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Cette publication présente une comparaison internationale approfondie des résultats des immigrés et de leurs enfants en matière d’intégration pour l’ensemble des pays de l’UE et de l’OCDE, ainsi que certains pays du G20. Elle est le fruit d’une coopération entre la Commission européenne (DG Migration et affaires intérieures) et la Division des migrations internationales de l’OCDE, dans le cadre d’un suivi régulier d’indicateurs comparables de l’intégration dans les pays de l’UE, de l’OCDE et du G20.
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Les migrations ont atteint des niveaux records ces dernières années. Pourtant, les nouveaux immigrés qui s’installent dans l’UE et l’OCDE chaque année représentent moins de 0.5 % de la population des pays d’accueil, et l’importance donnée actuellement aux nouveaux arrivants ne devrait pas occulter la présence ancienne des immigrés installés et de leurs enfants.
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L’immigration permanente dans les pays de l’UE et de l’OCDE a récemment atteint un niveau record, mais ce phénomène ne devrait pas occulter la présence ancienne des immigrés installés, de leurs enfants et de leurs descendants nés dans le pays. Aujourd'hui, l’OCDE et l’Union européenne accueillent aux alentours de 128 et 58 millions d’immigrés, respectivement, ce qui représente plus de 10 % de leur population. Au sein de l’Union européenne, près des deux tiers des immigrés viennent de pays non membres de l’UE. Ces dix dernières années, la population immigrée a augmenté de 23 % dans l’OCDE et de 28 % dans l’UE.
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L’intégration des immigrés et de leurs enfants se trouve au premier rang des préoccupations politiques des pays de l’UE et de l’OCDE depuis une vingtaine d’années. Ce processus fait l’objet d’une attention accrue depuis la crise humanitaire des réfugiés qui a éclaté en 2015. Entre 2014 et 2017, les pays de l’OCDE ont reçu près de 5.5 millions de demandes d’asile, sans compter les 3.4 millions de Syriens qui ont reçu en Turquie une protection temporaire. Ils ne bénéficieront pas tous d’une protection, mais beaucoup s’installeront et feront face à des défis particuliers pour s’intégrer en raison du caractère forcé de leur migration. Dans la plupart des pays, ces réfugiés récents représentent une part relativement faible de la population étrangère totale, laquelle rencontre de nombreuses difficultés en matière d’intégration. En effet, les immigrés qui vivent dans leur pays d’accueil depuis de nombreuses années continuent souvent d’afficher de moins bons résultats que les personnes nées dans le pays. Et certains de ces handicaps se transmettent à leurs enfants nés dans le pays d’accueil.
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Des vagues d’immigration successives ont façonné les sociétés des pays de l’OCDE et de l’Union européenne. Leur ampleur et leur composition varient considérablement selon les pays. Les résultats en matière d’intégration dépendent de plusieurs facteurs sociodémographiques, parmi lesquels l’âge, le sexe, la structure familiale, les conditions de vie et la concentration géographique. Outre ces facteurs, qui s’appliquent aussi aux personnes nées dans le pays, on en relève d’autres qui concernent les immigrés en particulier, comme la catégorie d’entrée, la durée du séjour et la région d’origine. Pour appréhender les résultats en matière d’intégration, il est au préalable indispensable de comprendre comment ces facteurs varient d’un pays à un autre et entre immigrés et personnes nées dans le pays.Les raisons qui poussent les individus à émigrer ont une influence particulièrement forte sur leur intégration économique dans le pays d’accueil. La plupart des travailleurs migrants, par exemple, ont un emploi qui les attend à leur arrivée, ce qui n’est en général pas le cas des migrants pour raisons familiales ou humanitaires. Le pays d’origine joue aussi un rôle important, étant donné que la qualité de son système éducatif et le fonctionnement de son marché du travail risquent d’influer sur l’intégration dans le pays d’accueil. Un autre facteur important est la durée du séjour dans le pays d’accueil, l’intégration étant un processus au long cours. Il faut du temps, par exemple, pour apprendre la langue du pays d’accueil, pour comprendre comment fonctionnent le marché du travail et les services publics du pays d’accueil, ainsi que pour établir des contacts. Le présent chapitre commence par examiner la taille des populations immigrées (indicateur 2.1) et leur concentration géographique (indicateur 2.2). Il étudie ensuite leur composition selon l’âge et le sexe (indicateur 2.3), ainsi que les différences en matière de fécondité et de mise en couple selon le pays de naissance (indicateur 2.4). Le chapitre analyse ensuite l’importance relative des ménages immigrés par rapport aux ménages natifs (indicateur 2.5), ainsi que la composition des familles (indicateur 2.6). Pour finir, il étudie les principaux facteurs propres aux immigrés, comme la composition des flux d’immigration selon la catégorie d’entrée (indicateur 2.7), la durée de séjour et la région d’origine des immigrés qui résident dans l’Union européenne (indicateur 2.8).
