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  • Les migrations temporaires de travail sont récemment revenues sur le devant de la scène. L’idée en avait été abandonnée suite à l’expérience des programmes de « travailleurs invités », quand bon nombre de ceux présents au moment du premier choc pétrolier s’étaient maintenus sur le territoire des pays hôtes où ils avaient trouvé du travail. Ces dernières années, le débat sur les migrations temporaires de travail s’est concentré sur ce qu’on appelle communément les « migrations circulaires », qui supposent des déplacements répétés de la part des mêmes personnes.

  • Les pays de l’OCDE se trouvent actuellement à un tournant en ce qui concerne les mouvements migratoires internationaux. Les effets du départ à la retraite des cohortes de baby-boomers et du déclin démographique des cohortes de jeunes commencent à se faire sentir dans presque tous les pays. Au cours de la dernière décennie, l’Europe du Sud, l’Irlande, la Suisse, le Royaume-Uni et les pays d’installation traditionnels (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, États-Unis) ont enregistré des flux d’immigration de travail significatifs. Ailleurs, bien que l’immigration de travail de longue durée ait généralement été plus réduite, les migrants pour raisons familiales ou pour raisons humanitaires (qui, ensemble, représentent plus de 50 % de la totalité des immigrés permanents dans beaucoup de pays), mais aussi la libre circulation des individus dans les pays où existe ce type de régime ont contribué à étoffer la population active.

  • Cette section aborde l’évolution récente de l’emploi immigré dans les pays de l’OCDE au regard de la dynamique générale du marché du travail. Elle traite également de la situation des immigrés en termes d’intégration sur le marché du travail. Enfin, cette section contient une première approche de la question des différences de rémunération entre les immigrés et les natifs et une analyse comparative pour quelques pays de l’OCDE.

  • Aucun phénomène nouveau susceptible d’engendrer des perturbations majeures n’a été enregistré en 2006-2007 en ce qui concerne les flux migratoires. Les pays membres de l’OCDE en ont profité pour se pencher sur leurs politiques migratoires, mettre en place de nouvelles mesures et, dans certains cas, engager d’importantes réformes structurelles et institutionnelles de leurs modalités d’administration du processus et de la politique migratoires. Certaines modifications de la législation ou des modes de fonctionnement correspondent à la poursuite ou à l’achèvement de plans d’action en cours, d’autres sont des initiatives entièrement nouvelles. Au cours de la période examinée, les pays de l’OCDE ont presque tous modifié leur législation. L’Australie, la Finlande, la France, le Mexique, les Pays-Bas et la Suède ont changé de gouvernement, avec pour conséquences l’abandon des propositions de loi émanant des prédécesseurs et/ou l’adoption, par le nouveau gouvernement, de nouvelles orientations assorties de nouveaux programmes de gestion de la question des migrations. Aux États-Unis, l’impossibilité de parvenir à un accord sur une nouvelle législation a créé une sorte de vide juridique. Pour le combler, il faudra attendre les prochaines élections (en 2008).

  • En matière de gestion des migrations, les gouvernements se sont essentiellement attachés à attirer des travailleurs hautement qualifiés, les pays de l’OCDE rivalisant pour faire venir les professionnels les plus diplômés dans des secteurs clés de leur économie. Or, beaucoup d’emplois peu qualifiés n’échappent pas non plus aux pénuries de maind’oeuvre sur le marché du travail. Parce que les gens sont de plus en plus instruits et les jeunes de moins en moins nombreux, les effectifs de travailleurs locaux disponibles (et disposés à accepter ces emplois faiblement rémunérés) diminuent dans beaucoup de pays de l’OCDE. Dans de nombreux pays, la demande de travailleurs destinés à pourvoir des emplois faiblement qualifiés a été en partie satisfaite par le biais de l’immigration. De fait, les immigrés jouent déjà un rôle important pour satisfaire cette demande.

