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  • Le chômage est en augmentation dans une majorité de pays membres, rappelant que la lutte contre un chômage persistant et élevé doit demeurer une priorité pour les gouvernements. La dégradation de la situation du marché du travail pourrait affecter de façon disproportionnée certaines catégories – travailleurs âgés, femmes, parents isolés, personnes handicapées d’âge actif, travailleurs immigrés et jeunes défavorisés. Ainsi que le souligne cette édition des Perspectives de l’emploi, ces catégories sont déjà sous-représentées dans l’emploi et encourager leur participation au marché du travail doit être aujourd’hui un objectif clé de l’action gouvernementale dans les pays de l’OCDE. Cela suppose une approche plus vaste visant à réduire le non-emploi, ce qui recouvre à la fois le chômage et l’inactivité.

  • La part de la population d’âge actif dans l’emploi a augmenté dans deux pays sur trois, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, au cours de la dernière décennie. Cependant, la moyenne pour la zone de l’OCDE masque une grande variété de situations qui vont d’une augmentation spectaculaire du taux d’emploi dans quelques pays à une montée du chômage ou à une progression de l’inactivité par rapport au marché du travail dans d’autres. Les gains enregistrés en termes d’emploi au cours de la dernière décennie peuvent-ils être durables ? Les pertes d’emploi observées durant la phase actuelle de ralentissement de l’économie sont-elles comparables à celles des récessions antérieures ? La progression de l’emploi s’est-elle accompagnée d’une amélioration de la qualité des emplois, en particulier sous l’angle des inégalités de revenu, de la précarité de l’emploi et des conditions de travail ?

  • Ce chapitre analyse le rôle que pourraient jouer les politiques gouvernementales pour élever le taux global de l’emploi en encourageant une plus forte participation à l’activité des catégories de population qui sont généralement sous représentées dans l’emploi. Ces catégories sont diverses et leur importance relative, en termes d’effectif, varie d’un pays à l’autre. Néanmoins, ce sont les femmes, les travailleurs vieillissants et les travailleurs qui ont un faible niveau d’instruction qui constituent l’essentiel du potentiel de main-d’œuvre sous-utilisée dans la plupart des pays de l’OCDE. Dans quelle mesure certaines catégories de la population, telles que celles qui viennent d’être citées, se trouvent-elles prises au piège de l’inactivité ? Une fois dans l’emploi, ces catégories ont-elles des perspectives d’évolution professionnelle ou risquent-elles de se trouver cantonnées dans des emplois de médiocre qualité ? En quoi une meilleure mobilisation de ces groupes peut-elle contribuer à relever les défis du vieillissement de la population ?

  • La rémunération est l’un des grands déterminants de l’emploi pour les catégories sous-représentées. Parfois, il n’est pas financièrement intéressant de travailler pour des candidats à l’activité. Mais, d’un autre côté, si la rémunération est trop élevée par rapport aux réalités du marché, elle fera obstacle à l’emploi en pesant sur la demande. Et des facteurs non financiers comme la possibilité, pour les femmes, de concilier travail et vie de famille jouent un rôle également. Comment les politiques destinées à « valoriser le travail » peuvent-elles aider à améliorer les perspectives d’emploi pour les catégories sous-représentées ? Dans quelle mesure les politiques destinées à permettre une meilleure articulation de la vie de famille et de la vie professionnelle peuvent-elles faciliter l’accès à l’emploi pour ces groupes ? Qu’en est-il de la flexibilité dans l’organisation du travail, notamment du temps partiel ?

  • Dans de nombreux pays, la part de la population d’âge actif qui perçoit des prestations destinées à remplacer un revenu d’activité a continué d’augmenter au cours des années 90, en particulier en ce qui concerne les prestations de vieillesse, d’invalidité et de parent isolé et l’aide sociale. Dans certains pays, la plupart des personnes qui ni n’occupent un emploi ni ne font des études perçoivent une prestation destinée à remplacer un revenu d’activité. Jusqu’à quel point les stratégies « d’activation » peuvent-elles aider à réduire la dépendance à l’égard des prestations ? Comment certains éléments clés de ces stratégies, comme un effort intensif de conseil professionnel et des sanctions sur les prestations en cas de refus d’un emploi convenable, peuvent-ils être appliqués à des groupes traditionnellement en marge du marché du travail ? Et lorsque la dépendance à l’égard d’un certain type de prestation diminue, les gens s’orientent-ils vers d’autres types de prestations ou trouvent-ils véritablement un emploi ?

  • L’amélioration des qualifications est une composante essentielle de toute stratégie globale de formation tout au long de la vie. Et c’est un aspect particulièrement important pour améliorer les perspectives d’emploi des catégories sous-représentées. Or, dans tous les pays de l’OCDE, ces catégories bénéficient de beaucoup moins de formation que celles qui sont déjà hautement qualifiées ou ont un bon emploi. Comment expliquer l’incidence relativement faible de la formation chez les personnes ayant un bas niveau d’instruction, chez les travailleurs âgés, les femmes, les travailleurs immigrés, les travailleurs à temps partiels et les travailleurs temporaires ? Comment les politiques en faveur de la formation peuvent-elles efficacement réduire ces inégalités et quel est le rôle des mécanismes de cofinancement dans une telle stratégie ?