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  • Commerce international, migrations et finance globalisée constituent les ingrédients d’un cocktail nommé mondialisation, dont la recette n’est pas maîtrisée et dont le goût peut sembler amer si l’on n’y prend garde.

  • La mondialisation économique est un processus très controversé,? et la récente crise économique mondiale en a accentué les? critiques. Mais le débat est vif depuis au moins deux décennies? entre les pro et les anti, devenus alter mondialistes.? La vie quotidienne d’une grande partie des habitants de la planète? est intimement liée à la mondialisation, avec ses aspects? bénéfiques parfois considérables, et ses inconvénients parfois? dramatiques. Il importe de retracer son histoire et de décrire ses? diverses formes pour mieux aborder les principaux défis que pose? ce phénomène complexe.

  • La mondialisation économique au sens large est presque aussi? ancienne que les échanges commerciaux. Elle résulte de? la combinaison entre le dynamisme des commerçants à la? recherche de marchés au-delà de leur pays d’origine, les progrès? des techniques de transport et de communication, et la volonté? du pouvoir politique, à certaines périodes de l’Histoire, de? favoriser le commerce avec l’étranger. Cette combinaison a? considérablement varié à travers les siècles.

  • Malgré les rivalités entre blocs idéologiques, l’après-guerre? connaît une reprise spectaculaire du commerce international.? Côté occidental, la libéralisation des échanges s’organise dans un? cadre multilatéral renforcé qui, combiné aux progrès des modes? de transport et de communication, instaure un écosystème? favorable à l’interconnexion croissante des économies. Cet? écosystème permet aux entreprises de développer leurs activités? au-delà des frontières. Les multinationales contribuent à? façonner le visage de la mondialisation de manière décisive.

  • Avec l’ouverture des pays du bloc communiste à l’économie de? marché et la révolution des nouvelles technologies de? l’information et de la communication, les années 90 voient? une intégration sans précédent des économies de la planète.? Pour les biens et les capitaux, la mondialisation devient massive,? à quelques nuances près. La mondialisation des services et? des travailleurs, beaucoup plus limitée, s’accentue néanmoins? dans certains domaines.

  • La mondialisation a d’abord favorisé le développement des pays? industrialisés, puis celui des pays émergents depuis une vingtaine? d’années. Si certains pays en développement se positionnent dans? le sillage des émergents, d’autres pays restent en marge, voire? sont fragilisés par leur ouverture aux marchés internationaux.? La grande pauvreté mondiale a reculé, mais elle reste très? profonde dans certaines régions. Dans de nombreux pays,? les inégalités se sont creusées. La mondialisation ne peut être? favorable au développement que si certaines conditions politiques? sont réunies.

  • Si la concurrence des pays à bas coût de main-d’œuvre a? certaines conséquences négatives sur l’emploi dans les pays de? l’OCDE, le lien entre mondialisation et pertes d’emploi est moins? évident qu’il n’y paraît. D’autre part, sauf en période de chocs? économiques tels que la récession que nous venons de connaître,? la mondialisation semble au total créer plus d’emplois qu’elle n’en? détruit. De même, au total, l’accroissement des inégalités de? salaires constaté au cours des 20 dernières années semble? davantage lié aux technologies et aux législations mises en œuvre? qu’à la mondialisation. Reste que celle-ci accroît indéniablement la? précarité de certains emplois. Le défi est d’aider au mieux? les perdants de la mondialisation à rester dans la course et? à saisir les nouvelles opportunités qu’offre l’ouverture des? frontières aux échanges.

  • La mondialisation a contribué à accentuer les dommages? environnementaux majeurs que nous connaissons aujourd’hui.? Cette responsabilité est avant tout indirecte. Certaines mesures? politiques nationales, régionales et internationales, ont permis? d’atténuer les effets néfastes de la mondialisation sur? l’environnement. Certaines solutions peuvent aussi provenir des? mécanismes de la mondialisation elle-même. Les régulations et? les incitations politiques n’en restent pas moins fondamentales.? Elles sont encore très insuffisantes face à l’ampleur et à? l’urgence des défis à relever.

  • La crise financière de 2007/08 a touché simultanément de? nombreux pays et a conduit à une crise économique mondiale? d’une ampleur inédite depuis la Grande Dépression. Son? déclencheur a été une prolifération de produits financiers? associés à des crédits immobiliers risqués. La crise a mis? profondément en question la mondialisation financière. Celle-ci? a dans une certaine mesure amplifié les risques liés aux activités? des banques et des marchés financiers, et elle s’est en outre? accompagnée de déséquilibres financiers majeurs entre grandes? puissances économiques. La question des règles à appliquer? à l’activité financière mondiale est cruciale pour canaliser? les risques liés à la mondialisation.