  • Pour nombre d’immigrés, le retour reste une perspective à laquelle ils sont attachés et qui s’inscrit dans le prolongement de leur trajectoire migratoire. Les liens, même distendus, avec le pays d’origine entretiennent cette aspiration. Les migrants arrivés récemment, ou dans le cadre de programmes temporaires, s’inscrivent naturellement dans la dynamique du retour. Pour autant, certains rentreront dans leur pays d’origine, d’autres pas; certains émigreront vers une nouvelle destination, d’autres entameront un cycle de migrations circulaires. Si les migrations de retour sont une composante majeure des flux migratoires, la connaissance que nous en avons reste parcellaire.

  • L’immigration à caractère permanent vers l’Australie continue d’augmenter. Le nombre d’admissions au titre du programme sur les migrations 2006-07 atteint 148 200, chiffre le plus élevé depuis plus d’une décennie. L’évolution vers une migration de personnes qualifiées amorcée dans la seconde moitié des années 90 s’est poursuivie, et les migrants qualifiés (familles accompagnantes comprises) admis en Australie n’ont jamais été aussi nombreux.

  • En 2006, les flux d’entrées d’étrangers en Autriche ont continué à diminuer. Ils représentent 85 400 personnes (soit une baisse de 16 100 par rapport à 2005) alors qu’en 2004, ils culminaient à 108 900. Dans le même temps, les flux de sorties d’étrangers ont augmenté, d’où un solde migratoire de 32 500, niveau le plus faible depuis 2002.

  • En 2006, les flux migratoires ont continué d’augmenter : selon les chiffres nationaux, plus de 83 000 étrangers ont immigré vers la Belgique. Ceci correspond à une augmentation de 8 % par rapport à 2005, il s’agit du niveau le plus élevé enregistré depuis plus de 20 ans. Un peu plus de la moitié de ces entrants sont originaires d’un pays de l’Union européenne. Française et hollandaise constituent les deux nationalités les plus répandues parmi les migrants : à elles deux, ces nationalités représentent plus de un cinquième des nouveaux entrants. Il faut cependant noter que les flux d’immigration en provenance de Pologne ont poursuivi leur forte progression (un peu plus de 6 500 personnes, soit près de 40 % d’augmentation par rapport à 2005).

  • Les migrations au départ et à destination de la Bulgarie semblent avoir augmenté considérablement en 2006 et 2007, dans la perspective et à la suite de l’adhésion de ce pays à l’Union européenne, le 1 janvier 2007. Toutefois, l’impact du flux de sorties a été un peu plus limité que prévu. Il convient de préciser que le rythme de l’émigration s’accélérait déjà depuis 2001, à la suite de la libéralisation des régimes des visas concernant les ressortissants bulgares. Les migrations de travail après l’adhésion se sont concentrées principalement dans les pays d’Europe du Sud (Espagne, Italie et Grèce) alors même qu’aucun de ces pays n’avait totalement ouvert son marché du travail aux ressortissants bulgares. Toutefois, il semble, d’après certaines informations, qu’un grand nombre des ressortissants bulgares concernés étaient déjà présents dans ces pays avant l’entrée de la Bulgarie dans l’UE.

  • En 2006, quelque 252 000 personnes ont été admises au Canada avec le statut de résidents permanents, ce qui représente une baisse de 4 % par rapport à l’année précédente. La catégorie « regroupement familial » est la seule à avoir enregistré une hausse, ses effectifs ayant atteint le niveau le plus élevé en une décennie. La Chine et l’Inde demeurent les deux principaux pays d’origine des migrants permanents. Elles représentent respectivement 13 % et 12 % des nouveaux arrivants de cette catégorie.

  • En 2006, la République tchèque a accueilli 68 000 immigrants, ce qui représente une hausse d’environ 13 % par rapport à l’année précédente et un record absolu depuis la création de ce pays en 1993. Dans l’intervalle, l’émigration a elle aussi augmenté considérablement pour atteindre 33 500 individus. Autrement dit, le solde migratoire demeure à peu près stable, soit 35 000 personnes environ en 2006

  • En 2005, l’immigration de longue durée vers le Danemark a représenté 32 800 personnes, soit 1 700 de plus que l’année précédente. Les chiffres pour 2006 ne sont pas encore disponibles car les statistiques nationales définissent les immigrés a posteriori comme des personnes entrées dans le pays au cours d’une année donnée et ayant séjourné au moins 12 mois sur le territoire.

