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  • Après cinq années de croissance vigoureuse de la production, la situation économique a commencé de se dégrader à la fin de 2000, comme suite au fort ralentissement de l’activité aux États-Unis. Les plans d’investissement ont été ajustés rapidement face au tassement de la demande extérieure ; la croissance de l’emploi s’est ralentie en 2001 et, avec un certain décalage, la confiance des consommateurs s’est affaiblie. Les incertitudes croissantes qui ont fait suite aux attentats du 11 septembre aux États-Unis ont accentué ces tendances. Dans ces conditions, le PIB a légèrement diminué en 2001. Cependant, il importe de reconnaître que, contrairement aux épisodes précédents, le ralentissement actuel de l’activité n’est pas allé de pair avec une instabilité macroéconomique ou une crise de confiance ; il tient plutôt à l’intégration de plus en plus étroite du Mexique dans l’ALENA et à la synchronisation correspondante de ses cycles économiques avec ceux des États-Unis...

  • La phase d’expansion qui s’était amorcée après la crise du peso de 1995 et s’est poursuivie jusqu’en 2000 s’est interrompue en 2001. Les échanges avec les États-Unis ont fortement chuté et l’activité a globalement stagné (graphique 1). L’inflation s’est encore ralentie, grâce notamment à la fermeté du peso. La demande intérieure ayant fléchi, le déficit de la balance courante, en grande partie financé par l’investissement direct étranger, est tombé à moins de 3 pour cent du PIB en 2001. En l’absence de déséquilibres majeurs, le ralentissement de l’activité ne devrait être que temporaire. A la faveur de la reprise attendue de la demande extérieure, la croissance de la production réelle devrait marquer une accélération dans le courant de 2002. Cependant, le profil temporel de la reprise et son ampleur sont difficiles à prévoir car ils dépendront dans une large mesure de l’évolution de la situation extérieure...

  • Après les élections présidentielles du milieu de 2000 et le changement d’administration à la fin de l’année, les autorités, confrontées à la grave dégradation de l’environnement extérieur, ont maintenu des politiques orientées vers la stabilité. Face à l’affaiblissement de l’activité et au recul des recettes pétrolières, la politique budgétaire a été ajustée dans le sens d’une réduction des dépenses proportionnelle à la baisse des recettes. La discipline budgétaire respectée tout au long de l’année a allégé la charge pesant sur la politique monétaire. Les taux d’intérêt nominaux et réels ont diminué durant l’année à mesure que l’inflation s’est ralentie, sous l’effet notamment de la vigueur du peso. Dans ce contexte, et afin d’arriver à une convergence de l’inflation à moyen terme avec les principaux pays partenaires, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale a fixé un objectif d’inflation de moins de 4.5 pour cent pour les douze mois allant jusqu’à décembre 2002, alors que le budget pour 2002 vise à maintenir le déficit du secteur public à 0.65 pour cent du PIB. Le présent chapitre rend compte dans sa première section de la politique monétaire, la réforme du secteur financier étant examinée dans le chapitre IV. La deuxième section passe en revue la politique budgétaire et la gestion de la dette publique. La dernière est consacrée à plusieurs aspects de la politique budgétaire à moyen terme, notamment la planification budgétaire et le projet de réforme fiscale...

  • En 2000, l’économie mexicaine était dans la cinquième année du cycle d’expansion qui a suivi la crise du peso, le taux de croissance moyen annuel atteignant environ 5 pour cent depuis 1995. Dans la deuxième moitié des années 1990, les progrès ont continué sur la voie de la réforme structurelle, dans la ligne des recommandations de l’OCDE formulées dans des études récentes ; mais des initiatives importantes restent à engager et des réformes en cours à compléter. La détérioration du climat macroéconomique qui a accompagné les évolutions aux États-Unis durant l’année 2001 ne doit pas ralentir le pas de la réforme. Au contraire, il est important de dépasser les résistances. La nouvelle administration doit encore préciser sa stratégie de réforme à moyen terme et progresser dans la mise en œuvre des politiques déjà annoncées. La réforme fiscale récemment approuvée va dans la bonne direction, quoique des mesures additionnelles devront être prises, comme cela a été indiqué au chapitre précédent. Par ailleurs, le nouveau gouvernement, dans son Plan National de Développement 2001-06, met l’accent sur la nécessité de continuer l’action sur un front large, pour favoriser l’investissement privé et la création d’emplois productifs. Une attention particulière est accordée à la stratégie pour le développement régional...

  • Au cours de la dernière décennie, le secteur financier mexicain a dû faire face à plusieurs graves difficultés. Durant la première moitié des années 90, la libéralisation a été suivie par une phase d’essor et de reflux qui a culminé avec la crise bancaire de 1994-95 et qui a nécessité la mise en œuvre par le gouvernement d’une opération de sauvetage de grande ampleur – d’un coût estimé à quelque 20 pour cent du PIB. Une crise systémique a été évitée et des mesures ont été prises pour empêcher que les problèmes de bilan des banques ne fassent obstacle aux perspectives de reprise à court terme. Cependant, les incertitudes politiques et d’autres carences ont ralenti l’ajustement du système bancaire, qui s’est prolongé jusqu’à la fin des années 90, lorsque l’approbation de réformes a amélioré le cadre réglementaire et établi plus solidement les bases d’un rétablissement durable. Depuis 1998-99, d’autres réformes ont été mises en œuvre et les performances du système financier mexicain se sont remarquablement améliorées, comme le montrent les indicateurs de solidité et de rentabilité du secteur bancaire. Ce redressement a aussi été favorisé par une injection considérable de capitaux étrangers liée à l’entrée de banques internationales sur le marché mexicain au moyen de fusions ou d’acquisitions...