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  • Les performances macroéconomiques de l’Espagne sont restées remarquables : le pays a connu une 13e année consécutive de forte croissance. Ce dynamisme de l’activité a permis de réduire l’écart de PIB par habitant avec la moyenne de la zone euro de 20 % à moins de 12 % entre 1995 et 2005 et d’engranger de très bons résultats budgétaires. Il a continué d’être soutenu par une demande intérieure très vigoureuse et une progression spectaculaire de l’emploi liée à une forte immigration, une participation accrue des femmes au marché du travail et une baisse marquée du chômage. Profitant d’une évolution conjoncturelle toujours favorable, les autorités ont, à juste titre, entrepris de s’attaquer aux principaux problèmes de moyen terme de l’économie.

  • La croissance de l’économie espagnole, qui a été soutenue par une progression très vigoureuse de la demande intérieure et de l’emploi, est restée forte au cours de la période récente, et la différence estimée de PIB par habitant par rapport à la moyenne de la zone euro s’est réduite à moins de 12 % en 2005. Toutefois, les déséquilibres qui accompagnent cette expansion depuis déjà quelques années suscitent des interrogations persistantes sur sa pérennité : i) l’écart d’inflation encore prononcé avec la zone euro érode la compétitivité et contribue à creuser le déficit extérieur, qui atteint désormais un niveau historiquement élevé; ii) les développements concernant le marché du logement, dont les prix ont doublé en termes réels depuis 1998, et la hausse très rapide de l’endettement des ménages demeurent préoccupants; et iii) la croissance de la productivité reste extrêmement faible. Par ailleurs, dans une perspective de plus long terme, la situation actuellement saine des finances publiques pourrait être menacée eu égard aux conséquences attendues du vieillissement démographique. Ce diagnostic porté sur l’économie espagnole et la nécessité de trouver des remèdes à ces difficultés font l’objet d’un large consensus, ce qui a conduit les autorités à poursuivre la mise en oeuvre de leur Programme national de réforme 2005. Cependant, dans certains cas des questions se posent concernant le rythme et l’ambition des réformes engagées jusqu’ici pour faire face à ces défis.

  • Les performances économiques récentes de l’Espagne ont été remarquables, puisqu’elle est entrée en 2006 dans sa 13e année consécutive de croissance, ce qui correspond à l’une des plus longues périodes d’expansion soutenue de son histoire récente. Néanmoins, on relève des signes persistants de déséquilibres qui menacent de remettre en cause ces bonnes performances, encore que les données récentes dénotent une certaine amélioration. L’écart d’inflation par rapport au reste de la zone euro reste important, ce qui nuit à la compétitivité internationale de l’économie espagnole. Alimentées par la croissance vigoureuse de la consommation privée et de la construction de logements, les pressions de la demande intérieure se sont accentuées, contribuant au creusement du déficit des paiements courants. Il est indispensable de remédier à ces déséquilibres pour préserver les bonnes performances économiques réalisées dernièrement. Ce chapitre s’ouvre sur un examen du comportement récent de l’économie, avant de présenter des prévisions à court terme ainsi que les principaux risques qui les entourent. Le chapitre offre ensuite une analyse plus approfondie de la possible surévaluation du marché du logement et de l’évolution de l’écart d’inflation, avant de proposer un ensemble de recommandations pour aider les autorités à remédier aux problèmes évoqués.

  • Les résultats budgétaires n’ont cessé de s’améliorer au cours de la décennie écoulée, l’Espagne ayant poursuivi son processus d’assainissement des finances publiques. Plusieurs facteurs pourraient faire en sorte qu’il sera plus difficile de maintenir comme à l’heure actuelle une politique budgétaire à moyen terme prudente, nécessaire à la fois pour créer des marges de manoeuvre en cas de ralentissement de l’activité et pour se préparer aux effets budgétaires de la forte dégradation attendue de la pyramide des âges dans les prochaines décennies. Dans ce contexte, les autorités ont signalé leur volonté de maintenir une politique budgétaire saine. Elles ont aussi adopté une série de réformes qui visent à accroître l’efficience du secteur public et à anticiper les conséquences budgétaires à long terme du vieillissement ainsi que la hausse induite de la demande de soins de santé et de prise en charge de la dépendance. Ce chapitre examine les facteurs qui affectent le volet recettes et le volet dépenses du budget dans le long terme, ainsi que la stratégie adoptée par les autorités pour y faire face. À la lumière de cette analyse, il formule quelques conseils en vue d’assurer la cohérence mutuelle des objectifs budgétaires à moyen terme et à long terme.

  • Renforcer l’innovation technique et l’utilisation des nouvelles technologies constitue l’un des éléments centraux de la politique économique de l’Espagne pour stimuler la croissance de la productivité et garantir la poursuite de son processus de convergence à moyen terme par rapport aux pays les plus avancés de l’OCDE. Ce chapitre passe en revue les différents facteurs à l’origine des faibles performances de l’économie sur le front de l’innovation technologique. Il examine pour cela, tour à tour, les caractéristiques essentielles de la politique d’innovation, le fonctionnement du système d’éducation – surtout au niveau supérieur – et les conditions-cadres de l’innovation, en particulier le fonctionnement du marché du travail, la politique de concurrence et le financement des jeunes entreprises technologiques, y compris par le capital-risque, divers domaines dans lesquels le gouvernement a récemment entrepris des réformes. L’objectif est d’évaluer les principales mesures proposées et de suggérer des mesures complémentaires pour renforcer les performances du pays en matière d’innovation.

  • Dans le cadre de leurs efforts pour instaurer des conditions favorables à un renforcement de la croissance de la productivité, les autorités espagnoles ont fait figurer l’amélioration du fonctionnement des marchés des biens et services parmi leurs priorités. Une organisation efficiente de ces marchés constitue en effet l’un des ingrédients essentiels d’une économie dynamique, car elle contribue à stimuler une allocation efficace sur le plan statique des ressources, à réduire les coûts et à encourager l’innovation. Il existe en effet des marges importantes d’amélioration de la concurrence en Espagne. Ce chapitre passe en revue les principales lacunes des marchés des produits et analyse les réformes engagées sur la période récente. Celles-ci visent en premier lieu à rénover le cadre général de la politique de concurrence, mais elles concernent aussi de nombreux aspects sectoriels comme la réglementation de certaines industries de réseau, notamment l’électricité, ou le secteur de la distribution commerciale, ainsi que les questions liées au gouvernement d’entreprise. Les principales recommandations de politique économique tirées de cette analyse sont récapitulées en fin de chapitre.