Table des matières

  • La réorientation de l’action des pouvoirs publics intervenue au début des années 90 en vue d’assurer la stabilité financière et la libéralisation des marchés a contribué à la forte  croissance de l’économie islandaise depuis le milieu de la dernière décennie. En conséquence, le revenu par habitant (à parité de pouvoir d’achat) est supérieur d’environ un cinquième à la moyenne de l’OCDE, contre seulement un dixième en 1995. La nette amélioration de la position relative de l’Islande donne à penser que le recul de l’inflation, l’assainissement des finances publiques et les réformes structurelles ont eu les résultats escomptés. La libéralisation des marchés financiers et la privatisation semblent avoir favorisé l’esprit d’entreprise, l’investissement et la croissance...

  • La forte croissance observée depuis le milieu des années 90 a été interrompue par une surchauffe de l’économie, suivie d’une légère récession en 2002. De 1996 à 2001, l’Islande a connu l’un des taux de croissance les plus élevés de la zone de l’OCDE (graphique 1). Ce dynamisme a tenu à l’amélioration des paramètres économiques fondamentaux après que les autorités aient réorienté leur action dans le sens de la stabilisation des prix, de l’assainissement des finances publiques et de la libéralisation des marchés. La période de forte croissance a bénéficié des perspectives économiques plus favorables découlant du regain d’intérêt porté au développement d’industries grosses consommatrices d’électricité et d’une reconstitution des stocks de poisson....

  • La gestion macroéconomique a contribué à remédier aux déséquilibres intérieurs et extérieurs apparus pendant la période de surchauffe de la fin des années 90. La mise en flottement de la monnaie et l’instauration d’un cadre centré sur un objectif d’inflation en mars 2001 ont été jusqu’à présent couronnées de succès. Bien que le taux de change soit momentanément passé en dessous de sa valeur d’équilibre, le coup de fouet donné de ce fait aux exportations a contribué au rétablissement de l’équilibre extérieur. Et bien que l’évolution des prix se soit dégradée dans les premiers mois d’existence du nouveau régime, le tassement de l’activité partiellement imputable à la rigueur de la politique monétaire a contribué à ramener l’inflation à un niveau conforme à l’objectif...

  • En Islande, c’est seulement à la fin des années 80, lorsque la croissance s’est ralentie et que de sérieux déséquilibres budgétaires sont apparus, que l’on a commencé à se préoccuper véritablement de la dimension, du champ d’action et du rôle de l’État. Les efforts d’assainissement des finances publiques et les réformes du secteur public engagés à partir de ce moment ont momentanément inversé la tendance ascendante du ratio dépenses publiques/PIB. La dérive à la hausse a cependant repris ces dernières années. Et bien que les dépenses publiques totales ne soient pas élevées par rapport aux autres pays – elles se situent aux alentours de la moyenne de l’OCDE et sont inférieures à celles des pays nordiques voisins de l’Islande –, bon nombre de pays membres ont réussi à réduire la taille du secteur public pendant les années 90....

  • De l’avis général, la récession de 2001-02 allait ébranler quelque peu la stabilité du secteur financier, sous l’action de facteurs conjoncturels normaux mais aussi de l’expansion rapide de la dette libellée en devises tout au long de l’année 2000. Pourtant, la dépréciation de la couronne en 2001 et le fléchissement de l’activité des entreprises n’ont pas altéré notablement la santé du système financier. Cela tient en partie au fait que la couronne s’est ressaisie avant que les défauts de paiement sur la dette en devises n’aient commencé de s’accumuler. L’action avisée des pouvoirs publics a également joué un rôle : depuis 2000 la surveillance financière a été renforcée et les banques ont pris des mesures pour améliorer leur position de fonds propres...