Table of Contents

  • L’économie indonésienne a très bien résisté à la crise mondiale récente, grâce à des politiques de stabilisation appropriées et à une capacité de résistance économique et financière accrue. Des progrès sociaux et économiques majeurs ont été réalisés au cours de la décennie écoulée, conduisant à plusieurs révisions en hausse de la note souveraine du pays vers le niveau « investissement ». Néanmoins, un certain nombre de réformes institutionnelles et de changements de politiques seront nécessaires pour s’attaquer à plusieurs défis transversaux concernant la décentralisation, le renforcement des capacités à l’échelon local et l’amélioration de la gouvernance économique. C’est seulement par ces réformes que l’Indonésie peut espérer réaliser ses ambitieux objectifs à moyen terme en matière de croissance et de réduction de la pauvreté et s’engager sur une trajectoire de développement écologiquement viable.

  • L’Indonésie a très bien résisté à la crise mondiale. Avec une croissance réelle du PIB de 4.6 % en 2009, le pays se place au troisième rang des pays du G20, après la Chine et l’Inde, et l’économie devrait enregistrer une croissance d’environ 6 % cette année et l’an prochain. La baisse des prix internationaux des matières premières, une forte appréciation monétaire et un ralentissement de la croissance de la demande intérieure ont entraîné une décrue de l’inflation, qui est tombée en 2009 à 4.4 % en moyenne (2.8 % en glissement annuel en décembre), son niveau le plus bas depuis neuf ans. Cette solide performance au niveau agrégé peut être attribuée à une gestion macroéconomique efficace, associant une politique monétaire accommodante et une impulsion budgétaire modérée mais opportune. 

  • La performance économique de l’Indonésie en 2009-10 a été remarquable. Le pays est sorti relativement indemne de la crise mondiale, à la fois au regard des précédents épisodes de difficultés économiques et en comparaison des autres économies de marché émergentes. Une gestion macroéconomique adaptée, une faible exposition des marchés des capitaux aux actifs toxiques et forte dépendance à l’égard de la demande intérieure, plutôt que des échanges internationaux, expliquent cette croissance vigoureuse. Les réformes macroéconomiques et structurelles ont en outre amélioré la capacité du pays à résister aux chocs économiques négatifs. Néanmoins, les progrès accomplis ont été plus rapides dans certains domaines que dans d’autres, et la croissance de la production potentielle devrait ralentir dans la prochaine décennie, lorsque les effets du vieillissement démographique commenceront à se faire sentir. À long terme, il sera nécessaire d’engager des réformes pour atteindre les objectifs de croissance économique du gouvernement, tels qu’ils sont exposés dans son plan de développement à moyen terme (Rencana Pembanginan Jangka Menengah Nasional, RPJMN), et d’accélérer le progrès économique.

  • La flambée des prix du pétrole de 2007-08 a souligné la vulnérabilité de la politique indonésienne de subventions à l’énergie face à la volatilité des cours pétroliers. Outre qu’elles entraînent des coûts économiques et environnementaux importants, les subventions à l’énergie pèsent sur les finances publiques et profitent essentiellement aux ménages aisés. Leur suppression progressive aurait donc des effets positifs sur l’économie comme sur l’environnement. Toutefois, l’expérience de l’Indonésie et d’autres pays montre qu’une telle réforme risque de rencontrer une vive opposition et qu’il importe donc d’accorder une grande attention à la façon dont elle est conçue et expliquée. Des mécanismes de compensation sous forme de transferts monétaires ciblés contribueront à protéger les ménages à faible revenu de la hausse des prix de l’énergie induite par la réforme.

  • Les infrastructures indonésiennes sont en mauvais état, à cause du sousinvestissement persistant dont elles ont souffert depuis la crise financière asiatique de la fin des années 90, et cela bride le potentiel de croissance. Le présent chapitre analyse le cadre réglementaire actuel et examine les différents moyens de l’améliorer de manière à attirer les investissements privés nécessaires. Il tient compte des réformes ambitieuses auxquelles les autorités ont procédé jusqu’à présent, mais tend à démontrer que de nouveaux efforts s’imposent. Les autorités devraient établir un cadre réglementaire simple s’appuyant sur des organismes de réglementation efficaces, ce qui atténuerait l’incertitude en la matière et alignerait les prix sur le niveau de récupération des coûts.

  • Au fil des années, l’Indonésie a réalisé des progrès considérables dans l’amélioration des conditions sociales de sa population, notamment des groupes défavorisés, surtout en augmentant les dépenses publiques et en renforçant les programmes de protection sociale. Néanmoins, les résultats restent à certains égards en deçà de ceux enregistrés par d’autres pays de niveau comparable dans la région.