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  • La Corée est vigoureusement sortie de la récession mondiale de 2008 grâce au dynamisme de la croissance de ses exportations, alimentée par la dépréciation du won et la demande chinoise, ainsi qu’à la réaction efficace des pouvoirs publics. Le plan de relance budgétaire mis en oeuvre a été le plus ample de la zone OCDE, tandis que la politique monétaire et les mesures d’aide aux établissements financiers ont contribué à empêcher une crise de liquidité. La production devrait augmenter de 5¾ pour cent en 2010 et de 4¾ pour cent en 2011, la croissance à deux chiffres des exportations entraînant un renforcement de celle de la demande intérieure. La reprise étant bien engagée, les dépenses publiques sont réduites en 2010, ce qui est nécessaire pour que la Corée puisse atteindre son objectif à moyen terme de réduction du déficit budgétaire à un niveau proche de zéro d’ici à 2013 et de maintien de la dette brute des administrations publiques en deçà de 40 % du PIB. Par ailleurs, cela fait plus d’un an que le taux d’intérêt directeur est maintenu à un niveau exceptionnellement bas de 2 %. Compte tenu de la vigueur de l’expansion économique, il importe de commencer à normaliser les taux d’intérêt, afin que l’inflation demeure dans la fourchette de 2 % à 4 % retenue comme objectif à moyen terme par la banque centrale.

  • La Corée figure au nombre des pays de l’OCDE qui sont sortis le plus rapidement de la récession mondiale. Tributaire des échanges internationaux, l’économie coréenne avait initialement subi de plein fouet la crise financière mondiale fin 2008, qui avait entraîné des baisses exceptionnellement marquées des exportations et de la production. Cette récession s’est accompagnée de turbulences financières qui ont débouché sur une augmentation des primes de risque et un durcissement des conditions de prêt des banques. D’amples sorties de capitaux ont tiré vers le bas les cours des actions, mais la dépréciation consécutive du won – dont le taux de change effectif a diminué de 25 % au cours de la période de six mois ayant débuté en août 2008 –, conjuguée à la forte demande de la Chine, a ouvert la voie à une reprise tirée par les exportations. De fait, la Corée est devenue la neuvième puissance exportatrice mondiale en 2009, alors qu’elle se classait au 12e rang en 2008, et son excédent des paiements courants a atteint 5 % du PIB. Cette vigoureuse reprise, conjuguée à la présidence du Groupe des Vingt (G20) exercée par la Corée en 2010, a sensiblement renforcé sa stature économique mondiale.

  • La Corée connaît l’une des plus fortes reprises parmi les pays de l’OCDE après la récession mondiale de 2008, grâce à ses solides performances à l’exportation et à l’une des relances budgétaires les plus massives dans les pays membres. L’expansion devrait se poursuivre en 2011 à mesure que l’impact positif de la demande extérieure se diffusera dans l’économie intérieure. Pour que la croissance reste vigoureuse à moyen terme, il faudra réduire l’écart très marqué de productivité du travail par rapport aux économies plus avancées de l’OCDE en menant une série de réformes, en particulier dans les services, où la productivité est faible. La priorité est de renforcer la concurrence en éliminant les obstacles intérieurs à l’entrée, en accélérant la réforme de la réglementation, an améliorant la politique de la concurrence et en levant les obstacles aux échanges et aux entrées d’investissements directs étrangers. Ces mesures devraient aller de pair avec des réformes visant à atténuer le dualisme du marché du travail, qui nuit à la croissance et à l’équité. De plus, il est essentiel d’accroître les taux d’activité, en particulier des femmes et de la population âgée, surtout pour réduire l’impact du vieillissement démographique.

