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  • La mise en place d’une politique ambitieuse de gestion des risques est fondamentale pour garantir au Maroc la poursuite d’une croissance inclusive et maintenir la confiance du public en combinant progrès économique et renforcement de l’inclusion sociale. Le Maroc est en effet exposé à une série d’aléas – qu’ils soient d’origine naturelle, industrielle ou humaine - aux conséquences socio-économiques potentiellement lourdes. Le pays présente un profil de risque hétérogène, marqué par des inondations quasi-annuelles, des sécheresses de plus en plus fréquentes, des zones sismiques tant au Nord qu’au Sud, et un littoral exposé aux tsunamis. L’accélération notable de la croissance économique au cours des dernières années s’est accompagnée par une augmentation des facteurs de vulnérabilité : concentration urbaine, exode rural et littoralisation, intégration croissante aux chaînes de valeurs mondiales, contraintes budgétaires accrues, et le changement climatique. Aussi, le contexte social et politique actuel, caractérisé par de fortes attentes citoyennes, contribue-t-il à faire de la gestion des risques un enjeu particulièrement important des politiques publiques au Maroc.

  • Le territoire marocain est exposé à toute une série de risques qui peuvent être d’origine naturelle, industrielle ou humaine. Les plus importants en termes d’impacts potentiels sur le plan humain et économique sont les risques d’inondation, de sécheresse, de tremblement de terre et de tsunami, qui peuvent toucher de nombreuses régions du pays. Ce chapitre présente un panorama des principaux risques au Maroc et examine ses vulnérabilités socio-économiques face à ces menaces. Des facteurs d’aggravation des vulnérabilités doivent être pris en considération dans le futur, comme par exemple le changement climatique. L’enjeu des risques est donc croissant pour le Maroc.

  • Comme dans de nombreux pays, le cadre stratégique soutenant la gestion des risques du Maroc s’est construit progressivement et souvent de façon réactive au gré des grandes catastrophes. Aujourd’hui, malgré les avancées considérables acquises ces dernières années, ce cadre stratégique est encore caractérisé par la multiplicité des initiatives, dont l’impact reste freiné par un manque de coordination et l’absence d’une plateforme alignant les capacités et les rôles de chacun. Ce chapitre décrit le cadre réglementaire et institutionnel de la gouvernance des risques au Maroc1. Il s’intéressera à la définition des rôles et responsabilités de chacun, ainsi qu’à la cohérence globale du système et à sa capacité à atteindre les objectifs fixés. Il examine l’efficacité des dispositifs existant, et suggère, sur la base d’expériences internationales, des choix pour une meilleure gouvernance des risques au Maroc.

  • Une connaissance précise et partagée du risque constitue la base de toute prise de décision en matière de prévention des risques, ainsi que de la prise de conscience nécessaire au développement de la culture du risque. Ce chapitre décrit le contexte institutionnel et l’évolution récente de l’évaluation des risques au Maroc. Puis il concentre l’attention sur les questions de mesures, de sources et d’accès aux données stratégiques pour la connaissance des différents types d’aléas et d’enjeux. Le présent chapitre montre in fine comment le Maroc peut tirer parti d’un socle de compétences et d’outils pilotes pour mettre en place une évaluation des risques intégrée à sa stratégie, mais aussi opérationnelle.

  • Du fait de facteurs exogènes tels que le changement climatique ou endogènes tels que la croissance démographique ou l’urbanisation, le Maroc va se trouver de façon croissante exposé à des risques majeurs, notamment d’origine naturelle. L’amélioration de la résilience du pays face à ces risques majeurs passe par un large éventail de mesures de prévention. Ce chapitre propose une évaluation de ces mesures structurelles et nonstructurelles. Cela concerne à la fois la culture du risque, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, la résilience des réseaux critiques et la continuité de l’activité des entreprises, tout comme la maîtrise de l’aléa par des infrastructures de protection. La recherche de synergies entre différents acteurs et différentes mesures de prévention permettra de renforcer la résilience de la société en cas de risque majeur.

  • Une prévention efficace des risques majeurs permet d’atténuer leurs conséquences négatives sur les plans humain, social, économique et environnemental. Une gestion de l’urgence bien dimensionnée et organisée reste pourtant un élément crucial de réponse. Ce chapitre traite des progrès réalisés par le Maroc dans le domaine de la gestion de l’urgence pour faire face aux risques majeurs de catastrophes naturelles. Il examinera les structures organisationnelles mises en place pour la planification des moyens de réponse aux catastrophes par les différentes administrations, aux capacités d’alerte, de coordination inter-agences, et de communication de crise. Afin de faire face aux crises de grande ampleur, un système unifié de communication, l’intégration de la société civile et de ses moyens ainsi que l’intensification de la coopération internationale, sont des atouts à privilégier.

  • La gestion de l’urgence ne peut se suffire à elle-même sans des politiques de relèvement destinées à restaurer le niveau de vie des habitants et les capacités des secteurs d’importance vitale. Le relèvement lui-même doit être accompagné de politiques de reconstruction. Ce chapitre porte sur les mécanismes financiers mis en oeuvre par les autorités marocaines pour soutenir le relèvement, la continuité des activités, et la reconstruction. Il s’intéresse aux mécanismes de transfert de risques, institués récemment au Maroc, notamment pour le secteur agricole. Les autorités marocaines ont lancé des réflexions et des premières initiatives sur la mise en oeuvre de stratégies financières dédiées à la gestion des risques de catastrophes, un signal de l’importance de traiter cette question.