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  • Ouvrage de référence publié chaque année, Dynamiques du développement en Afrique est le fruit d’un partenariat de longue date entre le Département du développement économique, du commerce, du tourisme, de l’industrie et des mines de la Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE, réunissant une équipe de chercheurs, économistes, statisticiens et experts d’Afrique et d’autres pays partenaires.

  • En 2024, l’Afrique devrait atteindre une croissance moyenne du PIB de 3.5 % et compter cinq des dix économies à la croissance la plus rapide au monde. Le taux de croissance de l’Afrique sera supérieur à la croissance mondiale estimée à 3.1 % et devrait atteindre 4.0 % en 2025, contre 3.2 % au niveau mondial. Ces perspectives de croissance peuvent être davantage stimulées en s’appuyant sur le dividende démographique lié à la croissance de la population en âge de travailler qui devrait doubler d’ici 2050 et représenter 86 % de l’augmentation totale de la population mondiale. Avec une population croissante de mieux en mieux éduquée, les pays africains se dotent d’un réservoir de talents sans précédent. L’Union africaine s’est engagée à améliorer les perspectives éducatives et professionnelles de la jeune main-d’œuvre africaine. Le développement des compétences est au cœur de son Agenda 2063 et l’éducation est le thème de l’Union africaine pour 2024.

  • Japanese

    L’Afrique peut améliorer la productivité et la qualité de sa croissance économique en investissant dans un cercle vertueux de meilleures compétences et de meilleurs emplois. Les marchés du travail du continent doivent rapidement augmenter l’offre et la demande de travailleurs qualifiés. Du côté de l’offre, les niveaux d’éducation ont certes progressé, mais le continent doit rattraper son retard de qualité des apprentissages par rapport aux autres régions en développement. Car, malgré la hausse des taux d’achèvement du primaire, passés d’environ 55 % à 75 % au cours des 20 dernières années, une fois corrigé en fonction de la qualité de l’apprentissage, le nombre d’années de scolarisation des enfants d’Afrique n’est que de 5.1, contre 7.2 pour l’Asie en développement et 7.8 pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Du côté de la demande, les marchés du travail doivent créer des emplois de qualité pour les travailleurs qualifiés. Alors que plus de 80 % des jeunes Africains scolarisés souhaitent exercer un emploi hautement qualifié, seuls 8 % d’entre eux parviennent à concrétiser ces aspirations. La demande de travailleurs qualifiés reste en effet limitée, la croissance de l’emploi se cantonnant à des secteurs à faible productivité comme l’agriculture, le commerce de détail et les services. Le secteur informel emploie en outre environ 82 % de la main-d’œuvre africaine, contre 56 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 73 % pour l’Asie en développement. Les travailleurs hautement qualifiés ont alors tendance à quitter le continent, comme en attestent les 17 % d’émigrés africains diplômés du supérieur, installés à l’étranger en 2020, dont 72 % dans des pays à revenu élevé.

  • En 2025, les projections tablent sur une croissance réelle de 4.0 % en Afrique, devant l’Amérique latine et les Caraïbes (2.5 %), et juste derrière l’Asie en développement (4.8 %). Pourtant, cette croissance économique ne génère pas suffisamment de gains de productivité et reste donc trop peu créatrice d’emplois de qualité (CUA/OCDE, 2019 ; CUA/OCDE, 2018). Les déficits de compétences en sont l’une des principales raisons. C’est en effet en partie à cause des pénuries de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans des secteurs comme l’agro-alimentaire et les énergies renouvelables, que l’investissement privé sur le continent n’atteint pas son plein potentiel (CUA/OCDE, 2023). L’Afrique est en outre la région du monde à la part d’emploi informel la plus élevée, du fait de la lenteur de sa transformation productive : d’après les estimations, elle s’y élève ainsi à 82 %, contre 56 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 73 % pour l’Asie en développement. En Afrique du Sud, pays où cette part d’emploi informel est pourtant faible, 76 % des employeurs déplorent avoir du mal à recruter les talents dont ils ont besoin (ManpowerGroup, 2022). L’offre d’une main-d’œuvre qualifiée est incontournable pour asseoir une transformation productive naissante en Afrique et permettre la création d’emplois de qualité à grande échelle. L’édition 2024 du rapport Dynamiques du développement en Afrique a donc fait le choix de se consacrer aux compétences, à l’emploi et à la productivité sur le continent, faisant également écho au thème annuel de l’Union africaine, dédié à l’éducation.

  • Ce chapitre explore le rôle central du développement des compétences de la main-d’œuvre africaine dans la transformation productive du continent et la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il examine dans un premier temps les différents obstacles à l’offre et la demande de compétences sur le continent, notamment la qualité insuffisante de l’éducation, les disparités entre les sexes et entre zones rurales et urbaines, la forte prévalence de l’emploi informel et la lenteur de la transformation structurelle de l’Afrique ; il dresse ensuite un état des lieux des déficits de compétences fondamentales, non techniques et techniques, et de leurs variations à travers le continent ; et analyse pour finir les nouvelles demandes de compétences apparues dans le sillage des transitions numérique et verte.

