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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement, qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays membres.La situation économique et les politiques de la Slovénie ont été évalués par le Comité le 6 mars 2013. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière de la discussion et finalement approuvé par le Comité plénier le 19 mars 2013.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par Rafał Kierzenkowski et Olena Havrylchyk sous la direction de Pierre Beynet. La recherche statistique a été assurée par Desney Erb. Cette Étude a également bénéficié de la collaboration de consultants extérieurs.L’Étude précédente de la Slovénie a été publiée en février 2011.

  • L’économie traverse une profonde récession. La Slovénie est durement frappée par une crise faisant suite à un période d’expansion économique, aggravée par le retard accumulé dans les réformes et la crise de la dette souveraine dans la zone euro. La réduction de la dette publique et le désendettement du secteur privé grèvent lourdement la croissance dans un contexte de conditions financières restrictives, de chômage en hausse et d’exportations en berne. Bien que d’importantes réformes aient été adoptées en 2012 et sur les premiers mois de 2013, il faudra en engager d’autres, de grande envergure, dans les meilleurs délais pour restaurer la confiance et éviter les risques de récession prolongée et de restrictions d’accès aux marchés de capitaux.

  • La Slovénie est retombée en récession en double creux et fait face à une montée du chômage et à un regain de tensions sur les marchés financiers (, parties A, B et C). Le boom d’avant la crise, porté par la facilité d’accès aux financements extérieurs et par une prise de risques excessifs des banques et des entreprises, a abouti à un marasme prolongé, aggravé par les faiblesses structurelles de l’économie slovène et la crise de la dette européenne. Le bilan des banques et des entreprises en a sérieusement souffert et leur nécessaire désendettement a un effet déprimant sur la croissance, le crédit étant en recul (, partie D). Les grandes banques, majoritairement publiques, ont nécessité de multiples opérations de recapitalisation pour satisfaire au ratio de solvabilité réglementaire fixé à 9 % pour les fonds propres de première catégorie et leur valeur de marché s’est effondrée. La dette publique est montée en flèche, passant de 22 % du produit intérieur brut (PIB) en 2008 à 47 % du PIB en 2011, et devrait augmenter encore de manière considérable à court terme, notamment du fait des coûts sans cesse croissants du renflouement des banques.

  • La Slovénie est confrontée à un cycle expansion-récession hérité du passé et dont l’amplitude a été aggravée par la gouvernance médiocre des banques publiques. Les niveaux des prêts non performants et des ratios d’adéquation des fonds propres sont préoccupants dans une optique de comparaison internationale et risquent de se dégrader encore, ce qui obligerait à une recapitalisation importante des banques. Il faut actualiser les tests de résistance prêt par prêt pour évaluer l’étendue des difficultés, car la situation a rapidement empiré depuis la mi-2012, date à laquelle un exercice similaire a été effectué pour les deux plus grandes banques publiques. Afin que les nouveaux tests soient crédibles, les principaux résultats et les principales hypothèses sous-jacentes devront être rendus publics. La mise en place d’une société de gestion des actifs bancaires (BAMC) devrait permettre de prendre la mesure des problèmes en isolant les actifs dépréciés, ce qui créerait les conditions d’une résolution ordonnée des établissements non viables et d’une rapide privatisation des établissements viables. À cette fin, le transfert des actifs et leur gestion doivent être transparents et tenus à l’écart des influences politiques, ce qui requiert une pleine indépendance de la BAMC. Pour parvenir à un désendettement en douceur du secteur non financier, il conviendra de restructurer les entreprises viables mais en difficulté, et de liquider promptement celles qui sont insolvables. Le principal défi à relever est l’amélioration des procédures de liquidation qui sont trop longues et qui aboutissent à de faibles taux de recouvrement des créances. Le développement du marché des actions peut aussi faciliter un désendettement en bon ordre des entreprises en favorisant l’augmentation des fonds propres par la privatisation et l’entrée d’investisseurs étrangers. Enfin, pour prévenir de nouvelles crises, il faut renforcer la supervision des banques.

  • La viabilisation des finances publiques est un enjeu majeur en Slovénie. Pourtant, la maîtrise des dépenses laisse à désirer et les dépenses sociales publiques ont fortement augmenté durant la crise – nettement plus que la moyenne de la zone OCDE. Malgré de récentes avancées de la réforme du système de retraite, la Slovénie reste confrontée à de fortes pressions financières liées au vieillissement. Une réforme du rôle protecteur de l’État contribuerait à l’assainissement budgétaire, améliorerait la qualité de l’ajustement budgétaire et relèverait les défis de la viabilité des finances publiques sur le long terme. Cette réforme pourrait être menée sans amplifier significativement les inégalités de revenus, qui sont faibles en Slovénie. Malgré des améliorations récentes, les transferts monétaires ne semblent pas suffisamment soumis à conditions de ressources. Alimentés en partie par de généreux transferts sociaux, les taux moyens effectifs d’imposition des inactifs ou des chômeurs qui retrouvent un emploi sont élevés et pourraient être encore réduits progressivement. L’analyse des frontières d’efficience laisse entrevoir une possibilité d’améliorer l’efficience des dépenses sans déteriorer pour autant la qualité des services en nature dans les domaines de l’enseignement secondaire, des soins de santé et de l’administration publique. On note des surcapacités dans l’enseignement préscolaire et obligatoire, et l’allocation des services de l’enseignement supérieur est régressive. La fourniture de soins de santé pourrait gagner en qualité grâce à une rationalisation des soins dispensés dans le cadre d’une hospitalisation et à une meilleure efficience des soins primaires, ce qui générerait des économies à moyen terme. Un nouveau relèvement de l’âge effectif de la retraite et la réforme du financement des soins de santé et de la prise en charge de la dépendance sont les grandes priorités de l’action publique afin de contenir la pression que le vieillissement de la population exerce sur les dépenses.