  • L’immigration de ressortissants étrangers en Finlande continue de progresser. Leur nombre a atteint 13 900 environ en 2006, ce qui constitue un nouveau record, et représente une hausse d’environ 9 % par rapport à 2005. L’augmentation de cette population s’explique essentiellement par l’arrivée de personnes en provenance des pays de l’UE, plus particulièrement de l’Estonie, par suite de l’abolition en mai 2006 des mesures de transition. En outre, en 2007, la Finlande a ouvert complètement son marché du travail aux ressortissants de Roumanie et de Bulgarie.

  • Après plusieurs années de hausse soutenue (13 % de croissance annuelle moyenne entre 1995 et 2003), les entrées à caractère permanent ont nettement ralenti depuis 2004. En 2006, environ 135 000 étrangers ont été admis au titre du séjour, un niveau comparable à celui de 2005. Cette stabilisation résulte de la baisse du nombre d’étrangers ayant obtenu l’asile en France (–6 400 par rapport à 2005), et de la hausse de la migration familiale (+4 300) et de la migration de travail (+1 500).

  • La diminution des migrations de long terme que l’on observait depuis plusieurs années s’est poursuivie en 2006. Ce recul concerne notamment les migrations famil iales, les migrations pour raisons humanitaires et, tout spécialement, l’immigration de personnes d’ascendance allemande provenant des pays successeurs de l’ex-Union soviétique. En 2006, celles-ci concernaient moins de 8 000 personnes, contre plus de 35 000 en 2005 et entre 100 000 et 230 000 dans les années 90. L’immigration de Juifs en provenance de l’ex-Union soviétique venus se réinstaller en Allemagne a diminué également et ne représente plus, en 2006, qu’un millier de personnes environ, contre à peu près 6 000 en 2005, ce dernier chiffre étant déjà le plus faible depuis la mise en place du programme au début des années 90. Les migrations familiales ont elles aussi atteint leur niveau le plus bas depuis plus d’une décennie, avec seulement quelque 50 000 visas attribués au titre du regroupement familial en 2006. Le nombre de demandes d’asile a continué à diminuer fortement, pour s’établir aux alentours de 21 000 en 2006, niveau le plus faible depuis le début des années 80.

  • Même s’il est difficile d’obtenir des données sur les flux et s’il s’agit en grande partie de migrants en situation irrégulière, on peut dire que, ces dernières années, l’immigration vers la Grèce a été importante. En 2006, 85 000 nouveaux permis de séjour ont été accordés, soit 68 % de plus qu’en 2005, dont 15 % au titre du regroupement familial. De la même façon, le nombre de résidents étrangers en situation régul ière a augmenté de plus de 90 000 entre 2005 et 2006, ce qui représente une progression de plus de 15 %. Comme par le passé, les Albanais constituent le principal groupe national mais certains signes montrent que la population immigrée tend maintenant à se diversifier. Les Albanais représentent 70 % environ des effectifs mais, dans l’évolution des effectifs d’immigrés, leur part est inférieure à 40 %.

  • Quand on compare la Hongrie et les autres pays de l’OCDE, on constate que les mouvements migratoires n’y jouent qu’un rôle limité. Il semble que ce soit le cas pour les flux d’entrées comme pour les flux de sorties bien que le système d’enregistrement actuel ne soit pas conçu pour assurer un suivi de l’émigration de longue durée. Les immigrés représentent moins de 2 % de la population et la grande majorité d’entre eux parlent le hongrois. Alors que le nombre d’entrées d’étrangers avait culminé à près de 25 600 individus en 2005, l’immigration a diminué de 14 %, tombant à 19 400 personnes en 2006. En dépit d’une forte baisse du nombre d’immigrants roumains ces dernières années, les ressortissants roumains demeurent le principal groupe national concerné (6 800 personnes environ, contre plus de 12 100 en 2004). Viennent ensuite les Ukrainiens.

