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  • Depuis 1997, la Slovénie a bénéficié d’une croissance dynamique, et s’est régulièrement rapprochée du produit intérieur brut (PIB) par habitant moyen de la zone OCDE. Cette expansion vigoureuse a reflété un environnement entrepreneurial favorable et d’amples réformes structurelles qui ont ouvert la voie à l’adhésion à l’Union européenne (UE) en 2004. Des politiques macroéconomiques prudentes ont aussi contribué à maintenir la croissance sans créer de déséquilibres majeurs, ce jusqu’à une date récente. En particulier, l’accord social de 2002 visant à maintenir la croissance des salaires au dessous de celle de la productivité a contribué à ramener l’inflation vers le taux de la zone euro en l’espace de deux ans. Cet accord a également amélioré la compétitivité tout en évitant une dégradation marquée de la balance des opérations courantes, contrairement à ce qui s’est produit dans beaucoup d’autres économies en transition. Un strict accord de freinage des salaires publics en vigueur depuis 2004 et une application prudente de la règle de budgétisation sur deux ans ont aidé à rétablir l’excédent budgétaire en 2007. Ces évolutions positives dénotent un rattrapage durable pendant cette période. Cependant, quelques signes de surchauffe sont apparus après l’entrée dans la zone euro en 2007, qui a coïncidé avec de fortes hausses des prix des produits alimentaires et de l’énergie : l’inflation a culminé à la mi-2008 au niveau le plus élevé de la zone euro, tandis que le chômage est tombé nettement au dessous de son taux naturel estimé.

  • Une forte expansion économique a permis à la Slovénie de rattraper une bonne partie de son retard sur les pays de l’UE15 au cours de la décennie passée. Cette croissance dynamique a été interrompue par la récession mondiale qui a affaibli les exportations et réduit les possibilités de refinancement des banques. Face à la récession, les pouvoirs publics ont pris des mesures adaptées : la plupart des initiatives de soutien aux banques sont bien conçues et la position budgétaire relativement favorable de la Slovénie a permis d’adopter un programme de relance budgétaire discrétionnaire. Cependant, les autorités devraient veiller à ce que ce dispositif de soutien de l’activité reste temporaire et axé spécifiquement sur la stimulation de la croissance. Dorénavant, les autorités budgétaires devront prêter davantage attention aux conditions monétaires (qui sont maintenant fixées au niveau de la zone euro) afin d’éviter une surchauffe. Une fois la reprise économique amorcée, il faudra reprendre l’effort en vue de parvenir à une réelle convergence. Les gains de productivité du travail, qui avaient tiré la croissance par habitant, devront être soutenus par une hausse plus marquée de la productivité totale des facteurs et une meilleure utilisation de la main-d’oeuvre. Il faudrait maintenir la compétitivité au sein de la zone euro en faisant en sorte que la progression des salaires ne dépasse pas celle de la productivité. Au total, la vitesse de la convergence réelle dépendra principalement de la mise en oeuvre de politiques structurelles visant à favoriser la viabilité des finances publiques, à rendre l’emploi plus attractif et à améliorer les conditions d’activité des entreprises.

  • La Slovénie fait partie des nouveaux États membres de l’UE qui ont privilégié la prudence budgétaire. Cela a permis de stabiliser l’économie et de préparer l’entrée dans l’UE en 2004 et l’adoption de l’euro en 2007. La Slovénie peut ainsi disposer d’une marge pour contrecarrer l’affaiblissement actuel de son économie. Mais la politique budgétaire se trouve confrontée à quatre problèmes majeurs : i) faciliter le retour à l’assainissement budgétaire après le ralentissement économique actuel; ii) assurer la viabilité budgétaire à plus long terme en poursuivant la réforme des retraites; iii) freiner la croissance des dépenses publiques et améliorer la qualité de ces dépenses; et iv) faire en sorte que le système fiscal fausse moins la création d’emplois et la croissance.

  • La situation du marché du travail s’est nettement améliorée ces dernières années, sous l’effet cumulé du redressement économique et d’importantes réformes structurelles. Face à la menace imminente d’un ralentissement économique grave, il est essentiel d’éviter toute mesure de soutien qui pourrait nuire au bon fonctionnement du marché du travail à terme. Des efforts de réforme restent à faire pour remédier à certaines difficultés structurelles. Tout d’abord, le régime de retraite doit être remanié afin d’améliorer le taux d’activité des travailleurs âgés, en éliminant les incitations à la retraite anticipée et en facilitant la sortie progressive de la population active. Ensuite, la durée des études supérieures doit être diminuée pour stimuler l’emploi des jeunes, en renforçant les mesures d’incitation à l’obtention rapide du diplôme et en évitant par ailleurs les effets potentiellement négatifs sur l’emploi du niveau relativement élevé du salaire minimum au regard du salaire moyen. Enfin, la législation sur la protection de l’emploi devra être assouplie pour les contrats de travail réguliers une fois que la crise économique se sera dissipée, afin de lutter contre le dualisme du marché du travail, et le traitement préférentiel du travail des étudiants doit être progressivement éliminé.

  • En Slovénie, la rapidité du processus de rattrapage doit beaucoup à un environnement favorable aux entreprises. Le niveau 2008 de l’indice de réglementation des marchés de produits (RMP) est bien inférieur à celui de la République tchèque et de la Pologne et plus proche de celui observé dans les pays voisins (Autriche, Hongrie et Italie) ou de la moyenne OCDE. Une concurrence plus vive depuis l’entrée dans l’Union européenne a ouvert la voie à la création d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises. Toutefois, les entrées d’investissement direct étranger (IDE) sont demeurées faibles, indiquant un transfert infra-optimal de la connaissance des meilleures pratiques. Dans les secteurs de services clés (finance, énergie et télécommunications), la faible contestabilité liée à l’implication de l’État et à la forte concentration du marché a eu probablement un effet dissuasif sur l’IDE entrant.