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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (Comité EDR) de l’OCDE, qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays.La situation économique et les politiques de l’Irlande ont été évaluées par le Comité le 11 juillet 2013. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière des discussions et finalement approuvé par le Comité plénier le 31 juillet 2013.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par David Haugh et Alberto Gonzalez Pandiella sous la direction de Patrick Lenain. Une aide en matière de recherche a été assurée par Josette Rabesona.L’Étude précédente de l’Irlande a été publiée en octobre 2011.

  • L’Irlande, qui est l’un des premiers pays de la zone euro à avoir été victime d’une grave crise financière, est aujourd’hui en train de sortir de ses difficultés et retrouve progressivement l’accès à des financements de marché. L’activité repart doucement, le taux de chômage a amorcé un recul progressif, la compétitivité-coût s’est améliorée et la vigueur des exportations a contribué à résorber le déficit extérieur. La recapitalisation du système bancaire, l’adoption d’une politique budgétaire déterminée et s’inscrivant dans la durée, la mise en place de réformes favorables à la croissance et l’adhésion massive des milieux politiques et sociaux ont permis de rétablir la confiance des marchés et de réduire les coûts des emprunts souverains. Le rapport dette/PIB, qui s’est fortement accru, s’approche d’un point de retournement et, alors qu’il se situe légèrement au-dessus de 120 %, la stratégie budgétaire vise à juste titre à l’orienter sur une trajectoire durablement descendante.

  • L’Irlande retrouve son équilibre après avoir été secouée par une grave crise financière et bancaire. Des mesures vigoureuses de réforme structurelle et d’assainissement budgétaire () ont contribué à rééquilibrer l’économie, qui se redresse progressivement, et facilité le retour sur le marché des obligations souveraines pour des coûts qui vont en diminuant (). Toutefois, la crise a laissé dans son sillage du chômage et des dettes qui atteignent des niveaux parmi les plus élevés de l’OCDE. Aujourd’hui, le moment est venu de mettre en œuvre des politiques publiques qui auront pour effet de promouvoir la croissance durable et la création d’emplois, notamment grâce à la réforme des institutions et à des réglementations publiques.

  • En Irlande, les jeunes ont été durement touchés par la crise. Le chômage de longue durée frappe un grand nombre d’entre eux : si les autorités ne s’attaquent pas rapidement à ce problème, il pourrait devenir l’une des conséquences les plus durables de la récession. De nouvelles politiques actives du marché du travail ont été lancées récemment mais il faudra faire plus pour limiter les effets stigmatisants du chômage des jeunes et les préparer à reprendre un emploi dès que la reprise sera plus solide. Pour se préparer, la solution pour de nombreux jeunes travailleurs consiste à acquérir de nouvelles compétences. L’économie irlandaise se détourne progressivement des secteurs d’activité traditionnels au profit des services fondés sur le savoir : ceux qui travaillaient auparavant dans le secteur de la construction doivent donc désormais acquérir les qualifications requises dans ces secteurs d’activité en expansion. Pour les plus marginalisés, un processus de réadaptation plus long sera nécessaire afin d’échapper à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Il est recommandé de cibler les ressources budgétaires limitées sur les politiques les plus efficaces en matière de retour à l’emploi, ce qui passe par une évaluation systématique et rigoureuse des programmes du marché du travail et par des choix stratégiques pour mettre un terme aux programmes inefficaces et redéployer les ressources vers les programmes les plus performants.

  • Avec des conditions-cadres propices, des universités de qualité, une bonne infrastructure et des politiques favorables à l’investissement direct étranger, l’Irlande figure en bonne place sur les tableaux de bord internationaux de l’innovation. Dans l’ensemble, les politiques de stimulation de l’innovation et de l’entrepreneuriat vont dans la bonne direction, mais il serait possible de faire de l’investissement en capital intellectuel une source plus dynamique de croissance et d’emploi. Si l’Irlande a bien progressé du point de vue du renforcement de ses capacités scientifiques, sa capacité d’innovation reste plus faible que celle d’autres petites économies avancées de l’OCDE, comme l’Autriche, le Danemark, la Suède et la Suisse. Pour devenir plus efficace, la stratégie d’innovation doit être simplifiée, avec une réduction radicale du nombre d’organismes publics qui participent au financement de l’innovation, de façon à mieux se focaliser sur le resserrement des liens entre les entreprises et les milieux universitaires. Attirer des multinationales de haute technologie devrait rester un objectif central, mais les retombées entre ces entreprises et les PME nationales devraient être davantage favorisées, notamment en créant des centres de recherche appliquée. Il faudrait stimuler l’entrepreneuriat en améliorant les conditions d’activité des entreprises, notamment l’accès aux financements non bancaires, la simplification du régime de faillite et le transfert de droits de propriété intellectuelle, et en mettant à niveau le réseau haut débit.