  • En 2006, l’immigration vers l’Irlande a continué de croître fortement. Selon les premières estimations sur les migrations de long terme (d’une durée supérieure à un an), plus de 67 000 étrangers sont entrés en Irlande en 2006, ce qui représente une progression de plus d’un tiers par rapport à 2005, année où l’immigration avec déjà battu tous les records.

  • L’immigration à titre permanent en Italie reste significative et fondée pour une large part sur la quête d’emploi. L’immigration de travail y est soumise à un système de limites numériques (les « quotas annuels ») appliqué aux demandes de travailleurs étrangers exprimées par les employeurs. Ces quotas ont été relevés ces toutes dernières années pour répondre aux prévisions de demandes. En 2006 comme en 2007, ils ont été fixés à 170 000, soit le double du chiffre de 2005. En 2006, quelque 520 000 demandes de permis ont été déposées par les employeurs via les bureaux de poste. Par la suite, le gouvernement a décidé d’accepter la totalité de ces demandes mais, du fait de retards administratifs, la plupart n’ont été instruites que fin 2006, c’est-à-dire au moment où les ressortissants roumains et bulgares ont été dispensés de la procédure. Si l’on excepte les Bulgares et les Roumains ainsi que les dossiers de demande incomplets ou présentés deux fois, le nombre effectif de demandes approuvées a été de 253 000 environ.

  • Les flux d’immigration à caractère permanent de ressortissants étrangers vers le Japon n’ont que légèrement augmenté en 2006 : ils représentaient 87 000 individus environ. En termes relatifs, il s’agit d’un des taux d’immigration les plus faibles de toute la zone OCDE. Ces flux se répartissent de manière à peu près égale entre migrations de travail, migrations pour raisons humanitaires et migrations de Japonais de souche (personnes d’ascendance japonaise en provenance d’Amérique latine). Environ 10 % des flux correspondent à un changement de statut d’étudiants internationaux restés au Japon après avoir terminé leurs études, dont près de 73 % sont originaires de Chine et 11 % de Corée. La plupart se sont spécialisés en lettres et sciences humaines ou dans les services internationaux (interprètes et traducteurs) mais 20 % sont des ingénieurs.

  • En 2006, les flux d’immigration d’étrangers en Corée pour des séjours de longue durée ont représenté environ 315 000 individus, ce qui correspond à une progression de près de 20 % par rapport à 2005, et à une augmentation de deux tiers par rapport à 2004. Le solde migratoire des résidents étrangers de longue durée s’est élevé à 132 000 personnes en 2006, l’un des chiffres les plus élevés jamais enregistrés.

  • En Lituanie, les flux d’émigration restent prédominants même si certains signes montrent un ralentissement progressif des départs et une augmentation de l’immigration. En 2006, l’émigration officiellement enregistrée a concerné quelque 12 600 personnes. S’appuyant sur des enquêtes menées en 2006 et 2007, dont il ressort que 60 % environ des émigrants n’ont pas déclaré leur départ, l’Office lituanien de la statistique estime qu’en 2006, le nombre total d’émigrants a atteint 27 800. Déclarée ou non, l’émigration diminue depuis 2005 (baisse de 19 % des sorties déclarées et de 58 % des sorties non déclarées) en dépit du fait que cette année-là, six pays de l’UE de plus ont ouvert leur marché du travail aux ressortissants lituaniens. Le Royaume-Uni demeure le principal pays de destination. Viennent ensuite l’Irlande, l’Allemagne et l’Espagne. Même si le montant des transferts de fonds des émigrés lituaniens est relativement inférieur à celui des émigrés des pays Baltes voisins, l’Estonie et la Lettonie (où ils représentent respectivement 4 et 10 % du PIB), il a atteint 614 millions EUR en 2006, ce qui correspond à 2.6 % du PIB de la Lituanie.