  • En Corée, la vigueur de la reprise au sortir de la crise financière mondiale s’explique en partie par une réaction efficace de la politique macroéconomique. En 2010, le retrait rapide du programme de relance budgétaire aidera à respecter le plan de réduction des déficits publics à moyen terme. Compte tenu de l’augmentation des dépenses de l’État dans le passé, il convient de fixer des objectifs plus contraignants afin d’atteindre le but recherché. À cet égard, un élargissement de l’assiette fiscale serait aussi bénéfique. Ces mesures permettraient de limiter la dette de l’État, mais il est également nécessaire de contenir l’accroissement excessif de la dette des entreprises publiques, notamment en poursuivant le programme de privatisation de 2008. Le plan de relance monétaire a aussi soutenu le redémarrage de l’activité. Compte tenu de la forte expansion de la production attendue en 2010, la Banque de Corée ne devra pas tarder à lever le dispositif en place. Par ailleurs, le pays devrait maintenir sa politique de flexibilité du taux de change.

  • À la fin de 2008, l’aggravation de la crise financière mondiale a provoqué des sorties massives de capitaux et des troubles sur les marchés financiers coréens. Toutefois, la prompte réaction du gouvernement et de la Banque centrale a permis de stabiliser le système financier national au début de 2009 et la reprise a suivi assez rapidement. Contrairement à 1997, les institutions financières ont surmonté l’épreuve sans subir de dommages importants. L’augmentation des aides aux PME a joué un grand rôle, mais il faudrait maintenant les réduire pour éviter de soutenir des entreprises non rentables et pour développer la capacité des banques à apprécier les risques, ce qui aboutirait à une organisation financière plus centrée sur les principes de marché. En tant que petite économie ouverte, la Corée doit aussi devenir moins vulnérable aux soudaines sorties de capitaux. Enfin, il convient d’utiliser efficacement les règles prudentielles pour limiter les risques du crédit immobilier, améliorer la gouvernance des institutions financières et développer la titrisation en assurant la transparence.

  • Le système de santé coréen a contribué à la nette amélioration de l’état sanitaire de la population, tout en limitant les dépenses à un niveau qui compte parmi les plus faibles de la zone de l’OCDE, à l’aide d’un système alliant une forte participation financière des patients et une couverture limitée de l’assurance-maladie publique. Aujourd’hui, cependant, le taux de croissance des dépenses de santé est le plus rapide de la zone OCDE. Face à cette hausse continue, due surtout au rapide vieillissement démographique, il est indispensable d’améliorer l’efficience en réformant le système de paiement, en réduisant les dépenses de produits pharmaceutiques, en déchargeant les hôpitaux des soins de longue durée, en favorisant le vieillissement en bonne santé et en mettant en place un système de médecin référent. Compte tenu du fait qu’avec le vieillissement de la population, le poids des cotisations d’assurance sociale dans le financement du système de santé constituera de plus en plus un frein pour l’emploi, il faut à la fois accroître la part du financement de source fiscale et prendre des mesures efficaces de maîtrise des dépenses. Étant donné le niveau élevé des versements directs des assurés, garantir un accès satisfaisant aux soins pour les ménages à bas revenu est une priorité. Il faudrait améliorer la qualité des soins en rehaussant la transparence, en aidant à la restructuration du secteur hospitalier et en augmentant l’effectif des médecins.

  • Les émissions de gaz à effet de serre de la Corée ont presque doublé entre 1990 et 2005, ce qui représente la hausse la plus rapide de la zone de l’OCDE. Récemment, le pays s’est fixé pour objectif de les réduire de 30 % d’ici 2020 par rapport au niveau qui serait atteint suivant un scénario au fil de l’eau, ce qui revient à les faire diminuer de 4 % par rapport au niveau de 2005. Atteindre cet objectif d’une manière efficace eu égard à son coût impose de passer d’une stratégie fondée sur les engagements volontaires des entreprises à l’utilisation d’instruments économiques. La priorité est de mettre en place un système général de plafonnement et d’échange, complété si nécessaire par des taxes sur le carbone dans les domaines non couverts par ce dispositif. Pour réduire notablement les émissions, il faut que les activités à forte intensité énergétique cèdent le pas à celles qui émettent peu de carbone. La Corée est déterminée à promouvoir une croissance verte dans le cadre de son plan quinquennal, qui prévoit des dépenses annuelles à hauteur de 2 % du PIB jusqu’en 2013. L’une des difficultés consiste à faire en sorte que ces fonds soient utilisés à bon escient, de manière à développer les technologies vertes, en évitant les risques inhérents à toute politique industrielle