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  • À la suite du Sommet international sur la profession enseignante, accueilli par l’Alberta (Canada) en 2015, le ministère de l’Éducation de l’Alberta a lancé un projet collaboratif pour améliorer les résultats scolaires des élèves autochtones, et a invité l’OCDE à formuler et à mettre en oeuvre la présente étude en collaboration avec d’autres provinces et territoires du Canada intéressés.

  • Quatre provinces canadiennes (Alberta, Manitoba, Nouveau-Brunswick et NouvelleÉcosse) et deux territoires (Territoires du Nord-Ouest et Yukon) ont participé à cette étude, aux côtés de la Nouvelle-Zélande et du Queensland (Australie)1. Tous cherchent activement à mieux répondre aux besoins éducatifs et aux aspirations des élèves autochtones et de leurs familles. Cette volonté se reflète dans la place prioritaire qu'accorde ces juridictions à ce sujet. Cet effort s'aligne avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones de 2007 (United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples 2007), cosignée par les trois pays.

  • Ce chapitre présente les facteurs et les priorités identifiés dans cette étude comme essentiels à l’amélioration de l'expérience éducative des élèves autochtones. Un certain nombre de facteurs soutiennent et permettent une amélioration réelle et soutenue au niveau du système, de la communauté et de l’école. Ces facteurs comprennent le respect des droits et des valeurs des élèves autochtones, la mise en place d’objectifs sur une période définie, un travail attentif après de chaque élève, de sa famille et de sa communauté, ainsi que la collecte de données nécessaires au suivi des progrès. Au niveau du système, trois initiatives en particulier devraient être incluses dans toute stratégie d'amélioration de l'expérience éducative des élèves autochtones : garantir un apprentissage à la petite enfance de qualité ; soutenir les enseignants et les chefs d’établissement pour développer la connaissance, les facultés et la confiance ; et suivre les progrès effectués à l’aide d’indicateurs clés au niveau à la fois du système et de l’école.

  • L'étude a pour objectif de comprendre l'expérience des élèves autochtones et d’identifier les stratégies, les politiques et les pratiques les mieux à même de soutenir leur réussite. Quatre provinces et deux territoires canadiens ont participé à l’étude, et la Nouvelle- Zélande et le Queensland (Australie) ont fourni des données et des informations afin d'enrichir davantage l’étude. Si le rapport s'intéresse aux acquis des élèves et à leur réussite, il examine également leur bien-être, leur participation et leur engagement à l'école. Le bien-être est à la fois un sujet très important pour les populations autochtones et nécessaire pour appréhender la réussite des élèves. La vision et les volontés des populations autochtones doivent être enfin reconnus et intégrés au sein de l'éducation, et ne plus seulement être considérés comme secondaires. Cette volonté se retrouve dans les discussions sur l'éducation à travers les pays du monde, preuve en est les grands objectifs mondiaux en matière d'éducation issus des Objectifs de développement durable de l’ONU. Si l'étude a su trouver des politiques et des pratiques qui ont réussi, il reste difficile de garantir l'évaluation de toutes les initiatives en faveur de l'amélioration de la situation des élèves autochtones.

  • Les processus de colonisation ont eu des conséquences extrêmement néfastes sur des générations successives de peuples autochtones au Canada. L’UNICEF a récemment examiné quatre mesures du bien-être des enfants : inégalité des revenus, inégalité dans l’éducation, inégalité dans la santé et satisfaction de la vie. Le Canada se classe 26e sur 35 pays. Cela signifie que les jeunes Canadiens grandissent dans des milieux assez inégaux, en matière de revenus, de santé et de satisfaction dans la vie. Ces inégalités sont toutefois moindres en matière d’éducation. Les populations autochtones représentent une part croissante à la fois de la population totale du Canada et de la population des élèves dans le pays, avec une moyenne d'âge inférieure à la population non-autochtone.

  • Le bien-être est au coeur des approches éducatives et des valeurs autochtones. Cinq dimensions sont généralement utilisées pour définir le bien-être chez les jeunes : la dimension cognitive, psychologique, physique, sociale et matérielle. Ce chapitre se concentre sur les dimensions sociales, psychologiques et physiques. Bien que les données ne permettent d'obtenir une vision exhaustive de la situation, un certain nombre d’indicateurs soulève des inquiétudes pour le bien-être des jeunes autochtones. Toutefois, il existe également des signes prometteurs indiquant une amélioration des tendances et des différences entre les élèves autochtones et non-autochtones relativement faibles.

  • La participation dans l’éducation comprend l’accès des élèves à l’éducation et leurs opportunités d’apprentissage. Bien que le niveau de participation global soit élevé au sein des juridictions de l’étude, celui des élèves autochtones est inférieur à celui des élèves non-autochtones. Un moindre accès à l'école peut fortement impacter la réussite future de l’élève. Ce chapitre souligne l’importance de la participation à l’éducation pour favoriser le développement de l’élève, des années préscolaires jusqu’à la fin du secondaire. Il couvre également les progrès réalisés dans la mesure de la participation au sein des juridictions, et analyse les évolutions de participation suivant plusieurs facteurs, tels que le genre, le statut socioéconomique et la situation géographique. L’étude identifie un certain nombre de politiques et pratiques prometteuses soutenant la participation à l’éducation des élèves autochtones.

  • Même si l’amélioration du bien-être des élèves et la participation de tous les élèves sont les premières étapes vers l’amélioration de leurs résultats, leur engagement joue un rôle crucial. L’engagement dans l’éducation est indispensable pour que les élèves puissent développer leurs compétences et profiter de l’éducation. Une meilleure compréhension de la manière d’améliorer cet engagement peut aider à soutenir les élèves pour qu’ils poursuivent leur scolarité et y obtiennent de bons résultats. Ce chapitre examine le rôle de l’engagement des élèves dans l’éducation et les indicateurs qui le reflètent. L’analyse examine les données constitutives de cet engagement et identifie les politiques et pratiques prometteuses pour l’améliorer. La reconnaissance et l’intégration des valeurs et approches autochtones sont essentielles pour réaliser des améliorations dans ce domaine.

  • La réussite est un concept pluridimensionnel qui peut être lié à de nombreux aspects de la vie et qui varie selon les aspirations de l’individu. Les systèmes éducatifs peuvent soutenir la réussite des élèves en les aidant à développer les compétences nécessaires pour réaliser leurs ambitions et pour participer pleinement à la société. Ceci favorisera leur bien-être et celui de la société dans son ensemble. Ce chapitre examine l’importance de la réussite pour les élèves, les progrès réalisés dans les juridictions en matière de suivi de cette réussite et les tendances qui y sont associées. Six leviers clés ont été identifiés pour favoriser la réussite des élèves : un enseignement et un apprentissage de qualité pour la petite enfance, du leadership, un soutien supplémentaire aux élèves, l’implication des familles et un suivi régulier.