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  • L’Amérique latine a mieux résisté à la crise économique et financière mondiale que de nombreuses autres régions. Les pays qui la composent montrent également des signes de reprise plus rapide. En 2010, la croissance économique devrait y être plus vive que dans la majeure partie de la zone OCDE, confirmant la tendance signalée dans l’édition précédente des Perspectives économiques de l’Amérique latine.

  • Les Perspectives économiques de l’Amérique latine 2011 ont été élaborées par le bureau Amériques du Centre de développement de l’OCDE, sous la direction de Jeff Dayton-Johnson et la supervision de Mario Pezzini, Directeur du Centre. Chaque chapitre a été confié aux experts de la question étudiée : le panorama macroéconomique à Alejandro Neut, Sebastián Nieto Parra et Caroline Paunov ; le chapitre 1 à Francesca Castellani, Jeff Dayton-Johnson et Gwenn Parent ; le chapitre 2 à Rita Da Costa, Juan R. de Laiglesia, Emmanuelle Martínez et Ángel Melguizo ; le chapitre 3 à Christian Daude ; le chapitre 4 à Bárbara Castelletti, Christian Daude, Hamlet Gutiérrez et Ángel Melguizo ; et les notes pays (disponibles sur notre site web) à Rita Da Costa, Alba N. Martínez et Emmanuelle Martínez, avec des contributions de Natalia Villagómez Gonzalez. L’encadré 1.1 a été rédigé par Caroline Paunov, l’encadré 1.3 par Eduardo Lora, l’encadré 3.1 par Alba N. Martínez, l’encadré 4.1 par Bárbara Castelletti et Hamlet Gutiérrez, et l’encadré 4.2 par Christian Daude et Ángel Melguizo.

  • Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont beaucoup souffert de la crise économique mondiale de 2009, avec l’effondrement de la demande pour leurs produits et leurs services. Cependant, grâce à l’amélioration de sa gestion macroéconomique et de sa réglementation, l’Amérique latine était mieux armée pour surmonter cette crise que lors des turbulences précédentes. Tirée par l’expansion du pouvoir d’achat des ménages à revenu intermédiaire, la demande intérieure explique, au moins en partie, la résilience de l’Amérique latine. Étant donné leur capacité à transformer le paysage économique et politique de la région, ces ménages à revenu intermédiaire constituent le thème de ces Perspectives. Désignés ici par le concept de « couches moyennes », il s’agit des ménages affichant un revenu par habitant compris entre 50 et 150 % du revenu médian national. C’est souvent cette définition qui est retenue pour l’analyse de la classe moyenne dans les pays de l’OCDE. Dans le cas de l’Amérique latine, fait-elle référence au même type de population ?

  • En quoi les personnes qui ne sont ni les plus riches ni les plus pauvres contribuent-elles au développement économique ? Comment ces couches moyennes s’en sortent-elles en Amérique latine, aussi bien d’un point de vue économique que social ? À l’évidence, la croissance d’un segment de population au niveau de vie plus élevé que celui de leurs compatriotes les plus pauvres est le signe d’une victoire dans le combat actuel contre la pauvreté ; elle offre en outre de nouvelles opportunités aux créateurs d’entreprise.

  • La crise économique mondiale de 2009 a durement frappé l’Amérique latine et les Caraïbes. Cependant, même si l’Amérique latine est fortement intégrée aux marchés internationaux et a affiché une croissance médiocre cette année-là, plusieurs de ses pays ont fait preuve d’une résilience remarquable, inversant assez vite leur repli conjoncturel tout en dégageant de bons résultats par rapport à d’autres pays du monde. Deux grands facteurs externes ont contribué à ces performances : la demande chinoise de matières premières, et l’action monétaire opportune de la communauté internationale. Néanmoins, cette relative solidité économique résulte aussi de facteurs internes, tels que l’amélioration de la gestion macroéconomique sur les plans monétaire et budgétaire, d’une part, et une réglementation micro-prudentielle, d’autre part. À présent que les perspectives de croissance à long terme sont positives pour l’Amérique latine, il faut continuer d’institutionnaliser les mesures qui ont mené à la stabilité macroéconomique, surtout en matière budgétaire, et traiter les risques du système financier grâce à l’intervention des pouvoirs publics et à la culture financière.

  • Les couches moyennes sont définies comme l’ensemble des ménages dont les revenus s’établissent entre 50 et 150 % du revenu national médian. En Amérique latine, les couches moyennes recouvrent entre moins de 40 % (Bolivie, Colombie) et 56 % (Uruguay) de la population. Les données des enquêtes auprès des ménages font apparaître que dans la plupart des ménages des couches moyennes, deux adultes dirigent le ménage, même si cette proportion est encore plus élevée parmi les ménages aisés. Dans la plupart des pays, les individus des couches moyennes qui occupent un emploi ont moins de chances de travailler dans le secteur public, en tant qu’enseignant ou que fonctionnaire par exemple, que les personnes plus aisées. Les couches moyennes ne sont pas non plus le berceau de l’entrepreneuriat : c’est au sein de la couche aisée que la proportion de créateurs d’entreprises est la plus élevée. Les indicateurs de potentiel de mobilité permettent de mesurer ce qui sépare, en moyenne, les ménages défavorisés de la couche moyenne ou, inversement, de combien les ménages de la couche moyenne doivent reculer avant de basculer dans la catégorie des défavorisés.