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  • La croissance s’est ralentie depuis l’été 2000, revenant légèrement en dessous de son taux potentiel après l’avoir largement dépassé, mais elle a mieux résisté que dans les autres grands pays de l’OCDE. Une série de chocs intérieurs, comme l’épidémie de fièvre aphteuse la plus grave que le Royaume-Uni ait jamais connue, des conditions météorologiques défavorables et des perturbations du trafic ferroviaire, ne semblent guère avoir eu d’incidence négative sur l’activité économique générale, et le ralentissement a été dû pour l’essentiel à des facteurs mondiaux, notamment la résorption de la bulle technologique et le fléchissement de la demande extérieure. Ces évolutions se sont traduites par un recul de la formation totale de capital fixe au premier semestre de 2001, en dépit d’une accélération de l’investissement public et de la bonne tenue de l’investissement en logements. Le fléchissement de l’activité observé depuis la fin de 2000 va être encore accentué par les conséquences économiques des attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis...

  • Avant les attentats terroristes du 11 septembre 2001, l’activité au Royaume-Uni s’était déjà ralentie depuis le milieu de 2000 en raison d’un manque de dynamisme e la demande extérieure et d’une contraction de l’investissement des ntreprises. Cependant, la décélération était moins marquée qu’aux États-Unis et dans la zone euro. Si l’on place ces évolutions dans une perspective historique plus générale, on est frappé par la faible amplitude du cycle économique actuel, malgré une série de chocs tels que la flambée des prix du pétrole, l’affaiblissement de la demande étrangère et, à l’intérieur, des pluies particulièrement abondantes, des accidents ferroviaires et une grave épizootie de fièvre aphteuse. Une autre particularité majeure, qui n’est pas sans analogie avec les États-Unis, tient au contraste entre l’élan acquis par la consommation et le freinage extérieur, imputable au moins partiellement à la fermeté du taux de change. Ce tableau est l’inverse de celui du milieu des années 90. Une autre grande différence par rapport à cette époque réside dans le niveau peu élevé du chômage déclaré et la persistance d’un faible taux d’inflation. Pour la période à venir, les incertitudes grandissent par suite de l’attaque terroriste aux États-Unis et il est probable que l’activité va s’affaiblir encore dans le court terme. Cependant, dès lors que les incertitudes actuelles se dissiperont, et à la faveur de la stimulation monétaire et budgétaire en cours, la croissance devrait se raffermir d’ici au milieu de l’année prochaine, à moins que les déséquilibres de l’économie ne se corrigent brusquement.

  • Dans le contexte d’un écart de production faiblement positif et d’une demande globale vigoureuse, l’orientation de la politique macroéconomique a été plutôt restrictive en 2000, mais elle s’est assouplie depuis lors. Les taux d’intérêt à court terme ont été relevés au début de 2000 pour rester ensuite inchangés, tandis que le processus d’assainissement budgétaire s’est poursuivi, l’excédent primaire corrigé des influences conjoncturelles progressant encore de 0.3 pour cent de PIB en moyenne annuelle. Toutefois, devant la forte contraction de la demande extérieure les taux d’intérêt ont été abaissés à partir du début de 2001, et la crainte des répercussions économiques des attentats terroristes aux États-Unis a suscité de nouvelles réductions. L’accélération des dépenses publiques conjuguée à une légère baisse prévue du ratio des recettes devrait se solder par un net assouplissement de l’action budgétaire en 2001 et ultérieurement. Vues sous cet angle, les politiques monétaire et budgétaire ont cessé d’être restrictives pour exercer une action stimulante en 2001. Mais ce changement de cap mettra un certain temps à se propager à travers l’économie, et son impact se fera sentir surtout en 2002.

  • A la suite des élections générales de juin 2001, le gouvernement a fait savoir qu’il allait s’efforcer davantage d’accroître la productivité en mettant en œuvre des politiques destinées à renforcer le capital physique et humain et à améliorer la capacité d’innovation. En dépit des progrès enregistrés ces dernières années, le Royaume-Uni reste à la traîne de beaucoup d’autres pays pour ce qui est du niveau d’investissement par travailleur et des dépenses d’éducation par élève (graphique 14), tandis que l’évolution de la productivité est restée décevante.

  • A l’heure actuelle, la situation et les perspectives budgétaires du Royaume-Uni sont meilleures qu’elles ne l’avaient été pendant de longues années, les dépenses étant aujourd’hui financées sans qu’il soit nécessaire de recourir largement à l’emprunt. Ce résultat tient à la fois à la rigueur sans relâche des autorités budgétaires pendant la majeure partie des années 90 et à la rapidité de la reprise au sortir de la récession du début de la décennie. Les autorités se préoccupent maintenant de consolider cette situation tout en s’employant en priorité à améliorer la qualité gravement défaillante de plusieurs services publics essentiels, tels que l’éducation, les soins de santé et les transports publics. Traditionnellement, les responsables de la gestion budgétaire à tous les niveaux d’administration étaient confrontés chaque année à une stricte répartition des fonds entre les ministères dépensiers, les programmes, et, ce qui est particulièrement important, les entreprises publiques. Ce mode de répartition, du sommet vers la base, et la volonté de consolider le budget sans alourdir la fiscalité, ont eu pour effet de comprimer au fil des ans les dépenses d’investissement discrétionnaires et de conduire à une dégradation des services publics. La nécessité de remédier à ces lacunes a poussé le gouvernement actuel, après son entrée en fonctions en 1997, à mettre au point un nouveau cadre de gestion budgétaire et à continuer systématiquement de mobiliser le secteur privé partout où l’on pouvait attendre de sa participation une amélioration de l’efficience opérationnelle.