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Les compétences des immigrés et la réussite de leur intégration sur le marché du travail sont essentielles à leur participation à la vie économique du pays d’accueil. Si les compétences et les qualifications des immigrés peuvent être considérées comme des éléments déterminants de leur intégration économique et sociale, elles renseignent moins sur la réussite de leur intégration en soi, que sur leur capacité à réussir. En effet, les compétences des immigrés influencent fortement leur parcours professionnel et le type d’emploi qu’ils décrochent. L’emploi est souvent considéré comme l’indicateur le plus important de l’intégration. L’exercice d’un emploi constitue la principale source de revenus des immigrés et contribue aussi à favoriser (sans toutefois la garantir) leur intégration dans la société dans son ensemble, par exemple en facilitant l’accès à des logements décents, en favorisant les interactions avec d’autres personnes sur le lieu de travail, et en accélérant l’apprentissage de la langue du pays d’accueil. Le travail confère également un statut social vis-à-vis de la famille, en particulier des enfants, et aussi vis-à-vis de la société du pays d’accueil. Toutefois, si l’emploi est important en soi, la qualité de cet emploi compte aussi. Le présent chapitre commence par examiner les compétences des immigrés. Il compare leur niveau d’éducation à celui des personnes nées dans le pays (indicateur ) et évalue leur maîtrise de la langue du pays d’accueil (indicateur ). Il examine ensuite la situation des immigrés sur le marché du travail et analyse leurs taux d’emploi, de participation et de chômage (indicateurs à ), ainsi que les indicateurs relatifs à l’exclusion du marché du travail – le chômage de longue durée et l’inactivité subie (indicateur ). Il poursuit en examinant les caractéristiques des emplois occupés par les immigrés : les types de contrats (indicateur ), les conditions de travail (indicateur ) et le niveau de qualification des emplois (indicateur ). Il examine également l’adéquation entre le niveau d’éducation des travailleurs et le niveau requis pour les emplois qu’ils occupent (indicateur ). Pour conclure, il s’intéresse à la fréquence du travail indépendant (indicateur ).
