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  • Ce rapport fait partie d’une série d’Études de l’OCDE sur la croissance verte. Le rapport de synthèse de l’OCDE intitulé Vers une croissance verte a été rendu public à l’occasion de la réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres, les 25 et 26 mai 2011. Élaboré par Wilfrid Legg, avec le concours de Hsin Huang, il a bénéficié de la contribution de Carl-Christian Schmidt. D’autres collègues du Secrétariat de l’OCDE ont aussi commenté utilement les versions antérieures.

  • Le présent rapport donne les grandes lignes d’une stratégie de croissance verte dans le secteur alimentaire et agricole. Il entre dans la Stratégie de l’OCDE pour une croissance verte, qui vise à définir une trajectoire de développement économique compatible avec la protection de l’environnement à long terme, consistant à utiliser les ressources naturelles dans la limite de leur capacité de charge, tout en assurant un niveau de vie acceptable et en faisant reculer la pauvreté dans tous les pays. La croissance verte s’avère indispensable car les contraintes environnementales et les préoccupations sociales ne sont pas pleinement prises en compte dans un scénario de politiques inchangées.

  • La croissance verte nécessite d’assurer, dans les décennies à venir, des approvisionnements suffisants pour nourrir une population mondiale en augmentation et de plus en plus prospère, tout en réduisant les pressions environnementales.

  • Face aux défis posés par la sollicitation accrue des ressources naturelles et le changement climatique, un modèle de croissance reposant sur un scénario de politiques inchangées ne constitue pas une solution viable. La notion de croissance verte accorde une grande importance à la complémentarité des volets économique, social et environnemental du développement durable.

  • Les défis auxquels est confrontée l’agriculture sont complexes. L’insécurité alimentaire, le changement climatique, les disponibilités en eau, et la perte de biodiversité et des services écosystémiques qui lui sont associés constituent autant de problèmes planétaires auxquels il faut s’attaquer simultanément. L'innovation dans le secteur alimentaire et agricole est essentielle pour relever ces défis. L’amélioration de la productivité doit concilier le souci immédiat de nourrir la population mondiale et des considérations plus lointaines de viabilité écologique.

  • Un des principaux enjeux de l’action publique est de trouver des moyens efficaces par rapport aux coûts de comptabiliser les externalités environnementales qui n’entrent pas en ligne de compte dans les décisions des producteurs et des consommateurs. Cela suppose de réformer les politiques existantes, de faire appliquer le principe pollueur-payeur, et de trouver des moyens d’inciter les producteurs à fournir des services environnementaux, tout en augmentant la production alimentaire.

  • Une stratégie de croissance verte nécessite l'emploi d'outils de mesure capables d'aider les décideurs à évaluer l’efficacité et l'efficience de leurs politiques, ainsi que les progrès de l’économie de leur pays sur la voie de l’écologisation. Il est nécessaire d’identifier dans cette optique des objectifs d’action mesurables concernant la production et la consommation alimentaires, l’efficience économique, l’utilisation des ressources, l’impact environnemental, et le bien-être social. Il est indispensable d’élaborer pour le secteur de l’alimentation et de l’agriculture des indicateurs qui, globalement, permettent de suivre les progrès accomplis sur la voie d’une croissance verte.

  • Une stratégie de croissance verte visant l’alimentation et l’agriculture appelle des actions bien ciblées, coordonnées et cohérentes pour relever les défis économiques, environnementaux et sociaux des décennies à venir. Pour ce faire, il convient de concevoir un large éventail de mesures, tant sectorielles que macroéconomiques. Les mesures prises pour promouvoir la croissance verte ne doivent pas uniquement compléter les priorités existantes, elles doivent aussi viser à les modifier lorsque cela est nécessaire, en tirant si possible parti des interactions profitables (solutions doublement gagnantes).

  • Le secteur de l’alimentation et de l’agriculture a un rôle crucial à jouer dans la croissance verte, car il est le principal utilisateur de ressources telles que les terres, l’eau et le milieu marin, sans oublier ses liens étroits avec la biodiversité. S’il peut nuire à l’environnement, il apporte par ailleurs des services écosystémiques appréciables. Or ce secteur ne représente généralement qu’une faible part de l’emploi et du PIB dans la plupart des pays de l’OCDE, bien que cette part soit bien plus grande dans beaucoup de pays en développement.