  • La révision récente des données de population du Luxembourg indique que la population étrangère continue d’augmenter : en janvier 2007, elle représentait près de 42 % de la population résidente alors qu’elle s’élevait à environ 41 % en 2005 et à 37 % en 2001. Cette proportion est, de loin, la plus importante de tous les pays de l’OCDE. Si le solde migratoire représente en 2006 plus de 75 % de la croissance de la population (environ 5 400 sur 7 100), il faut noter que seuls les étrangers contribuent de façon positive au solde naturel (solde positif de près de 2 400 contre un solde négatif d’environ 600 pour les nationaux). L’intégralité de la croissance de la population du Luxembourg est donc due aux étrangers.

  • Dans les flux migratoires du Mexique, l’élément dominant reste l’émigration vers les États- Unis, qu’il s’agisse de citoyens mexicains ou de ressortissants d’autres pays d’Amérique centrale ou d’Amérique du Sud pour lesquels le Mexique n’est qu’un pays de transit.

  • En 2006, le nombre d’immigrants aux Pays-Bas a augmenté, ce qui ne s’était pas produit depuis 2001 et s’explique par la progression des migrations de travail dans le contexte d’un marché du travail néerlandais de plus en plus tendu. Plus de 101 000 immigrants sont arrivés aux Pays-Bas contre 92 000 environ en 2005. En même temps, toutefois, l’émigration au départ des Pays-Bas (Néerlandais et étrangers confondus) a augmenté pour la septième année consécutive, passant de 83 400 en 2005 à un tout petit peu plus de 91 000 en 2006. En données corrigées pour tenir compte de l’émigration non notifiée, l’émigration totale dépasse même l’immigration totale de plus de 31 000, chiffre le plus élevé depuis plusieurs décennies.

  • Au cours de l’exercice 2006-07, près de 47 000 personnes se sont vu accorder une autorisation de séjour en Nouvelle-Zélande, soit environ 4 000 de moins que l’année précédente. Les principaux pays d’origine étaient le Royaume- Uni (26 %), la Chine (12 %), l’Inde (9 %) et l’Afrique du Sud (8 %).

  • Selon les statistiques nationales, 37 400 ressortissants étrangers ont immigré en Norvège en 2006, soit une augmentation de plus de 6 000 personnes par rapport à 2005. C’est le chiffre le plus élevé jamais enregistré. Cette progression significative est principalement le résultat d’une forte immigration de travail, en provenance tout particulièrement de Pologne. Les entrées de ressortissants polonais ont plus que doublé depuis 2005, pour atteindre 7 500 individus en 2006. Au total, un tiers de tous les immigrants étaient originaires des nouveaux États membres, mais les migrations de travail en provenance de pays extérieurs à l’EEE ont augmenté elles aussi. Le nombre de permis délivrés à des travailleurs qualifiés (concernant principalement des ressortissants de pays extérieurs à l’EEE dont les Indiens, premier groupe par la taille aujourd’hui parmi ces derniers) a pratiquement doublé pour atteindre 2 000. D’après les premières données de 2007, il semblerait que les chiffres aient encore augmenté.

  • En Pologne, les flux migratoires sont encore largement constitués de sorties dont le nombre a augmenté régulièrement au cours de la dernière décennie, en particulier depuis l’adhésion du pays à l’UE, en mai 2004. Il est difficile d’obtenir des chiffres précis sur l’émigration car la plupart des gens ne déclarent pas leur sortie. L’enquête nationale sur la population active fournit une estimation basse, soit 537 000 Polonais environ qui se trouvaient à l’étranger depuis plus de deux mois au deuxième trimestre 2007, ce qui représente une hausse de 38 % par rapport au chiffre du deuxième trimestre de l’année 2006. Environ la moitié de ces Polonais vivaient à l’étranger depuis plus d’un an. Dans l’émigration de travail observée à la suite de l’entrée dans l’UE, on compte une part disproportionnée de femmes. Ces émigrants sont des gens plus jeunes et plus instruits qu’auparavant. Leurs principales destinations sont le Royaume-Uni et l’Irlande, bien que l’émigration vers l’Allemagne, la Norvège et la Suède soit forte également. Avec l’expansion croissante de l’économie polonaise, l’amélioration du taux de change et la hausse des salaires, on a relevé quelques signes de ralentissement de l’émigration au second semestre 2007.