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L’intégration des immigrés ne passe pas uniquement par le marché du travail et le système éducatif. Elle repose aussi sur des aspects économiques, spatiaux et sociaux. Pour trouver leurs marques dans la société d’accueil, il est primordial que les immigrés soient capables de générer des revenus suffisants et de satisfaire des besoins essentiels comme vivre dans un logement décent et recevoir des soins de santé. La situation au regard de l’emploi et la qualité des emplois déterminent largement les conditions de vie dans l’OCDE et l’UE, étant donné que les revenus du travail représentent la majeure partie des ressources de la famille et qu’un salaire plus élevé est associé à de meilleures conditions de logement et à un meilleur état de santé. En outre, des conditions de vie décentes peuvent créer à leur tour un cercle vertueux à même d’améliorer le bien-être général, y compris d’élargir les perspectives d’emploi.Le présent chapitre s’intéresse à trois grands déterminants des conditions de vie : le revenu, le logement et la santé. Le revenu détermine un grand nombre de résultats socioéconomiques. Les situations de pauvreté nuisent au bien-être des immigrés dans la société d’accueil en entravant notamment l’accès à des logements décents et le développement des compétences. Au-delà des cas de pauvreté, une répartition inéquitable des revenus peut aussi conduire à une marginalisation des personnes en difficulté et fragiliser la cohésion sociale. Le logement est également un facteur clé du bien-être. La situation économique de certains immigrés et leur méconnaissance du marché locatif peuvent limiter leurs possibilités de logement. Ils risquent aussi d’être victimes de discrimination de la part des propriétaires. Enfin, santé et bien-être sont étroitement liés, l’état de santé ayant une influence directe sur la façon dont les immigrés participent à la société d’accueil dans son ensemble et sur leur degré d’implication. Des immigrés en bonne santé sont en effet plus à même de travailler, de gagner leur vie et d’étoffer leur réseau de relations. Le présent chapitre s’intéresse d’abord au revenu disponible du ménage (indicateur ) et au risque global de pauvreté (indicateur ). Il examine ensuite les indicateurs du logement : la fréquence du surpeuplement (indicateur ) et les conditions générales de logement (indicateur ). Pour finir, il analyse l’état de santé auto déclaré (indicateur ) et la non-satisfaction des besoins médicaux (indicateur ).
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La participation active à la société du pays d’accueil est un élément clé du processus d’intégration des immigrés, qui a de fortes implications en termes de bien-être. En faisant entendre leur voix, en s’intéressant au fonctionnement de leur société d’accueil et en participant aux décisions qui en déterminent l’avenir, les immigrés deviennent membres à part entière de leur nouveau pays, ce résultat étant le véritable objectif de l’intégration. La nature de la relation entre une société d’accueil et sa population immigrée joue également un rôle crucial dans l’intégration : si la cohésion sociale est forte, elle favorisera l’intégration alors que si elle est faible, les immigrés rencontreront davantage de difficultés à trouver leur place. Le présent chapitre commence par examiner deux éléments fondamentaux de l’engagement civique des immigrés : l’acquisition de la nationalité (indicateur ) et la participation aux élections (indicateur ). Si elle ne marque pas nécessairement la fin du processus d’intégration, l’obtention de la nationalité du pays d’accueil représente sans aucun doute une étape clé dans ce processus. Du point de vue du pays d’accueil, octroyer la nationalité à un immigré est également une façon de lui souhaiter la bienvenue dans la communauté des citoyens. L’un des droits fondamentaux des citoyens est le droit de vote. Participer aux élections est un signe d’intégration ; cela reflète en effet une volonté d’influencer la société en contribuant au choix des individus qui la gouvernent.Le chapitre poursuit avec l’étude d’aspects clés de la cohésion sociale, laquelle est représentée ici par les cinq indicateurs suivants : le niveau d’acceptation de l’immigration dans le pays d’accueil (indicateurs et ) ; l’attitude des immigrés – par rapport à celle des personnes nées dans le pays – eu égard à l’égalité entre les femmes et les hommes (indicateur ) ; la mesure dans laquelle les immigrés se sentent membres à part entière de la société d’accueil - et le sentiment d’appartenance qui en découle (indicateur ) ; l’incidence de la discrimination perçue chez les immigrés en raison de leur origine ethnique, de leur nationalité ou de leur « race » (indicateur ) ; et, enfin, la satisfaction générale à l’égard de la vie (indicateur ) ou la mesure dans laquelle les immigrés sont satisfaits de leur vie dans le pays d’accueil.
