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  • La pollution atmosphérique locale et les problèmes sanitaires qu’elle provoque a suscité une attention accrue dans de nombreuses régions du monde, souvent à la suite d’incidents survenus dans de grandes métropoles. Toutefois, les éléments factuels, qui se sont considérablement étoffés ces dernières années, démontrent désormais que les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique locale, imputable notamment au transport routier, sont beaucoup plus importants qu’on ne le pensait jusqu’à présent. En s’appuyant sur ce socle de données renforcé, la présente étude vise à évaluer le coût économique des impacts sanitaires de la pollution de l’air imputable au transport routier – à l’échelle mondiale, mais en faisant également référence aux cas de la République populaire de Chine, de l’Inde ainsi qu’aux pays membres de l’OCDE.

  • La pollution de l’air extérieur tue plus de trois millions de personnes dans le monde chaque année, et elle est à l’origine de problèmes de santé, allant de l’asthme aux maladies cardio-vasculaires chez un plus grand nombre de personnes encore. Pour les pays de l’OCDE, ainsi que pour la République populaire de Chine (ci-après « Chine ») et l’Inde, le coût de ces impacts est estimé à 3 500 milliards USD par an en termes de mortalité et de morbidité, et la tendance est à la hausse. Mais, dans ce coût, quelle est la proportion de décès et de problèmes sanitaires imputables à la pollution générée par les automobiles, camions et motos qui circulent sur les routes ? Les premières données indiquent que, dans la zone de l’OCDE, près de la moitié des 1 700 milliards USD que coûtent au total les impacts sanitaires de la pollution de l’air est probablement à mettre au compte du transport routier.

  • Ce chapitre commence par rappeler les principes premiers de la science économique, en expliquant ce qu’on entend par « valeur » de la vie et de la santé et, donc, par « coût » de la mortalité et de la morbidité. Il indique qu’il existe une méthode standard pour mesurer le coût de la mortalité : la « valeur d’une vie statistique » (VVS). Si les travaux doivent être poursuivis en vue de mettre au point une méthode standard pour calculer le coût de la morbidité, il est possible cependant de recourir à une estimation indicative du coût additionnel imposé par la morbidité, dérivé des meilleures données disponibles.

  • Ce chapitre passe en revue les nouvelles données épidémiologiques très complètes dont on dispose depuis l’étude de l’OMS sur la charge mondiale de morbidité (GBD) en 2010. Il récapitule les effets sanitaires de la pollution de l’air ambiant par les particules et par l’ozone – notamment les décès, les années de vie perdues (AVP), et les années de vie corrigées du facteur invalidité (AVCI) – pour tous les pays de l’OCDE ainsi que pour la Chine et l’Inde. Ce chapitre présente aussi un nouveau calcul du coût économique des décès imputables à la pollution de l’air ambiant pour tous les pays de l’OCDE et pour la Chine et l’Inde, ainsi qu’une estimation indicative supplémentaire pour le coût de la morbidité.

  • Ce chapitre étudie certaines des conséquences pour l’action publique du coût des impacts sanitaires de la pollution de l’air. Il souligne la nécessité d’appliquer des régimes réglementaires solides – en particulier des normes strictes pour les véhicules – mais aussi de repenser la réglementation et la fiscalité des véhicules diesel. Il montre également que les avantages procurés par une réduction du coût économique imposé par la pollution de l’air pourraient aisément compenser le coût monétaire des investissements dans des programmes de lutte plus ambitieux, et que, d’une manière générale, il est indispensable de revoir les méthodes d’évaluation des investissements.