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  • L’égalité et la parité entre les femmes et les hommes constituent non seulement une obligation sociale et morale, mais aussi un levier essentiel du développement économique. À ce titre, la Côte d’Ivoire a fait des progrès considérables. Elle a par exemple inscrit le principe de l'égalité entre les femmes et les hommes dans sa Constitution et amendé ses lois, supprimant les dispositions légales discriminatoires. Elle a mis en place des institutions chargées de concevoir des politiques publiques et des programmes en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, et d’en assurer le suivi. En 2015, l’école est devenue obligatoire pour tous les enfants, permettant d’amener le taux de scolarisation des filles dans le primaire au même niveau que celui des garçons. Enfin, dans le but d’accompagner l’autonomisation des femmes ivoiriennes et de mettre en œuvre des stratégies et actions pour renforcer la visibilité des femmes compétentes et leur participation à la gestion des affaires, son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, a initié la création du Compendium des Compétences Féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI) en 2011, tandis que Madame Dominique Ouattara, Première Dame, a mis en place le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI).

  • Depuis 2009, le Centre de développement de l’OCDE s’attache à informer sur les multiples obstacles structurels qui entravent la vie des femmes et des filles dans les pays en développement et les pays développés à l’aide de l’indice « Institutions sociales et égalité femmes-hommes » (en anglais, Social Institutions and Gender Index [SIGI]). Au niveau mondial, le SIGI mesure les discriminations à l’égard des femmes dans les institutions sociales dans 180 pays. En se concentrant sur les lois, les normes sociales et les pratiques, et sur la base de données et d’éléments probants, il identifie la racine et les causes sous-jacentes des inégalités entre les femmes et les hommes dans le but de promouvoir des politiques publiques visant à l’égalité. Il est également l’une des sources de données officielles pour le suivi de l’indicateur 5.1.1 des Objectifs de développement durable (ODD).

  • La Côte d'Ivoire a accompli des progrès majeurs en matière de promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes et d’autonomisation des femmes. Le principe d'égalité entre les hommes et les femmes est ainsi inscrit dans la Constitution du pays, qui interdit toute discrimination intersectionnelle, promeut les droits politiques et économiques des femmes et les protège de la violence. Les plans nationaux de développement ont mis à profit l’égalité entre les hommes et les femmes comme moyen d’accélérer la transformation économique et sociale du pays, et des mécanismes ont été instaurés afin de suivre et d’améliorer en permanence les actions en faveur de cette égalité. Néanmoins, certaines difficultés et obstacles continuent d’entraver l'autonomisation des femmes ivoiriennes.

  • Les discriminations dans les institutions sociales, c’est-à-dire dans l’ensemble de lois formelles ou informelles, de normes et de pratiques qui régissent les comportements dans la société, entravent gravement l’autonomisation des femmes et des filles en Côte d’Ivoire, notamment en milieu rural. Il existe des variations importantes entre les 14 districts ivoiriens, les discriminations étant plus prononcées dans le nord et le nord-ouest du pays. La persistance de normes sociales et pratiques discriminatoires spécifiques dans certains domaines doit guider la conception et la mise en œuvre de politiques publiques destinées à lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes, et à favoriser une croissance inclusive.

  • À partir des résultats du SIGI Côte d’Ivoire, ce chapitre évalue la manière dont les institutions sociales discriminatoires entravent l’éducation des filles et l’autonomisation économique des femmes ivoiriennes. Reconnaissant les progrès accomplis par le pays en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, le chapitre propose également aux décideurs publics ivoiriens un certain nombre de politiques publiques et d’actions visant à accentuer les efforts actuels, éliminer les dispositions légales discriminatoires, faire évoluer les normes sociales et encourager des pratiques favorables à l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces efforts doivent être menés conjointement et en étroite collaboration avec les organisations de la société civile, les communautés locales et les partenaires de développement, y compris les fondations.

  • Ce chapitre présente les principaux résultats de l’étude SIGI Côte d’Ivoire, notamment les scores calculés au niveau national, par milieu de résidence (urbain ou rural) et par district. Il souligne les domaines dans lesquels les pratiques et les normes sociales sont les plus discriminatoires à l’encontre des femmes et des filles. À partir de ces résultats, la deuxième partie met en évidence certains déterminants des inégalités de genre. Elle développe plus particulièrement les principaux facteurs qui influent sur l'autonomisation des femmes et des filles dans le pays, par exemple le pouvoir de décision des femmes ou l’autonomie reproductive. Elle évalue en outre les indicateurs pour lesquels d’importantes disparités entre districts sont observées, ce qui signifie que les facteurs concernés n’ont pas les mêmes conséquences sur les filles et les femmes dans différentes parties du pays, à savoir le mariage précoce des filles et l'accès inégal aux services financiers.

  • En s’appuyant sur les données du SIGI Côte d’Ivoire, ce chapitre étudie le lien entre les institutions sociales discriminatoires et les inégalités entre les filles et les garçons en matière d’éducation. Il propose une cartographie des différences et disparités observées aux niveaux primaire et secondaire en matière de scolarisation, d’achèvement des cycles scolaires, de décrochage scolaire et d’apprentissage. Dans un second temps, l’analyse identifie les normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires qui ont influence sur les choix des ménages et des parents quant à l’éducation de leurs enfants, et qui ont un impact sur les résultats et la trajectoire scolaire des filles. La dernière partie du chapitre propose des recommandations concrètes permettant de s’attaquer à ces normes sociales discriminatoires et visant à favoriser l’éducation des filles en Côte d’Ivoire.

  • Ce chapitre s’intéresse aux liens entre les institutions sociales discriminatoires et l’autonomisation économique des femmes. En s’appuyant sur les données du SIGI Côte d’Ivoire, il dresse un état des lieux des différences entre les femmes et les hommes sur le marché du travail en termes de participation, de secteur d’activité, du type d’emploi et des revenus. Le chapitre s’intéresse également aux disparités existant en matière de propriété et de contrôle des terres agricoles et des biens immobiliers, ainsi qu’en matière de pouvoir décisionnel sur les dépenses et les investissements au sein des ménages. Dans un second temps, l’analyse identifie les normes sociales, attitudes et pratiques discriminatoires qui sont à la source de ces disparités et de ces inégalités. Le chapitre conclut en proposant des recommandations de politiques publiques et des mesures concrètes en vue d’améliorer l’autonomisation économique des femmes et de favoriser une croissance inclusive.