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Une analyse comparative des résultats des femmes et des hommes immigrés – mais aussi de ceux des immigrés et des personnes nées dans le pays – permet de mieux comprendre les enjeux de l’intégration et de promouvoir des solutions adaptées. Selon le vécu des immigrés, qui est souvent différent selon le sexe, l’interaction avec la société d’accueil ne sera pas la même, ce qui aura un impact sur les résultats en termes d’intégration. De plus, les femmes immigrées ont moins de chances d’être entrées au motif du travail. En effet, elles quittent plus souvent que les hommes leur pays au titre des migrations familiales, ce qui renforce les inégalités entre les sexes sur les plans de l’emploi et de la situation sociale.Mais des disparités entre les sexes existent aussi parmi les personnes nées dans le pays. En conséquence, les différences de situation entre les femmes et les hommes immigrés n’indiquent pas nécessairement une intégration plus ou moins réussie, mais elles peuvent aussi être l’expression de préjugés sexistes persistants sur le marché du travail du pays d’accueil et dans la société elle-même, ou encore refléter des choix différents selon le sexe. Le présent chapitre examine les indicateurs clés de l’intégration pour évaluer les différences de résultats entre les femmes et les hommes. Il commence par une vue d’ensemble de la population féminine immigrée (indicateur ) et par une comparaison des niveaux d’études (indicateur ). Il s’intéresse ensuite aux différences de situation sur le marché du travail : taux d’emploi, de participation et de chômage (indicateurs et ), puis aux niveaux d’inactivité subie (indicateur ). Il analyse dans la section qui suit les caractéristiques des emplois occupés par les immigrés, en étudiant d’abord les heures de travail et en particulier le travail à temps partiel – une problématique spécifiquement féminine dans de nombreux pays (indicateur ) – et par la suite le niveau de qualification de ces emplois (indicateur ). Le chapitre examine en outre dans quelle mesure les diplômes et le niveau d’éducation correspondent au niveau de qualification des emplois occupés (indicateur ). La dernière section dépasse le milieu du travail pour étudier les expériences de discrimination vécues par les femmes et les hommes sur la base de leur nationalité, de leur origine ethnique ou de leur « race » (indicateur ).
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L’intégration des enfants de parents nés à l’étranger peut être considérée comme un critère pour évaluer la réussite de l’intégration dans le pays d’accueil. Parce qu’ils ont été scolarisés dans le pays d’accueil de leurs parents, les enfants d’immigrés, c’est-à-dire à la fois ceux qui sont nés dans le pays et ceux qui sont arrivés enfants, ne devraient pas, en théorie, rencontrer les mêmes difficultés que les adultes qui arrivent d'un pays étranger. En fin de compte, leurs résultats devraient ressembler à ceux des jeunes qui ne sont pas d’origine immigrée. Ce n’est pourtant pas la réalité dans de nombreux pays d’accueil, notamment en Europe.Le chapitre commence par analyser des données démographiques de base ainsi que quelques éléments spécifiques aux immigrés afin de situer les jeunes d’origine immigrée (Indicateurs et ). Il décrit ensuite leur accès aux services d’éducation et d’accueil des jeunes enfants (), et dans quelle mesure ces enfants sont concentrés dans certains établissements scolaires (). Il poursuit avec l’analyse de leurs résultats en terme d’éducation : leur performance scolaire ( et ), leur sentiment d’appartenance et de bien-être à l’école (), leur niveau d’éducation () et leur taux de décrochage scolaire (). Le chapitre examine ensuite leur intégration sur le marché du travail, en prenant en considération les proportions de descendants d’immigrés qui sont déscolarisés et inactifs (NEET) (), leur situation sur le marché du travail ( et ) et la qualité des emplois qu’ils occupent ( et ). Le dernier domaine considéré, à savoir l’inclusion sociale et l’engagement civique, englobe la pauvreté affectant les enfants (), la participation aux élections () et, enfin, la discrimination perçue ().
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Ce chapitre présente la totalité des « indicateurs de Saragosse » pour les ressortissants des pays tiers (RPT) au sein de l'Union européenne, en comparant leurs résultats avec ceux des ressortissants des pays d’accueil et des autres pays de l'Union européenne. Le chapitre s'intéresse en premier lieu à la taille et à la composition des populations de ressortissants de pays tiers (). Après avoir pris en considération les pays de nationalité et la durée du séjour (), il analyse les résultats en termes d'emploi et d'activité (), de chômage (), de travail indépendant (), de déclassement (), de niveau d’éducation (), de revenu (), de pauvreté relative (), de mode d'occupation des logements (), d'état de santé perçu (), de statut de résident de longue durée (), de participation aux élections (), d'acquisition de la nationalité () et de discrimination perçue ().
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