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  • Une éventuelle crue majeure de la Seine, du niveau de celle de 1910, représente un défi important pour les politiques publiques. Les enjeux économiques, sociaux et humains, liés à l’ampleur et à la vulnérabilité des zones inondables sont considérables, surtout que l’Île-de-France est le bassin d’activité principal de l’économie française. Ces dernières années, de nombreux pays ont fait l’expérience d’inondations dépassant les niveaux historiques (Prague 2002, Royaume-Uni 2007, Australie 2011, Bangkok 2011, New-York 2012, Allemagne 2013). Parallèlement, l’accroissement de la vulnérabilité des sociétés modernes et des mégalopoles en particulier appelle à considérer ce risque dans toutes ses dimensions. L’impact économique d’une crue majeure pourrait être significatif sur la croissance. Il convient donc de s’interroger sur le niveau de protection et de résilience de la métropole francilienne en apportant un regard international. Ceci demande une réflexion collective et volontaire sur la gestion du risque d’inondation en Île-de-France.

  • La question des enjeux d’une crue majeure de la Seine peut sembler de prime abord lointaine, mais périodiquement, elle revient attirer l’attention : ainsi au printemps 2013, des inondations en amont du bassin ont réveillé les consciences à cet égard. Bien qu’elle n’ait pas généré de dommages majeurs, cette crue a pourtant relancé la question de la gestion du risque et de la vulnérabilité de la région face aux inondations. La perspective d’un événement historique est au coeur de la problématique des acteurs en charge de la gestion du risque. L’inondation de 1910 fut particulièrement destructrice dans le contexte d’une époque marquée par le progrès industriel et technologique. De tels événements illustrent les difficultés des sociétés à composer entre développement et gestion de la vulnérabilité liée aux expositions multiples des acteurs sociaux et économiques.

  • La probabilité d’une crue majeure de la Seine telle que celle de 1910 ne peut être négligée, notamment au regard des enjeux et de la vulnérabilité des actifs désormais situés en zone inondable en Île-de-France. Ce chapitre évalue précisément les impacts qu’un tel événement pourrait entraîner sur le bien-être des citoyens, le fonctionnement des réseaux critiques et l’activité des entreprises. L’utilisation d’un modèle dynamique offre une analyse exploratoire de l’impact macroéconomique d’un tel choc majeur en termes de PIB, d’emploi et de finances publiques.

  • Ce chapitre analyse les déficits de gouvernance qui ont affecté les politiques de prévention des risques d’inondation en Île-de-France, et explore les opportunités qui se présentent aujourd’hui pour les combler. La fragmentation institutionnelle et administrative de ce territoire, qui a été affecté par les différentes strates de décentralisation, a pu représenter dans le passé un frein pour l’action. Ce chapitre propose des pistes permettant d’envisager une meilleure harmonisation des politiques publiques au service d’une stratégie ambitieuse de prévention des inondations

  • L’amélioration de la résilience de l’Île-de-France face au risque d’inondation de la Seine passe par un large éventail de mesures de prévention. Ce chapitre propose une évaluation de ces mesures structurelles et non-structurelles. Cela concerne à la fois la connaissance et la culture du risque, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, la résilience des réseaux critiques et la continuité de l’activité des entreprises, tout comme la maîtrise de l’aléa, par des infrastructures de protection ou de stockage. Ceci permet d’identifier des synergies afin de renforcer la résilience, en tirant parti de l’innovation.

  • Le financement des actions de prévention nécessaires pour augmenter le niveau de résilience constitue un enjeu majeur. Ce chapitre s’intéresse aux mécanismes et aux sources de financement de la prévention des risques en France et leur application au risque spécifique d’inondation de la Seine en Île-de-France. Alors que ce risque a été identifié comme prioritaire sur le plan national, il existe assurément une marge de progrès pour financer des politiques de prévention adaptées aux enjeux. L’analyse et les recommandations proposées visent à favoriser des approches de financement assurant efficacité et justice.