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  • La Républ ique slovaque est devenue en décembre 2000 le trentième pays membre de l’OCDE, après avoir procédé à un certain nombre de réformes destinées à accélérer la transition à l’économie de marché. Lors de son adhésion, ce pays sortait d’une période de faible croissance économique, due en grande partie aux mesures de stabilisation macroéconomique mises en œuvre pour neutraliser les effets des politiques antérieures qui ne s’étaient pas révélées viables. De 1998 à 2000, la demande intérieure finale avait chuté de près de 10 pour cent. Pendant cette période, l’inflation sous-jacente – qui exclut les prix réglementés et les impôts indirects – s’était légèrement ralentie, et le déficit de la balance des opérations courantes avait diminué de moitié pour s’établir à moins de 4 pour cent du PIB. Néanmoins, grâce à une importante contribution positive de la demande extérieure, la Slovaquie a pu éviter une récession, l’activité progressant à un taux annuel de 2 pour cent en 1999 et 2000...

  • L’économie slovaque s’est redressée après avoir connu une période de ralentissement entre 1998 et 2000 qui avait ramené le taux de croissance de la production à 2 pour cent par an. Cet affaiblissement était imputable aux mesures de stabilisation visant à corriger d’importants déséquilibres, notamment un déficit de la balance des opérations courantes de près de 10 pour cent du PIB en 1998. Ce train de mesures alliait durcissement budgétaire et plusieurs réformes structurelles pour faire progresser l’économie de marché. Cette stratégie a eu pour résultat initial une contraction de la demande intérieure finale de près de 10 pour cent sur la période 1998-2000, mais l’importante contribution positive de la demande extérieure a permis d’éviter une récession (graphique 1). En 2001, la demande intérieure s’est fortement redressée grâce à une augmentation de plus de 10 pour cent de l’investissement fixe et à une reprise de la consommation privée. La vigueur de la demande intérieure a été suffisante pour porter le taux de croissance de la production à 3¼ pour cent en 2001, bien que le sensible ralentissement enregistré dans la plupart des autres pays de l’OCDE ait freiné les exportations slovaques. Les exportations retrouvant leur dynamisme, on prévoit une accélération de la croissance de la production, aux alentours de 4 pour cent en 2002 et 2003...

  • L’orientation expansionniste des politiques monétaire et budgétaire a largement contribué à la reprise de l’activité en 2001. La croissance devant demeurer dynamique jusqu’à la fin de 2003, il sera semble-t-il nécessaire d’infléchir la politique macroéconomique. La première section de ce chapitre est consacrée à une analyse de la politique monétaire et de la politique du taux de change. Les bons résultats sur le front de l’inflation et la stabilité relative de la couronne slovaque donnent à penser que la Banque nationale de Slovaquie (BNS) a jusqu’à présent réussi à assurer la crédibilité de sa politique monétaire. La section suivante traite de la politique budgétaire. Malgré les efforts faits depuis 1998 pour réduire les dépenses en pourcentage du PIB et abaisser les taux d’imposition élevés, l’ampleur du déficit– estimé à 6½ pour cent du PIB (sur la base SEC95) en 2001 – et la forte augmentation de la dette publique font naître de sérieuses craintes. Pour limiter la progression des dépenses et réduire le déficit tout en rendant possibles de nouvelles baisses des taux d’imposition, il faudra procéder à une réforme en profondeur des systèmes de pension, de santé et de protection sociale. Le présent chapitre s’achève sur une courte évaluation des politiques macroéconomiques...

  • La persistance d’un chômage élevé pendant la période de transition vers l’économie de marché constitue un problème économique et social majeur pour la République slovaque. A 19 pour cent, le taux de chômage est à l’heure actuelle l’un des plus élevés de la zone de l’OCDE, tandis que le taux d’emploi est l’un des plus faibles (graphique 17). La sous-utilisation de la main-d’œuvre limite le potentiel de croissance du pays et la durée des périodes de chômage entraîne une dépréciation du capital humain. La lenteur des créations d’emplois et la faible probabilité de trouver un emploi font que de nombreuses personnes en âge de travailler renoncent à exercer une activité professionnelle et s’en remettent au vaste système de protection sociale. Étant donné qu’une garantie de revenu est assurée sans limitation de durée, le problème a tendance à se perpétuer...

  • Les mesures prises au cours des années 90 pour mettre en place une économie de marché n’ont pas produit tous les gains d’efficience attendus. Après deux vagues de privatisations d’entreprises d’État, la part du secteur privé dans la production est passée à 80 pour cent dès 1998. Toutefois, les performances des entreprises et des institutions financières ont été décevantes, comme en témoignent le nombre croissant d’entreprises déficitaires, l’accumulation des créances improductives, les arriérés de paiement à l’égard du fisc et le recul de l’emploi. La faiblesse du système bancaire, essentiellement détenu par l’État et soumis à des interventions politiques, a joué un rôle prépondérant dans ces problèmes. Le fait est que les créances improductives ont atteint un tiers du portefeuille de prêts des banques, ce qui veut dire qu’une grande partie des investissements, pourtant importants, réalisés en Slovaquie n’a pas été utilisée de façon productive. En outre, les impératifs institutionnels d’une économie de marché, comme les procédures de faillite, les règles de base du gouvernement d’entreprise, le code de commerce et le système judiciaire n’ont pas été suffisamment pris en compte. Par ailleurs, l’exclusion des étrangers du processus de privatisation a limité les apports de technologie et d’expertise en matière de gestion...