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  • L’économie irlandaise a connu une croissance rapide ces dernières années, sous l’effet de la demande intérieure, mais l’activité fléchit actuellement. Le marché du logement s’est en particulier ralenti : les prix immobiliers baissent et moins de logements sont construits. Malgré ce ralentissement, la croissance pourrait rester supérieure à la moyenne de la zone euro, même si la balance des risques penche dans un sens négatif à court terme. Les fondamentaux économiques restent vigoureux, avec une main-d’oeuvre qualifiée, un marché du travail flexible, une fiscalité modérée, un environnement réglementaire favorable aux entreprises et une situation budgétaire encore saine. Après de nombreuses années de vive expansion, le ralentissement de l’activité économique mettra à l’épreuve la rési lience des facteurs de croissance et les cadres budgétaire, f inancier et macroéconomique. Dans le même temps, les infrastructures matérielles et les services publics devront être encore améliorés. Il faudra en outre veiller à la durabilité du progrès social, en particulier avec le vieillissement de la population.

  • L’activité économique reste forte et les fondamentaux sont toujours sains. La fin de la longue expansion dans le secteur du logement ralentira, toutefois, la croissance et soulève des problèmes plus graves que ces dernières années. À court terme, l’économie doit s’ajuster à la baisse de l’activité sur le marché de l’immobilier et aux risques créés par le ralentissement. À long terme, le maintien d’un rythme élevé de progression de la productivité est l’enjeu clé. Il importe que l’Irlande reste concurrentielle sur le plan international. La politique peut soutenir la croissance de la productivité en assurant un renforcement de la concurrence, une amélioration de l’infrastructure, une augmentation de l’innovation, un accroissement du capital humain et une hausse du taux d’activité. L’Irlande devrait veiller à la stabilité et à la viabilité de ses gains économiques et sociaux. Un marché du logement plus efficient contribuerait à une plus grande stabilité, alors que les turbulences qui ont agité récemment les marchés financiers internationaux mettent en évidence la nécessité de continuer à se préparer à faire face à des chocs financiers. Le maintien d’une politique budgétaire prudente face au ralentissement de la croissance des recettes contribuera à encourager la stabilité, bien que cela exige davantage d’efforts pour améliorer l’efficience, si l’on veut que les services s’améliorent. Le vieillissement finira par poser de graves problèmes, qui pourront être atténués si des mesures sont prises aujourd’hui pour préparer le régime de retraite. Une intégration réussie à long terme contribuera à assurer que l’immigration est un succès.

  • Après de nombreuses années de croissance soutenue, le marché de l’immobilier se ralentit : les prix des logements baissent et le nombre de mises en chantier a fortement décru. La hausse exceptionnelle de la valeur des biens immobiliers observée ces dernières années résultait pour une grande part de la progression des revenus et de la croissance démographique, mais semble bien être allée audelà du niveau considéré comme viable. Il se pourrait que les prix des logements continuent de reculer et descendent même en dessous de leur valeur en longue période. L’investissement résidentiel affiche un fort ralentissement qui aura une incidence sur l’activité économique en général. En cas de contraction plus prononcée encore, le marché de l’immobilier pourrait présenter des risques pour la croissance économique et le système financier. La suppression progressive des politiques qui faussent ce marché pourrait contribuer à modérer les cycles futurs de l’immobilier et à préserver la compétitivité de l’économie.

  • L’activité de crédit a été soutenue et les taux d’endettement ont atteint des niveaux très élevés. La Banque centrale et Autorité irlandaise des services financiers (CBFSAI) a clairement mis en évidence les principales faiblesses et pris des mesures pour y remédier. Les banques irlandaises sont bien capitalisées et rentables, ce qui leur assure une certaine marge de sécurité pour faire face aux temps plus difficiles qui s’annoncent. Le présent chapitre passe en revue l’évolution du marché financier, les mesures prises par la CBFSAI et les nouveaux problèmes que les autorités doivent résoudre du fait de la crise qui frappe les marchés financiers.

  • L’affaiblissement de la croissance économique et le ralentissement du marché du logement marquent un tournant pour la politique budgétaire. Durant les années précédentes, la croissance vigoureuse des recettes a financé une expansion soutenue des dépenses publiques et une certaine réduction des taux d’imposition, tout en permettant aux autorités d’engranger un excédent budgétaire substantiel. Les finances publiques ont donc été florissantes, la dette publique nette tombant à un très bas niveau. Mais ce tableau engageant est en train de s’altérer car la croissance ralentit et les recettes fiscales augmentent plus lentement. La progression des dépenses publiques doit être ralentie. Le défi consiste à améliorer davantage les services publics sans forte augmentation des ressources. Dans ces conditions, il importera tout particulièrement d’optimiser la dépense publique et d’accélérer les réformes de la gestion publique.

  • L’Irlande a aujourd’hui une population relativement jeune, mais elle devra faire face, comme les autres pays, quoique à un horizon plus lointain, aux pressions à long terme découlant du vieillissement démographique. Le système de retraite irlandais est fondé sur une pension publique de base, mais l’épargne privée est également fortement mise à contribution pour assurer un revenu de remplacement adéquat aux retraités. De fortes augmentations de la pension publique ont permis de réduire la pauvreté, même si de nombreux retraités ont encore un faible niveau de revenu. La situation de nombre de ménages se caractérise par un déficit d’épargne-retraite considérable, correspondant à l’écart entre la pension publique quasiment forfaitaire et un revenu de remplacement raisonnable à la retraite. Pour nombre de personnes à revenus d’activité faibles ou moyens, l’épargne-retraite privée sera sans doute insuffisante pour combler ce déficit. Il existe de fortes incitations fiscales à l’épargne-retraite, mais elles ne sont pas correctement ciblées et leur effet global sur l’épargne est probablement limité. Compte tenu des pressions que le vieillissement exercera à terme sur les finances publiques et sur l’ensemble de l’économie, nous présentons dans ce chapitre des propositions de réforme du système de retraite.

  • Ces dernières années, l’immigration a progressé de manière spectaculaire. Les immigrés sont généralement des personnes jeunes, instruites et qui travaillent, mais ils occupent souvent des emplois non qualifiés. La politique de l’immigration devrait se concentrer sur l’amélioration de leur intégration. Dans ce chapitre, nous examinons la politique d’immigration de l’Irlande à la lumière de l’expérience des autres pays. Nous mettons également en évidence les incertitudes concernant les flux migratoires à venir et les défis qu’ils constituent pour la planification des infrastructures.