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  • Le principal enjeu pour les autorités consiste à préserver le dynamisme de la reprise, tout en encourageant d’importants changements structurels. L’Australie a continué de bien résister à la crise économique mondiale, grâce à des politiques macroéconomiques saines et à une forte demande en provenance de la Chine. La croissance s’est temporairement ralentie en 2010 et 2011 à mesure que les mesures de relance ont été retirées et que les ménages sont devenus plus prudents. Les secteurs des biens échangeables autres que les produits miniers ont été confrontés à la vigueur du taux de change induite par le boom minier. Cependant, les fondamentaux restent solides, avec un chômage proche de son taux structurel ainsi qu’une inflation et une dette publique faibles. La croissance s’est renforcée en 2012 et les perspectives d’évolution sont positives, même si des risques de dégradation associés à l’environnement extérieur existent, auxquels l’Australie est toutefois moins vulnérable que beaucoup d’autres pays de l’OCDE.

  • Avec 21 années de croissance ininterrompue, l’Australie occupe une place à part parmi les pays de l’OCDE. Cette performance a été favorisée par des politiques saines et, plus récemment, par une forte expansion de la demande de matières premières émanant des pays asiatiques. Cependant, des facteurs temporaires, y compris la crise économique et financière de 2008-09 et la prudence grandissante des ménages face aux incertitudes de l’environnement international, ont ralenti la croissance. Dans le même temps, l’Australie s’adapte aux changements structurels suscités par le boom des matières premières, un fort taux de change et des termes de l’échange qui, bien qu’ayant fléchi récemment, restent élevés dans une perspective historique. Le principal enjeu pour les autorités est donc de gérer une reprise soutenue, tout en encourageant d’importants changements structurels dans l’économie.

  • L’Australie procède actuellement aux ajustements requis par les transformations fondamentales de son tissu économique associées à l’appréciation sans précédent des termes de l’échange, l’essor du secteur minier et un taux de change réel très élevé. Toutes ces évolutions sont liées à la croissance rapide de l’Asie et notamment de la Chine, et à la demande de matières premières qui en résulte. Elles ont eu de profondes répercussions sur l’économie ; ainsi, elles ont induit une forte progression des revenus, accru les tensions sur les capacités productives susceptibles de menacer la stabilité macroéconomique, et entraîné d’importantes modifications structurelles tant sur les plans sectoriels que régionaux du fait de la concentration géographique des activités minières dans le pays. Depuis le début du boom minier récent, les questions posées par le développement d’une économie à plusieurs vitesses occupent, de fait, une place centrale dans le débat économique en Australie. L’ajustement du pays au boom minier a jusqu’à présent eu des effets favorables, même s’il a imposé d’importantes contraintes, notamment dans les secteurs exportateurs non miniers. Le développement de l’Asie crée des défis et opportunités allant au-delà d’une simple hausse des termes de l’échange, car l’émergence progressive d’une classe moyenne nombreuse ayant des besoins à satisfaire élargira les marchés existants et en ouvrira de nouveaux. Pour tirer le meilleur parti des mutations en cours, il convient de favoriser un redéploiement sans heurt des ressources dans l’économie. La stratégie budgétaire à moyen terme doit mieux tenir compte de l’accroissement probable de la volatilité de l’économie et de sa plus grande dépendance à l’égard des fluctuations des termes de l’échange. Les réformes fiscales ont un rôle utile à jouer pour faciliter les ajustements structurels à l’oeuvre, et la flexibilité du marché du travail doit impérativement être préservée.

  • La croissance de la productivité a sérieusement fléchi en Australie à l’aube du nouveau siècle. Une partie de ce recul est probablement temporaire, mais il est primordial d’augmenter la productivité globale des facteurs pour garantir une forte progression des niveaux de vie, en particulier si les termes de l’échange, actuellement favorables, devaient s’affaiblir dans le temps. Les initiatives récentes des autorités sont encourageantes. La garantie de systèmes d’enseignement professionnel et d’enseignement supérieur de qualité et capables d’adaptation est indispensable à la croissance à long terme. L’augmentation du taux de réussite des élèves en filière professionnelle et le renforcement du niveau de collaboration entre les principaux acteurs de l’innovation sont des objectifs prioritaires. Les effets de rationalisation de l’infrastructure sur la productivité pourraient être amplifiés par une planification stratégique plus efficace, de nouvelles sources de financement et une meilleure utilisation des capacités existantes. Enfin, une tarification optimale des services d’infrastructure et l’évolution rapide vers une harmonisation réglementaire entre les États doperaient la concurrence et la productivité.