  • Amorcée en 2003, la tendance à la baisse de l’immigration au Portugal semble avoir pris fin en 2006. A cette période, les différentes composantes des migrations régulières représentaient plus de 42 000 individus au total, soit une progression de près de 50 % par rapport à 2005. C’est parmi les migrants originaires d’Europe orientale que les augmentations les plus fortes ont été enregistrées et, dans la plupart des cas, le regroupement familial était, semble-t-il, la cause de l’entrée au Portugal.

  • En Roumanie, les flux d’immigration et d’émigration ont été marqués par l’adhésion du pays à l’Union européenne, le 1er janvier 2007. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données sur les flux d’entrées et de sorties de Roumanie, plusieurs indices donnent à penser que l’entrée dans l’UE a entraîné une augmentation significative des mouvements migratoires, qui restent dominés par les flux d’émigration.

  • La République slovaque, qui a connu des flux d’émigration significatifs en 2006 mais également une forte croissance de son PIB (plus de 8 %) , commence à souffrir de pénuries de main-d’oeuvre. Pour autant, rares sont les mesures qui ont été prises pour encourager l’immigration de travailleurs étrangers et, jusqu’à présent, les flux d’entrées demeurent modestes. D’après les statistiques nationales, qui se basent sur la déclaration spontanée de leur adresse permanente par les résidents, l’immigration n’a que légèrement progressé en 2006 puisqu’elle ne représentait que 5 600 personnes, contre 5 300 en 2005, première année suivant l’adhésion du pays à l’UE.

  • L’Espagne a continué d’enregistrer des flux d’entrées significatifs en 2006 et 2007. D’après les statistiques établies à partir des registres communaux, plus de 800 000 étrangers sont venus s’installer en Espagne en 2006, soit 17 % de plus qu’en 2005. Les principaux pays d’origine sont la Roumanie (110 000), la Bolivie (69 000) et le Maroc (60 000). D’après les registres, l’Espagne comptait 4.5 millions d’étrangers début 2007, ce qui représente 10 % de la population. Les principaux groupes par nationalité sont les Marocains (583 000), les Roumains (527 000), les Équatoriens (427 000) et les ressortissants du Royaume-Uni (315 000).

  • Entre 2005 et 2006, les flux d’immigration permanente de ressortissants étrangers en Suède ont augmenté de près de 40 %, atteignant 74 000 personnes environ. Il s’agit du chiffre le plus élevé observé dans les statistiques (harmonisées) des migrations de type permanent depuis 1995, chiffre que l’on retrouve dans les statistiques nationales suédoises. L’augmentation par rapport à 2005 s’explique en grande partie par une modification temporaire de la loi sur les étrangers donnant aux demandeurs d’asile déboutés, mais qui sont présents depuis longtemps sur le territoire, le droit à une réévaluation de leur situation. A la suite de cette modification, 17 350 personnes ont obtenu un titre de séjour. Les pays d’origine des groupes dont les dossiers réexaminés ont été les plus nombreux sont l’Irak, la Serbie et la Somalie.

  • L’immigration en Suisse a augmenté en 2006 et s’elèvait à 102 700 personnes dont 63 % était originaire d’un pays de l’Union européenne. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis le début des années 90. Les Allemands et les Portugais demeurent les deux principaux groupes et représentent respectivement 24 % et 12 % des nouveaux arrivants. L’immigration en provenance d’Italie (5 %), de la Serbie (5 %) et de l’Espagne (1.5 %) d’où provenait autrefois la majeure partie de la main-d’oeuvre étrangère, est en baisse. L’accroissement observé de l’immigration est principalement dû à l’augmentation des migrations de travail, bien que l’immigration pour raisons familiales et humanitaires ait augmenté aussi en 2006. D’après les statistiques normalisées de l’OCDE, un peu plus de 38 000 personnes ont immigré en Suisse pour motifs d’emploi, en augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente, ce qui représente environ 44 % de l’ensemble de l’immigration permanente en 2006.

