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  • Cet examen du système de santé suisse a été réalisé conjointement par le Secrétariat de l’OCDE et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à la demande de l’Office fédéral de la santé publique suisse. Il fait suite aux examens des systèmes de santé de la Corée (2003), du Mexique (2005), de la Finlande (2005) et de la Turquie (2008, en coopération avec la Banque mondiale) et actualise le premier examen du système de santé suisse, publié en 2006.

  • Cette étude consacrée au système de santé suisse actualise les données et les analyses présentées dans la précédente étude, Examens de l’OCDE des systèmes de santé : Suisse, publiée par l’OCDE et l’OMS en 2006. En outre, elle examine trois problématiques centrales pour les autorités suisses, à savoir l’assurance maladie, les personnels de santé et la gouvernance du système de santé. Cette étude s’attache à analyser les aspects clés du système de santé suisse en vue de dégager des priorités pour les réformes et d’apporter aux autres pays des éléments susceptibles de nourrir leur propre réflexion.

  • La population en Suisse vit plus longtemps que pratiquement partout ailleurs dans le monde, grâce à un niveau élevé de développement économique et à un système de santé réactif. Les résidents suisses bénéficient de la proximité des services de santé, d’un vaste choix de prestataires et d’assureurs et d’une large couverture des services médicaux et pharmaceutiques. Le système de santé suisse est parmi les meilleurs de la zone de l’OCDE. Mais cette excellence a un prix puisque la Suisse a consacré 11.4 % de son PIB à la santé en 2009, ce qui est nettement plus que la moyenne pour la zone de l’OCDE qui ressort à 9.5 % du PIB.

  • Ce chapitre décrit les principales caractéristiques du système de santé suisse. La Suisse, faiblement peuplée et dotée d’une population vieillissante, fait partie des pays de l’OCDE qui obtiennent les meilleurs résultats en termes de santé, bien que cela lui coûte plus cher qu’à la plupart des autres pays. Le secteur de la santé représente un pan important de l’économie suisse. La particularité du système de santé suisse tient à son assurance maladie obligatoire, fournie par des assureurs selon des termes prévus par la loi. L’assurance maladie obligatoire couvre tout l’éventail des besoins en soins de santé de base des citoyens suisses, des soins ambulatoires aux soins hospitaliers. Les cantons jouent un rôle important dans le financement, l’organisation et la prestation des services de soins de santé.

  • Ce chapitre examine le système d’assurance maladie de la Suisse. La section 2.1 présente les grandes évolutions du marché de l’assurance maladie de la Suisse, y compris le rôle de l’assurance maladie complémentaire privée. La section 2.2 étudie les problèmes d’équité en matière de financement de la santé et la charge financière supportée par les ménages, en évaluant les différentiels de prime, le mécanisme d’aide à la réduction des primes et le montant des dépenses restant à la charge des patients. La section 2.3 analyse l’intensité de la concurrence sur le marché de l’assurance maladie, en s’intéressant plus particulièrement au mécanisme de compensation des risques et aux plans de « managed care ». Enfin, la section 2.4 fait le point sur le programme de réformes et examine les propositions relatives à la surveillance du marché de l’assurance et au développement des réseaux de soins intégrés.

  • Ce chapitre est consacré à la question des personnels de santé en Suisse. La section 3.1 dresse un panorama global de la répartition et de l’évolution des professionnels de santé et fait le point sur les pénuries de main-d’oeuvre anticipées dans ce secteur. La section 3.2 examine les grandes tendances à l’oeuvre dans la population des professionnels de santé, notamment le vieillissement et la féminisation du corps médical, mais aussi les attentes nouvelles des jeunes médecins en matière d’équilibre vie privée/travail. La section 3.3 donne un rapide aperçu des réformes récemment entreprises dans le domaine de la formation et de leurs implications. Elle pose également la question de savoir si la Suisse forme suffisamment de professionnels de santé. La section 3.4 est consacrée aux migrations internationales de travailleurs de santé, et la section 3.5 aux politiques visant à assurer une meilleure utilisation des personnels de santé existants. Enfin, la section 3.6 évoque les défis spécifiques posés par la problématique des personnels de santé en Suisse.

  • Ce chapitre examine les progrès accomplis récemment en matière de santé publique et de prévention, de qualité des soins, de financement des hôpitaux et de produits pharmaceutiques. En dépit des résultats encourageants de ces dernières années, la santé publique et la promotion de la santé en Suisse restent largement non coordonnées et varient selon les politiques et les capacités des cantons. Alors que le débat concernant une nouvelle loi sur la prévention se poursuit, les progrès sont lents en ce qui concerne la promotion de politiques de santé préventives d’un bon rapport coût-efficacité ou l’élargissement du champ d’application de mesures préventives qui ont montré leur utilité – comme les mesures de dépistage du cancer du sein. De même, si les efforts récemment déployés pour élargir la collecte de données sur la qualité des soins sont judicieux, il demeure nécessaire de procéder à la collecte de façon cohérente au niveau national pour déterminer si la population suisse bénéficie vraiment des meilleures pratiques en matière de soins. L’adoption par la Suisse d’un système de financement par cas pour les services dispensés aux patients hospitalisés est une avancée qui devrait contribuer à accroître l’efficience. La mesure dans laquelle cela sera effectivement le cas dépendra largement des modalités de mise en application de ces réformes par les différents cantons. Les politiques pharmaceutiques ont permis d’obtenir des résultats, mais il pourrait être fait davantage pour optimiser les dépenses de santé.

  • Ce chapitre décrit la gouvernance du système de santé suisse et le processus de réforme. En Suisse, la gouvernance repose sur des approches décentralisées et la recherche d’un consensus. Cela peut souvent limiter la capacité politique à réformer, mais cela offre aussi la possibilité de mettre en place des mesures innovantes au niveau municipal ou cantonal et de partager les connaissances et les meilleures pratiques. Dans ce contexte, l’amélioration de la gouvernance dépendra de la capacité des autorités suisses et des autres acteurs concernés à élaborer et mettre en oeuvre une vision stratégique pour le futur du système de santé suisse. Les débats en cours sur le projet de loi sur la prévention et sur le projet de stratégie nationale de santé publique sont d’importantes initiatives allant dans ce sens. L’amélioration de la gouvernance nécessitera également de développer des systèmes d’information nationaux et de produire des données de meilleure qualité pour éclairer l’action publique.