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  • Il y a dix ans, les pays de l’OCDE ont adopté la Stratégie de l’OCDE pour l’emploi pour guider les réformes destinées à lutter contre un chômage élevé et persistant. La Stratégie pour l’emploi a de nombreux traits en commun avec la Stratégie européenne pour l’emploi, lancée initialement en 1997. Depuis qu’elle a été formulée, la Stratégie de l’OCDE pour l’emploi a joué un grand rôle dans le débat sur les politiques à mener dans les pays membres. Par ailleurs, une évaluation réalisée par le Secrétariat en 1999 tend à indiquer que les pays qui ont le plus largement appliqué la Stratégie de l’OCDE pour l’emploi ont enregistré d’assez bons résultats sur le plan de l’amélioration des performances de leur marché du travail ...

  • Le temps consacré au travail rémunéré est au cœur de plusieurs des grands défis économiques et sociaux que doivent relever les gouvernements des pays de l'OCDE. Si la contribution de la flexibilité du temps de travail à la baisse du chômage tenait une large place dans la Stratégie de l'OCDE pour l'emploi, des analyses menées récemment sur les sources de la croissance économique font ressortir l'importance du nombre moyen d'heures travaillées. Les objectifs de l'allongement et de la flexibilité du temps de travail ne sont sans doute pas pleinement compatibles, et n'ont pas non plus que des avantages au niveau du bien-être des travailleurs et de leurs familles. Quelles sont les variations du temps de travail entre les pays de l'OCDE ? Quelles sont les articulations entre les taux d'emploi des femmes et d'autres groupes sous représentés, l'incidence du temps partiel et le nombre total d'heures ouvrées ? L'équilibre entre la vie professionnelle et la vie de famille est il menacé par une hausse des taux d'emploi des parents et une « culture de l'allongement du temps de travail » ?

  • Les coûts et avantages des réglementations gouvernant les licenciements et, plus généralement, de la protection de l'emploi, ont donné lieu à d'âpres débats. La question centrale est de savoir comment concilier d'une part, la nécessité pour les entreprises de s'adapter à la constante évolution de leur environnement économique, et d'autre part, une certaine sécurité de l'emploi pour les travailleurs. Les réglementations relatives à la protection de l'emploi ont-elles un impact sur la politique de recrutement et de licenciement des entreprises et cet impact est-il différent selon les groupes démographiques ? L'existence de telles réglementations explique-t-elle l'importance du recours au travail temporaire dans certains pays ? Comment donner du dynamisme au marché du travail tout en protégeant les travailleurs contre les pertes d'emploi et de revenu ?

  • La Stratégie de l’OCDE pour l’emploi recommande l’adoption de politiques visant à accroître la flexibilité des salaires, notamment d’initiatives visant à décentraliser les négociations salariales. C’est pourtant l’un des domaines où les gouvernements des pays membres se sont montrés le plus réticents à mettre en œuvre les réformes proposées et où les désaccords entre chercheurs ont été les plus profonds. Les mécanismes institutionnels de fixation des salaires favorisent-ils davantage des taux d’emploi élevés et une prospérité partagée par le plus grand nombre ? Dans quelle mesure la tendance à un recul des taux de syndicalisation et à une plus grande décentralisation des négociations collectives contribue-t-elle à la modération salariale et à la plus grande inégalité des gains observée dans certains pays de l’OCDE ? Le fait que les écarts de salaire soient insuffisants limite-t-il les perspectives d’emploi des jeunes, des femmes ou des travailleurs faiblement instruits ?

  • On affirme souvent que l'amélioration des compétences des travailleurs pourrait aider à relever les défis des mutations structurelles et du progrès technologique ainsi que du vieillissement démographique. Les politiques visant à développer les compétences pourraient donc constituer un volet important de la Stratégie de l’OCDE pour l'emploi. Pour autant, on sait encore peu de choses de l'impact de l'apprentissage des adultes sur le marché du travail. Les politiques qui développent les compétences des travailleurs contribuent-elles à améliorer la situation globale de l'emploi ? Dans quelle mesure les travailleurs qui reçoivent une formation bénéficient-ils de meilleures perspectives d'emploi au détriment de leurs homologues non formés ? Les effets de la formation sont-ils différents selon les groupes démographiques et, au vu des tendances observées, que faut-il penser des stratégies d'apprentissage tout au long de la vie ?

  • L’emploi « informel » échappe à la fiscalité et aux réglementations. Ce type d’emploi rend difficile la gestion de la protection sociale ; nuit à la collecte de l’impôt, ce qui se traduit soit par des taux d’imposition élevés pour ceux qui sont dans l’emploi formel soit par des services publics de médiocre qualité ; engendre une concurrence déloyale et des inefficiences dans les méthodes de production ; et facilite l’immigration clandestine. Dans quelle mesure le travail non déclaré englobe-t-il la production des ménages, l’aide fournie à des amis, le travail des migrants en situation irrégulière, les salaires non déclarés, les transactions au noir, la fraude fiscale de la part des travailleurs indépendants et la production de biens illicites ? Une fiscalité lourde, les tracasseries administratives, des services publics de médiocre qualité et des réglementations strictes en matière d’emploi ont-ils pour effet d’exclure les travailleurs de l’emploi formel ? Comment favoriser la transition vers une économie salariée ?