  • Bien qu’il soit encore difficile d’obtenir des données sur les migrations en Turquie, plusieurs indices tendent à prouver qu’en 2006, l’évolution tendancielle de l’émigration et de l’immigration s’y est poursuivie dans des proportions à peu près analogues à celles des années précédentes.

  • Le Royaume-Uni reste un pays de destination important dans les flux migratoires internationaux, mais ses ressortissants sont aussi nombreux à émigrer. En 2006, selon les estimations, 591 000 immigrants sont arrivés dans le pays pour y vivre pendant au moins un an tandis que, toujours selon les estimations, 400 000 personnes ont quitté le Royaume-Uni, d’où un solde migratoire positif de 191 000 individus. Le solde migratoire est également positif (+ 71 000) dans le cas des ressortissants des pays d’Europe orientale devenus membres de l’UE (A8) le 1er mai 2004. Les flux d’entrées de travailleurs originaires des pays A8, auxquels l’accès au marché du travail britannique a été accordé d’emblée, sont restés relativement stables depuis l’adhésion. Entre juin 2006 et juin 2007, 218 000 ressortissants de ces pays se sont inscrits au Worker Registration Scheme, ce qui correspond à la moyenne annuelle enregistrée les deux années précédentes. Plus des deux tiers sont des Polonais. Les groupes qui se classent juste derrière, par la taille, sont les Lituaniens et les Slovaques. De fait, parmi les ressortissants étrangers, les Polonais sont les plus nombreux : en 2007, on en dénombrait 406 000 (dont 292 000 pourvus d’un emploi). Le nombre total de ressortissants des pays A8 était de 587 000, dont 409 000 ayant un emploi, proportion nettement supérieure à celle relevée parmi les autochtones.

  • Au cours de l’année budgétaire 2006 (1er octobre 2005- 30 septembre 2006), l’immigration permanente aux États-Unis a de nouveau augmenté : 1 266 000 personnes se sont vu accorder le statut de résident permanent, soit une progression de 13 % par rapport à l’année budgétaire 2005. Il s’agit aussi du niveau le plus élevé depuis 1991. Cette hausse des effectifs se compose essentiellement de migrants pour raisons humanitaires dont le nombre a augmenté sensiblement par rapport à l’année précédente (de 143 000, il est passé à 216 000), et de personnes venues dans le cadre du regroupement familial (de 649 000 à 803 000). Ces dernières relèvent pour la plupart de la catégorie des membres de la famille proche dont les effectifs ne sont pas soumis à restriction. En revanche, les admissions dans la catégorie des personnes bénéficiant de la préférence en matière d’emploi ont chuté, passant de 247 000 à 159 000. Le recul de l’immigration fondée sur l’emploi s’explique beaucoup plus par des retards administratifs que par une baisse des demandes ou une modification des limites numériques. Plus de la moitié des visas accordés pour des fins d’emploi l’ont été à des membres de la famille des demandeurs principaux.

  • La plupart des données publiées dans cette annexe proviennent de contributions individuelles de correspondants nationaux désignés par le Secrétariat de l’OCDE, en accord avec les autorités des pays membres. Par conséquent, il s’agit de données n’ayant pas nécessairement fait l’objet d’une harmonisation internationale. Ce réseau de correspondants, Système d’observation permanente des migrations (SOPEMI), couvre la plupart des pays membres de l’OCDE ainsi que la Lituanie, la Bulgarie et la Roumanie. Le SOPEMI n’a pas de compétences particulières pour imposer des modifications dans les procédures de collecte de données. C’est en quelque sorte un observatoire des migrations qui se doit, de par sa nature, d’utiliser les statistiques existantes. Toutefois, cela ne le dispense pas de faire des suggestions d’améliorations qui lui semblent indispensables et de participer, dans la mesure de ses moyens, à l’harmonisation des données.