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  • Les perspectives du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) sont beaucoup moins favorables que celles des dernières années. La dégradation de la conjoncture, la récession dans la zone de l’OCDE et la forte baisse de confiance des entreprises et des consommateurs ont rendu nécessaire une forte révision à la baisse des projections mondiales de dépenses de TIC. À en juger d’après les prévisions macroéconomiques, les indicateurs cycliques à court terme de la production ainsi que l’activité des entreprises et des consommateurs, la croissance des TIC dans les pays de l’OCDE sera plus lente en 2008 qu’en 2007, pour s’établir à environ 4 %. Toutefois, elle n’a pas encore chuté comme en 2001-02, lors de l’éclatement de la bulle des TIC, et elle est demeurée relativement plus forte que la croissance économique globale des pays de l’OCDE.

  • Les perspectives actuelles du secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) sont bien moins favorables que lors de la dernière édition de cette publication. L’horizon macroéconomique s’est progressivement dégradé et la confiance des entreprises et des consommateurs a beaucoup baissé dans les pays de l’OCDE. Les prévisions, à la fois en général et pour le secteur des TIC, ont été successivement fortement révisées à la baisse. Face à une telle conjoncture, la croissance du secteur des TIC a ralenti rapidement dans les pays de l’OCDE en 2008 mais il est peu probable qu’elle chute comme en 2001. Globalement, on prévoit à court terme une croissance maximale des TIC de 4 % pour les pays de l’OCDE en 2008 et une croissance nulle ou négative jusqu’à la fin 2009, avec des performances très contrastées selon les segments et les marchés. Comme lors du dernier ralentissement de l’activité, l’emploi dans le secteur des TIC des pays de l’OCDE sera vraisemblablement soumis à une pression considérable résultant de l’intensification de la concurrence des économies non membres de l’Organisation et de la restructuration mondiale des industries des biens et services TIC. Les marchés mondiaux des TIC se déplacent également vers les économies non membres de l’OCDE, avec un nombre croissant d’entreprises figurant parmi les 250 plus importantes du secteur des TIC. S’agissant des performances à long terme, il reste à savoir si de nouveaux biens et services continueront à inciter les entreprises à investir dans les produits des TIC, et les consommateurs à les acheter, et à quel point les économies non membres de l’OCDE maintiendront leur rythme de croissance plus dynamique.

  • La restructuration mondiale de la production de TIC s’est poursuivie en 2007 et 2008, avec la montée en puissance de l’Asie, de l’Europe de l’Est et du Mexique et d’un certain nombre d’autres régions, tant comme producteurs que comme marchés de croissance. Les échanges mondiaux dans le secteur des TIC ont fortement progressé, dépassant en 2007 de 1 500 milliards USD leur record de 2000. En 2007 et au premier semestre 2008, avec la dégradation de la situation économique, les échanges dans le domaine des TIC se sont ralentis. Pour autant, le commerce international de TIC a continué sa progression, grâce à la résilience de certaines importations de TIC dans l’OCDE, couplée à une demande soutenue de certains marchés émergents. Une question se pose : la demande de nouveaux produits de TIC, couplée à la croissance des pays émergents (en Asie, mais aussi ailleurs) va-telle compenser la forte détérioration de la conjoncture dans la zone de l’OCDE ? En 2007, l’IDE lié aux TIC s’est accru pour atteindre des niveaux historiques, avec des économies hors OCDE de plus en plus actives, notamment à travers les fusionsacquisitions dans le secteur des TIC, mais en 2008 l’activité de fusions-acquisitions et l’IDE ont connu un ralentissement marqué à travers le monde.

  • Le secteur des TIC se place en tête pour les dépenses de R-D, l’emploi dans la R-D et pour les brevets. Les segments du logiciel et des semi-conducteurs ont une intensité de R-D particulièrement élevée. La part de la R-D en TIC conduite dans les industries non-TIC est, elle aussi, élevée (environ un quart du total de la R-D en TIC) et, dans certains secteurs non-TIC, les dépenses de R-D en TIC (notamment dans le domaine du logiciel) représentent une grande part des budgets de R-D totaux. Les États-Unis et le Japon conservent une large avance quant aux dépenses de R-D en TIC par les entreprises, mais des pays comme la Corée et certaines économies hors OCDE sont en train de combler cet écart. L’organisation de la R-D en TIC continue de se développer et de se transformer autour de nouveaux types de collaboration entre entreprises et d’internationalisation.

