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  • Le ralentissement de l’activité économique, déjà manifeste lors de la publication de la précédente Étude économique consacrée à la Pologne, s’est par la suite intensifié. Le PIB n’a progressé que de 1 pour cent en 2001, et le chômage est monté à près de 19 pour cent de la population active. Depuis, la faiblesse de la demande a continué et l’activité n’a progressé que de 0.5 pour cent lors du premier trimestre de 2002. Dans cet environnement, l’inflation est descendue à moins de 4 pour cent en 2001 et était à 2 pour cent en mai 2002. Le ralentissement de la conjoncture a été principalement imputable à une baisse importante de l’investissement – du fait du niveau très élevé des taux d’intérêt suite à l’accélération de l’inflation en 2000, et du ralentissement de la demande européenne. En revanche, et malgré une baisse de 3.5 pour cent de l’emploi, la forte croissance des salaires réels et les importants transferts liés à la Seconde Guerre mondiale ont permis une progression de la consommation privée...

  • Le ralentissement de la croissance du PIB amorcé en 2000 s’est intensifié en 2001 et s’est poursuivi au premier semestre 2002 (graphique 1). Comme l’indiquait la précédente Étude économique de la Pologne (OCDE, 2001a), ce ralentissement conjoncturel était nécessaire et bienvenu étant donné l’état de surchauffe de l’économie après plusieurs années de très forte progression de la croissance et de l’investissement. D’ailleurs ce ralentissement est caractéristique d’un cycle d’investissement classique, bien que son impact sur l’activité ait été exacerbé par le ralentissement de la croissance ailleurs dans le monde. Mais il a entraîné une détérioration de la situation sur le marché du travail, ce qui est préoccupant. A plus de 20 pour cent (d’après les enquêtes sur la population active), le taux de chômage de la Pologne est le plus élevé de l’OCDE, et près de la moitié de la population d’âge actif ne travaille pas. En revanche, l’inflation a fortement ralenti et, à compter de mai 2002, elle est restée inférieure à 4 pour cent pendant plus de 6 mois. En outre, il n’y a quasiment pas de signes annonciateurs d’accélération de la hausse des prix. Dans ce climat économique mitigé, les indicateurs font état d’une reprise modérée de la production en 2002 et 2003, mais le chômage restera sans doute élevé à court terme. A plus long terme, il faudra faire plusieurs réformes importantes sur les marchés du travail et des produits afin de ramener le taux de chômage à un niveau acceptable et de maintenir durablement des taux de croissance élevés...

  • Après douze années de transition, la Pologne est parvenue à ramener son inflation à un bas niveau pendant sept mois consécutifs. C’est là un résultat majeur. Désormais, la tâche essentielle des autorités budgétaires et monétaires est de préserver cet acquis, pour que l’économie et la population polonaises puissent pleinement tirer parti de la stabilité des prix. Pour ce faire, il faudra un nouveau dosage des mesures macroéconomiques et une approche plus synergique de la part des autorités monétaires et budgétaires...

  • Bien qu’elles aient reculé entre 1990 et 1995, les dépenses publiques de la Pologne continuent de représenter un pourcentage élevé et relativement stable du PIB13 (46 pour cent en 2001). De plus, on l’a vu au chapitre II, la rapide aggravation du déficit des administrations publiques en 2001 et les pressions à la hausse qui s’exerceront sur les dépenses à moyen terme donnent à penser qu’il sera nécessaire d’assainir les finances publiques si l’on veut éviter que la dette n’atteigne le plafond de 60 pour cent du PIB fixé par la constitution. Un certain nombre de mesures importantes ont déjà été prises pour maîtriser l’évolution future des dépenses, avec par exemple la réforme du régime de pensions en 1999 et la réforme plus récente (et qui aura probablement de moins bons résultats) du système de santé, mais il reste encore beaucoup à faire. De nouveaux relèvements d’impôt ne semblent pas souhaitables étant donné le poids déjà élevé de la charge fiscale et la responsabilité de ce facteur dans le ralentissement de la croissance. Pour assainir les finances publiques et élever le taux de croissance potentiel de l’économie conformément à l’objectif des autorités, le mieux serait de procéder à un vaste exercice de réévaluation et de réorientation des dépenses pour réduire la part des transferts aux personnes physiques qui contribuent à créer des trappes à inactivité au profit de mesures propres à accroître la productivité et l’emploi. Ceci supposera aussi de sensibles améliorations des modes de gestion des finances publiques pour donner aux autorités les instruments dont elles ont besoin pour identifier et procéder aux réaffectations budgétaires requises...

  • Comme on l’a vu dans les Études économiques précédentes de l’OCDE et dans l’Examen de la réforme de la réglementation en Pologne (OCDE, 2002a), la Pologne a sensiblement progressé vers l’établissement d’une structure institutionnelle propre à assurer le bon fonctionnement d’une économie de marché. Le secteur privé entre actuellement pour quelque 70 pour cent dans le PIB ; on compte plus de 3 millions d’entreprises indépendantes ; le marché boursier polonais est le plus actif et le plus grand d’Europe centrale et, ces dernières années, la Pologne est devenue une destination privilégiée des investissements directs étrangers. Cette transition a été facilitée par des modifications majeures des législations applicables aux marchés des produits et des capitaux ainsi que par un effort d’amélioration du cadre réglementaire...