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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (Comité EDR) de l’OCDE, qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays membres.La situation économique et les politiques de l’Islande ont été examinées par le Comité le 28 Avril 2011. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière des débats et définitivement approuvé par le Comité plénier le 24 Mai 2011.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par David Carey, Alan Detmeister et Gunnar Haraldsson et Sebastian Schich, avec le concours statistique de Roselyne Jamin et sous la supervision de Patrick Lenain.La précédente Étude de l’Islande a été publiée en septembre 2009.

  • L’Islande est en train de résoudre les problèmes économiques laissés par la crise financière. Elle a bien avancé dans la mise en œuvre du programme global convenu avec le FMI. L’activité économique a cessé de se contracter à la fin de 2010 et une reprise tirée par la consommation et l’investissement des entreprises devrait prendre de l’ampleur, de sorte que la croissance économique atteindrait 3 pour cent à l’horizon 2012. L’inflation devrait rester basse et l’excédent sous-jacent de la balance courante se maintiendra.

  • L’Islande émerge lentement d’une profonde récession consécutive à l’effondrement de ses principales banques. En novembre 2008, elle a conclu avec le FMI un programme global (accord de confirmation) en vue de surmonter les problèmes économiques apparus dans le sillage de la crise financière. La stratégie au cœur de ce programme consiste à placer l’Islande sur une trajectoire d’assainissement du secteur financier, à restaurer la viabilité des finances publiques, à prévenir les fuites de capitaux par des mesures de contrôle et à rebâtir la crédibilité de la politique monétaire en stabilisant l’inflation à un bas niveau. Jusqu’ici, l’Islande a rempli les principales conditions requises dans chacun des examens de son accord de confirmation avec le FMI, et cet accord doit prendre fin en août 2011.

  • L’Islande est en train de créer les conditions d’un retour à la normalité des services d’intermédiation financière, indispensable à une croissance soutenue, après l’effondrement de la quasi-totalité du système financier à la fin de 2008 et au début de 2009. Les institutions financières en faillite ont été réorganisées, l’action la plus importante étant la création et la capitalisation de nouvelles banques issues des trois principaux établissements qui ont déposé leurs bilans en octobre 2008. La restructuration des prêts non performants au secteur privé non financier est lente, mais le gouvernement et les principales institutions financières se sont récemment accordés sur des mesures visant à l’accélérer. Une législation a été adoptée pour remédier aux faiblesses les plus importantes de la réglementation et de la supervision prudentielles révélées par la crise, et on envisage de nouvelles réformes pour les renforcer. On a amélioré la coopération entre l’Autorité de surveillance financière (FME) et la Banque centrale (BCI) afin de rendre plus efficace la surveillance macroprudentielle ; néanmoins, une fusion de ces deux institutions pourrait être bénéfique. Le dispositif de garantie des dépôts est en cours de réforme pour le rendre conforme aux obligations anticipées de l’UE, ce qui améliorera la situation des déposants et réduira l’incitation à la prise de risques par les organismes financiers couverts, mais l’aléa moral pourrait être encore atténué par la mise en place d’une autorité statutaire chargée d’intervenir à un stade précoce dans les activités des établissements financiers défaillants.

  • L’Islande a bien progressé vers la restauration de la viabilité budgétaire, compromise par les suites de la crise financière, mais beaucoup reste à faire. Les objectifs d’assainissement exigeants fixés avec le FMI, dans le cadre de l’accord de confirmation, sont respectés jusqu’à présent et le budget de 2011 s’y conforme. Comme une partie du programme a été appliquée à l’avance en 2010-11, les perspectives de réalisation des autres objectifs jusqu’à l’échéance de 2013 sont bonnes. Pour s’assurer que la politique budgétaire reste sur la voie de la viabilité, le redressement devra se poursuivre bien au-delà de la durée de l’accord de confirmation avec le FMI. C’est pourquoi le gouvernement devrait accroître progressivement les excédents budgétaires après 2013. Dans l’hypothèse d’un excédent budgétaire des administrations publiques de 3 % du PIB à partir de 2015 et d’une croissance tendancielle du PIB nominal de 4 % par an, la dette brute des administrations publiques (hors engagements au titre des retraites des fonctionnaires) pourrait être ramenée au-dessous de 60 % du PIB vers 2020. Toutefois, il serait sans doute prudent de se ménager une plus grande marge de manœuvre budgétaire en prolongeant la politique de réduction de la dette publique. Certes, le gouvernement a lancé diverses réformes afin d’augmenter les chances de concrétisation des projets d’assainissement, mais il aurait intérêt à adopter une règle de solde budgétaire à moyen terme qui corresponde à la réduction recherchée de la dette.

  • Avant la récession, le marché du travail islandais était l’un des plus solides de la zone OCDE. Les taux d’activité étaient élevés et le chômage extrêmement faible (en particulier le chômage de longue durée et le chômage des jeunes), à la faveur d’une économie en croissance rapide, d’une fiscalité du travail relativement légère et d’une main-d’œuvre hautement flexible. Et même si la profonde récession des deux dernières années l’a sérieusement affecté, ses performances en termes de chômage se situent désormais autour de la moyenne OCDE. Le gouvernement islandais a accru les programmes ciblés sur les jeunes et les chômeurs de longue durée, deux catégories qui autrement auraient une forte probabilité de rester sans emploi. De surcroît, en dehors du secteur de la construction, durement touché, il ne semble guère y avoir eu de déplacement sectoriel de la demande de main-d’œuvre. Ces caractéristiques, conjuguées à la persistance d’une fiscalité favorable et d’une main-d’œuvre flexible, donnent à penser que le marché du travail islandais est bien placé pour redémarrer fortement dès que la croissance économique repartira. Néanmoins, des ajustements des politiques du marché du travail, par le biais d’une refonte des stages à l’intention des chômeurs pour mieux répondre aux besoins du marché du travail, d’un élargissement des programmes de formation en cours d’emploi et d’une révision de la structure d’indemnisation du chômage, réduiraient le risque d’aggravation du chômage structurel et favoriseraient le retour à l’emploi en Islande

  • L’Islande a géré son vaste secteur de la pêche de façon durable et rentable. Ce succès repose sur l’instauration de totaux admissibles de captures (TAC) fondés sur des recommandations scientifiques concernant la durabilité biologique, et sur le système des quotas individuels transférables (QIT) qui confère à chaque détenteur d’un quota le droit de pêcher une part du TAC défini pour chacune des espèces. L’efficience de ce système pourrait être menacée par des mesures publiques possibles en réponse au sentiment d’injustice lié à l’attribution initiale des quotas, et par l’adhésion éventuelle de l’Islande à l’UE. Toutefois, les autorités islandaises ne peuvent rien faire à présent pour remédier au caractère inéquitable de la distribution initiale. Néanmoins, il pourrait être intéressant d’augmenter la taxe spéciale sur la rente halieutique car elle devrait être plus efficiente que la plupart des autres taxes, à condition que cette augmentation ne soit pas trop forte pour ne pas porter atteinte au système de gestion des pêches. On pourrait aussi augmenter la rente halieutique en réduisant les TAC de façon à passer du niveau actuel qui est biologiquement durable à un niveau qui permette de maximiser la rente. Sous réserve que l’Islande soit en mesure de négocier pour conserver le pouvoir de fixer ses TAC et pour maintenir son système de QIT, l’adhésion à l’UE, et donc à la politique commune de la pêche (PCP), ne devrait pas réduire l’efficience du système islandais de gestion des pêches.