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  • Soutenue par une ample action des pouvoirs publics et des conditions financières qui vont en s’améliorant, la reprise économique progresse. La politique monétaire devrait rester accommodante pour appuyer l’activité économique à mesure que la politique budgétaire se durcira, mais les conditions nécessaires se mettent déjà en place dans la perspective d’une hausse des taux d’intérêt, tâche qu’il faudrait poursuivre. En ce qui concerne le marché du travail, des mesures supplémentaires en faveur de la formation professionnelle et du perfectionnement éducatif devront sans doute être prises pour réinsérer les travailleurs dont les qualifications se seront dégradées à cause d’un chômage prolongé ou ne répondront plus aux besoins des employeurs. L’effort de réforme devrait porter avant tout sur les sources de déséquilibre. En particulier, au fur et à mesure du redressement du marché du travail et de la hausse des prix immobiliers, il faudrait réduire les aides à la propriété afin de freiner l’incitation à surinvestir dans le logement. La mise en oeuvre de la réforme dans le secteur financier devrait mieux s’attaquer aux problèmes d’incitation dans le secteur bancaire et également au phénomène d’aléa moral. Une plus forte épargne publique et privée et une augmentation des exportations limiteraient le risque de réapparition de déséquilibres très marqués de balance courante et appuieraient les efforts de réajustement qui devraient être déployés dans les pays excédentaires.

  • La reprise économique, après la récession sans doute la plus grave depuis la crise des années 30, est en cours aux États-Unis dans un contexte d’ample relance économique (tableau 1). La production en termes réels progresse à un rythme notable depuis le troisième trimestre 2009 et les gains nets d’emplois, généralement décalés par rapport à la production, sont positifs depuis le début de 2010.

  • À l’origine, la récession aux États-Unis a été provoquée par des problèmes financiers liés au marché du logement et au secteur immobilier. Diverses mesures sont envisageables pour raffermir l’économie et réduire la probabilité et la gravité d’épisodes similaires dans l’avenir : réduire le surinvestissement dans le logement et accroître la résistance du marché du crédit immobilier ; revoir la surveillance financière ; assainir la situation financière des ménages et réduire le déséquilibre de la balance courante ; et maintenir la flexibilité du marché du travail après les troubles actuels.

  • Comme la quasi-totalité des autres pays de l’OCDE, les États-Unis sont confrontés à des perspectives budgétaires difficiles. Le déficit du budget fédéral s’est considérablement creusé au cours de la récession, pour atteindre environ 10 % du PIB tant en 2009 qu’en 2010, du fait du jeu des stabilisateurs automatiques et des mesures prises par les pouvoirs publics face à la crise. En conséquence, la dette publique s’établit maintenant à son plus haut niveau depuis le début des années 50. Le gouvernement a proposé de viser une stabilisation du ratio dette/PIB d’ici à 2015, ce qui représente un objectif ambitieux mais réaliste, même si sa concrétisation passe par un durcissement de la politique budgétaire dont les modalités restent à préciser. Au cours des dix prochaines années, le vieillissement de la population fera de plus en plus sentir ses effets sur les dépenses correspondant à des droits à prestations, et la situation budgétaire risque de se dégrader nettement en l’absence de réformes structurelles du système de retraite et, surtout, du système de santé.

  • Les scientifiques s’accordent globalement à considérer que l’accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère est à l’origine d’un réchauffement de la planète. Pour réduire le risque que le changement climatique ait des répercussions graves et des coûts élevés, il faudra diminuer sensiblement les émissions mondiales de GES dans les décennies à venir. Les États-Unis ont souscrit à un accord politique mondial axé sur cette diminution, dont il a été pris acte à Copenhague en décembre 2009 (CdP15). Les négociations se poursuivent en vue d’obtenir de tous les pays des engagements contraignants de réduction de leurs émissions. Compte tenu de l’ampleur des réductions nécessaires, il est vital que les États-Unis adoptent une politique globale de lutte contre le changement climatique qui soit efficace par rapport à son coût. Le gouvernement en place s’efforce d’agencer ce dispositif, dont les principaux éléments sont la tarification générale des émissions de GES et le renforcement du soutien apporté au développement et au déploiement de technologies réduisant ces émissions.