  • Ce chapitre donne un aperçu des différentes possibilités d’action à disposition des décideurs africains pour augmenter, en soutien de l’emploi productif, l’offre de compétences de qualité sur le continent en cohérence avec la demande actuelle et future. Il souligne tout d’abord l’importance de l’ancrage factuel des stratégies nationales de compétences ; étudie les interventions les plus efficientes pour améliorer la qualité de l’éducation ; examine différents formats innovants de formation de grande portée ; analyse les marges de progression de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels ; et expose enfin les étapes clés de l’intégration régionale des politiques africaines de développement des compétences, dont la circulation des compétences.

  • Ce chapitre se penche sur le développement des compétences en Afrique australe (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe), en portant une attention particulière aux domaines de l’extraction et de la valorisation des ressources minières de la région. Il donne tout d’abord un aperçu des résultats de la région sur le plan éducatif, afin d’y évaluer l’offre globale de compétences ; il examine ensuite l’impact économique, la main-d’œuvre et les perspectives du secteur minier face à l’évolution de la demande mondiale de ressources minérales, ainsi que la manière dont ces divers éléments sont liés à la demande de compétences dans les industries qui se trouvent en aval de l’exploitation minière ; il analyse enfin les politiques dont disposent actuellement les pays de la région pour doter leur main-d’œuvre des compétences les plus en demande, avant de proposer une série de recommandations en vue de les améliorer.

  • Ce chapitre s’intéresse aux compétences nécessaires pour soutenir le développement du secteur minier dans les neuf pays d’Afrique centrale : Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Sao Tomé-et-Principe et Tchad. Après avoir dressé un état des lieux des niveaux d’éducation, d’emploi et de développement des compétences dans la région, il propose une étude de cas sur les compétences requises dans le secteur minier de sorte que l’Afrique centrale puisse pleinement tirer profit de la hausse de la demande mondiale en matière de minerais critiques. Il évalue la dotation en compétences des travailleurs opérant sur différents types d’exploitation minière puis analyse l’évolution de la demande en matière de compétences. Enfin, ce chapitre propose un éventail de politiques publiques permettant d’améliorer l’adéquation de l’offre de compétences à la demande dans le secteur minier et les secteurs connexes.

  • Ce chapitre analyse l’incidence des compétences numériques sur l’emploi et la productivité en Afrique de l’Est (Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Maurice, Ouganda, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Tanzanie). Il dresse tout d’abord un état des lieux des résultats éducatifs globaux, des structures professionnelles et des tendances migratoires de la région. Il analyse ensuite l’offre et la demande de compétences numériques, ainsi que l’offre de formation dans ce domaine ; et recommande enfin un éventail de politiques publiques : l’élargissement de l’accès à Internet et l’intégration des compétences numériques dans les programmes d’enseignement, le ciblage de la formation aux compétences numériques en fonction des besoins spécifiques de chaque pays, et l’intégration régionale du développement des compétences numériques.

  • Ce chapitre s’intéresse aux compétences nécessaires pour soutenir le développement du secteur des énergies renouvelables dans les six pays d’Afrique du Nord : Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. Après avoir dressé un état des lieux des niveaux d’éducation, d’emploi et de développement des compétences dans la région, il propose une étude de cas sur les compétences requises dans le secteur des énergies renouvelables. L’Afrique du Nord est équipée pour tirer profit de ses nombreuses ressources disponibles (énergies solaire, éolienne et hydroélectrique) en vue d’une transition énergétique juste. Le chapitre évalue la dotation en compétences des travailleurs opérant au sein des différents segments des chaînes de valeur puis analyse l’évolution de la demande en matière de compétences. Enfin, il propose un éventail de politiques publiques permettant d’améliorer l’adéquation de l’offre de compétences à la demande dans le secteur des énergies renouvelables et connexes.

  • Ce chapitre porte sur les compétences soutenant le développement du secteur agroalimentaire dans les quinze pays d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Il dresse un tableau des niveaux d’éducation, d’emploi et de développement des compétences dans la région puis propose une étude de cas sur les compétences requises dans le secteur agroalimentaire. Il offre une analyse des potentiels et limites du secteur agroalimentaire en Afrique de l’Ouest et évalue l’adéquation entre l’évolution des compétences des travailleurs et celles des demandes du secteur. Le chapitre conclut par des recommandations de politiques permettant d’aligner l’offre de compétences à la demande et basées sur des améliorations concernant trois domaines : les stratégies de développement de la formation, la coopération entre organismes de recherche et entreprises et le financement de programmes axés sur des compétences ciblées.

  • Les données compilées pour cette édition des Dynamiques du développement en Afrique sont accessibles en format tableau et mises à disposition gratuitement sur le site du Centre de développement de l’OCDE (https://oe.cd/AFDD-2024-fr). Elles comprennent de nouveaux indicateurs sociaux et économiques qui apportent un autre éclairage à l’analyse du rapport.