dans d’autres pays, comme en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, au Canada, aux États-Unis, en France et en Suisse, la plupart des services ambulatoires sont dispensés en dehors des hôpitaux. Dans certains pays d’Europe centrale et orientale comme l’Estonie et la Slovénie, la plupart des services spécialisés ambulatoires sont assurés dans des hôpitaux publics, alors que dans d’autres pays, ils sont fournis dans des polycliniques publiques (par exemple en Pologne) ou dans des cabinets privés (comme en République tchèque).

  • Le nombre de nouveaux diplômés en médecine est un indicateur important permettant d’évaluer le nombre de nouveaux entrants dans le métier qui pourront remplacer les médecins partant à la retraite et combler toute pénurie actuelle ou future. Le nombre de diplômés en médecine pour une année donnée est le résultat de décisions prises quelques années plus tôt concernant l’admission des étudiants, soit par le biais de politiques explicites de numerus clausus (fixation de quotas pour l’admission des étudiants), soit par d’autres processus décisionnels.

  • Le nombre de nouveaux diplômés en soins infirmiers est un indicateur clé permettant d’évaluer le nombre de nouveaux entrants dans la profession susceptibles de remplacer les infirmiers qui prendront leur retraite et de combler toute pénurie actuelle ou future. Le nombre de diplômés en soins infirmiers pour une année donnée est le résultat de décisions prises quelques années plus tôt (environ trois ans) concernant l’admission des étudiants, même si le taux de diplômés dépend également du taux d’abandon des étudiants.

  • Alors qu’il faut de nombreuses années pour former de nouveaux médecins et infirmiers, les recruter à l’étranger peut constituer une solution plus rapide aux pénuries immédiates, mais aussi exacerber les pénuries dans les pays d’origine. Plusieurs pays de l’OCDE, notamment l’Australie, le Canada, les États-Unis, l’Irlande, Israël, la Nouvelle‑Zélande, le Royaume‑Uni et la Suisse, dépendent depuis longtemps du recrutement international de médecins et d’infirmiers. Dans certains pays, cette dépendance s’est renforcée à la suite de la pandémie (OCDE, 2023[1]).