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  • La Slovaquie a mis en oeuvre simultanément une politique macroéconomique saine, une réforme complète de la fiscalité et de la protection sociale et de nouvelles réglementations visant les marchés des produits, des capitaux et du travail, qui ont eu pour résultat d’accélérer la croissance au cours des cinq années écoulées et d’accélérer le rythme de rattrapage du niveau de vie des pays plus prospères. La cohérence et la rigueur des réformes, ainsi que l’adhésion à l’Union européenne, ont contribué à convaincre les grandes sociétés multinationales que l’économie slovaque est une destination attrayante pour l’investissement.

  • Ce chapitre examine les principaux défis que doit relever l’économie slovaque. Des réformes économiques de grande ampleur ont fait de la Slovaquie un pays de référence pour la stabilisation macroéconomique durable et la réforme structurelle, et suscité de fortes entrées d’investissements directs étrangers qui ont accéléré la croissance et le rattrapage. Un certain nombre de tâches restent à accomplir pour consolider les réformes, élargir la croissance, la rendre viable et plus riche en emplois, et adhérer sans heurts à l’Union économique et monétaire (UEM). Quatre impératifs sont évoqués dans ce chapitre : i) préserver la stabilité macroéconomique et éviter les écueils sur la voie de l’UEM, ii) stimuler la demande de travailleurs peu qualifiés ; iii) améliorer les conditions de l’innovation et de la croissance; iv) moderniser le secteur public sans alourdir les dépenses budgétaires.

  • Bien que la Slovaquie progresse de façon satisfaisante vers la mise en conformité avec les critères de Maastricht en vue de l’adhésion à la zone euro, les problèmes posés par « l’impossible trinité » donnent à penser que des risques demeurent. Les résultats récents en matière budgétaire et d’inflation ont été bons et les fortes pressions s’exerçant dans le sens d’une appréciation de la couronne se sont récemment atténuées. Cependant, ni le risque d’une appréciation excessive du taux de change conjuguée à une recrudescence de l’inflation, ni celui d’un assainissement budgétaire insuffisant ne sauraient être éliminés. Plusieurs orientations d’action sont proposées pour minimiser ces risques et mettre en évidence la crédibilité de l’engagement de la Slovaquie à l’égard de la réforme structurelle et d’une gestion macroéconomique prudente.

  • Le taux d’emploi relativement faible de la Slovaquie est l’un des facteurs qui contribuent à ce que son PIB par habitant soit plus bas que celui d’autres pays de l’OCDE. Cela étant, les réformes récentes ont déjà permis de faire progresser sensiblement le taux d’emploi et la croissance de l’emploi devrait se poursuivre. Un certain nombre de mesures supplémentaires pourraient favoriser une croissance de l’emploi plus rapide. S’agissant de la demande de main-d’oeuvre peu qualifiée, qui représente l’essentiel de l’effectif de chômeurs, on montrera dans ce chapitre qu’il serait possible de diminuer sensiblement le coût du travail faiblement rémunéré soit en réduisant sensiblement les taux des cotisations patronales de sécurité sociale pour les bas salaires, soit en abaissant le salaire minimum. En ce qui concerne l’offre de main-d’oeuvre, le marché du logement apparaît comme un obstacle majeur à la mobilité régionale des travailleurs, et d’importantes réformes dans ce secteur sont recommandées.

  • Le présent chapitre aborde les réformes de politique structurelle que l’on pourrait mener dans un grand nombre de domaines pour accroître la productivité et le niveau du capital humain dans l’économie et pour renforcer la création d’emplois. Il souligne le fait que la Slovaquie n’a procédé que partiellement à la transformation radicale de son économie. Dans certains domaines comme la réglementation du marché de l’emploi et des marchés de produits, le pays affiche aujourd’hui des politiques économiques qui le classent dans le milieu ou la moitié supérieure du classement de l’OCDE. Mais d’autres éléments essentiels de l’économie, dont le système juridique et les infrastructures éducatives, sont incapables de satisfaire aux exigences d’un secteur moderne des entreprises.

  • Ce chapitre décrit les efforts déployés par la Slovaquie pour bâtir un secteur public moderne, en s’appuyant sur l’assainissement budgétaire de grande ampleur mené depuis 2000, la mise en place d’institutions budgétaires plus solides, une décentralisation administrative de grande envergure et une stratégie de rationalisation des dépenses. Les objectifs quantitatifs en termes de recettes, de dépenses et de déficit constituent les piliers d’un cadre crédible à moyen terme. Sous réserve de maîtriser les risques budgétaires induits par la décentralisation administrative et les facteurs de dépenses liés au système de sécurité sociale, l’amélioration qualitative de la gouvernance et des services publics demeure le volet le plus délicat des réformes du secteur public. Comme on le verra dans ce chapitre, la modernisation du secteur public nécessitera un nouveau renforcement des institutions budgétaires; l’utilisation plus systématique de la définition de priorités stratégiques, de la budgétisation axée sur les résultats et d’un système de rémunération et de gestion du personnel basé sur les performances; et un plus large recours aux mécanismes de marché dans la prestation des services publics.