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  • Il est clair que la demande mondiale pour l’alimentation humaine et animale et pour les biocarburants va augmenter à mesure que la population, et surtout les revenus, s’accroissent, entraînant une modification de la composition de la demande en produits agricoles primaires. Il est techniquement possible de produire davantage en mobilisant plus de terres et d’eau, mais l’utilisation de ces ressources limitées est en concurrence avec d’autres usages ; la disponibilité en eau est un facteur particulièrement contraignant et certaines prévisions suggèrent qu’il faudra, dans l’avenir, produire davantage de nourriture avec beaucoup moins d’eau que ce n’est le cas aujourd’hui.

  • Dans un contexte de ressources limitées et de coûts élevés des facteurs de production, il est essentiel d’avoir une croissance plus forte de la productivité dans le secteur agroalimentaire pour répondre à une demande plus forte et plus diversifiées pour des utilisations alimentaires et non alimentaires de produits agricoles. La croissance de la productivité a suscité un regain d’intérêt car l’évolution récente des marchés agricoles a renforcé les craintes quant à la sécurité alimentaire mondiale, la durabilité et les défis résultant du changement climatique.

  • Ce chapitre souligne l’importance que présente la croissance de la productivité pour la compétitivité durable du secteur agro-alimentaire ainsi que le rôle positif de la recherche-développement dans le développement d’innovations susceptibles d’entraîner une hausse de la croissance de la productivité. Il présente brièvement le contenu du rapport et les principales questions auquel il tente de répondre.

  • Ce chapitre définit les concepts utilisés dans ce rapport : compétitivité, productivité, productivité totale des facteurs et ses composantes, efficacité et innovation. Il explique comment les mesurer et comment ils s’articulent entre eux. Dans ce rapport, la productivité est considérée comme un indicateur de compétitivité.

  • Au cours de la dernière décennie, le taux de croissance de la productivité agricole a diminué dans de nombreux pays à haut revenu, mais il est soutenu au Brésil, en Chine et en Afrique du Sud, ainsi que dans de grandes économies en transition. La situation des pays en développement est contrastée, et au niveau mondial, il n’est pas évident que la productivité totale des facteurs (PTF) ralentisse. Au niveau de l’Union européenne, les taux de croissance de la PTF varient entre états membres, de même que la contribution de l’efficience technique et du progrès technologique. Dans les pays de l’OCDE, la productivité du travail a augmenté plus rapidement que celle de la terre car la main d’oeuvre agricole a diminué plus vite que les superficies agricoles. Au niveau mondial, le taux de croissance des rendements des grandes cultures s’est réduit au cours des quinze dernières années comparativement aux périodes précédentes, mais à un rythme différent selon le produit. Les informations sur la compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire fondées sur des mesures du commerce ou des coûts sont relativement rares.

  • Les dépenses en recherche-développement (R-D) sont fréquemment utilisées comme indicateur des efforts dans ce domaine. Ce chapitre décrit les tendances des dépenses publiques et privées de R-D agricole, à l’aide des bases de données de l’OCDE et de la base ASTI. La plupart des dépenses de R-D agricole sont le fait du secteur public, mais la part des dépenses du secteur privé augmente dans certains pays de l’OCDE. Les dépenses publiques de R-D en pourcentage du PIB agricole vont de moins de 0.3 % à plus de 4 % selon le pays de l’OCDE. Ce pourcentage est également très varié dans les pays en développement.

  • Un certain nombre d’études sur la productivité et la compétitivité agricoles ont tenté d’identifier leurs principaux déterminants. Ce chapitre examine les résultats de ces études en terme d’incidence de la taille de l’exploitation, l’intensité des facteurs, la spécialisation, le capital humain, la demande des consommateurs, l’environnement naturel, les investissements en infrastructures générales, les réglementations et les politiques agricoles. L’incidence de la R-D sur la croissance de la productivité est examinée à partir de l’analyse contenue dans le document de travail de l’OCDE sur l’agriculture no 31 qui porte sur l’incidence des investissements en R-D sur la croissance de la productivité dans le secteur agricole. Les questions d’estimation sont tout d’abord discutées, et l’importance de bien spécifier les décalages entre les investissements et leurs effets positifs observés est soulignée. Selon une méta-analyse de plus de 1 000 estimations des rendements de la R-D agricole présentée dans ce document de travail, le taux de retour semble assez important et se situe entre 20 et 80 % par an dans la plupart des cas.

  • Ce chapitre indique les domaines dans lesquels davantage de données et de travaux seraient nécessaires pour mieux comprendre la croissance de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire, et le rôle qu’y joue la R-D. Il y est suggéré qu’une approche en termes de « système d’innovation » permettrait de mieux comprendre comment l’innovation se traduit en hausse de productivité.