  • L’utilisation de l’Internet et du haut débit s’étend rapidement et l’on compte désormais 1.5 milliard de personnes qui ont accès à l’Internet. Les caractéristiques socio-économiques influent sur l’utilisation de cette technologie, et alors même que la fracture numérique liée à l’accès est en train de se réduire, il y a lieu de croire que les disparités socio-économiques se traduisent par l’apparition d’un nouveau type de fracture numérique, liée à l’utilisation, qui doit retenir l’attention des pouvoirs publics.

  • Le contenu numérique est un moteur important de l’industrie des TIC, poussé par l’augmentation rapide des abonnés au haut débit dans la zone OCDE, les technologies haut débit mobile et le développement du web participatif. Les marchés du contenu numérique connaissent une croissance annuelle bien supérieure à 20 % dans les secteurs analysés dans ce chapitre (publicité, jeux, musique et film) et une part croissante des revenus, avec toutefois des différences importantes entre les secteurs. À mesure que l’on explore de nouveaux flux de revenus et de nouveaux modèles d’entreprise, les fonctions et le contrôle de la chaîne de valeur évoluent entre les entités en place et les entités nouvelles en lutte pour dominer certaines parties de la chaîne de valeur. On voit apparaître une collaboration et de nouveaux partenariats d’entreprise entre les industries ainsi que de nouveaux acteurs et modèles d’entreprise. Malgré la rapidité de la croissance, l’objectif d’avoir des contenus haut débit « en tout lieu, à tout moment et sur tout appareil » est encore freiné par des facteurs structuraux.

  • Le haut débit et les TIC en réseau connaissent une diffusion rapide, mais on observe des différences notables quant à leur utilisation entre les pays, les secteurs et les entreprises, et leurs multiples impacts commencent seulement à se faire sentir. Le haut débit et les TIC en réseau sont des éléments importants pour relever les défis de l’environnement, de la santé et de la démographie, et l’action gouvernementale visant à étendre leur utilisation et à renforcer leur impact joue un rôle majeur.

  • De plus en plus, les technologies de l’information et des communications (TIC) apparaissent comme une source d’innovation, de croissance et d’emploi. Des politiques en faveur des TIC sont intégrées dans les stratégies socio-économiques à long terme et coordonnées entre les différents secteurs de l’administration publique, mais les niveaux de coordination diffèrent. On trouvera dans ce chapitre une présentation des recentrages et des continuités observées récemment dans les politiques des pays en matière de TIC. Les domaines d’action bénéficiant des plus fortes priorités sont notamment le soutien de l’innovation dans et par la R-D sur les TIC, l’amélioration des activités d’administration électronique, la diffusion du haut débit, l’accroissement de la diffusion et de l’utilisation des TIC, l’amélioration des qualifications et de l’emploi dans les TIC et le soutien au développement des contenus numériques. Les politiques visant à promouvoir les applications de la RFID sont relativement récentes, mais des programmes spécifiques sont en place dans la moitié des pays de l’OCDE. L’absence de cohérence dans l’évaluation de l’action publique demeure un point faible important, notamment en ce qui concerne l’évaluation du déploiement et de l’utilisation du haut débit.

  • On trouvera dans la présente annexe une description des définitions et classifications adoptées dans les chapitres 1, 2 et 3 de cette édition des Perspectives des technologies de l’information. Ces définitions et classifications, et les données recueillies sur la base de ces définitions et de ces classifications, s’appuient sur les travaux du Groupe de travail de l’OCDE sur les indicateurs pour la société de l’information (GTISI), qui s’emploie à améliorer la comparabilité internationale des statistiques et données sur l’économie et la société de l’information.