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  • Cette étude sur la transition des systèmes nucléaires à neutrons thermiques aux systèmes à neutrons rapides a été conduite sous l’égide du Comité pour les études techniques et économiques et le cycle du combustible (NDC). Elle a bénéficié des travaux antérieurs et en cours du Comité des sciences nucléaires (CSN) sur les aspects scientifiques et techniques des scénarios de transition. Ses principaux objectifs étaient de fournir un aperçu des questions stratégiques et politiques soulevées par la transition et de tirer des enseignements, des conclusions et des recommandations à l’attention des décideurs sur les enjeux et les défis liés à l’introduction de systèmes à neutrons rapides dans un parc de réacteurs à neutrons thermiques.

  • Au tout début du développement de l’électronucléaire, les réacteurs à neutrons rapides (RNR) semblaient prometteurs car ils peuvent recycler et produire plus de matières fissiles qu’ils n’en consomment, ce qui les rend, sur ce plan, plus performants que les réacteurs à neutrons thermiques. Cependant, pour diverses raisons techniques, économiques et stratégiques, ils ont perdu une grande partie de leur attrait, leur développement industriel s’est ralenti et seules quelques tranches de ce type sont aujourd’hui en service.

  • Ce chapitre décrit le contexte général dans lequel s’inscriront la conception et la mise en oeuvre des scénarios de transition. La première section permet d’évaluer la pertinence des scénarios de transition en fonction des perspectives de l’offre mondiale d’énergie. La deuxième section propose un bref aperçu des progrès des technologies des réacteurs nucléaires et du cycle du combustible auxquels on devrait assister au cours des prochaines décennies, qui fait apparaître les types de systèmes nucléaires qui pourraient être déployés pendant la période de transition des réacteurs thermiques aux réacteurs rapides. 

  • D’après les scénarios présentés au chapitre 2, l’énergie nucléaire devrait continuer d’occuper une place importante dans le bouquet énergétique mondial au 21e siècle. La croissance de la demande dans les pays en développement, les préoccupations concernant la sécurité d’approvisionnement dans les pays de l’OCDE, enfin et surtout la prise de conscience qu’il est impératif de réduire le risque de changement climatique à l’échelle planétaire devraient fortement inciter les décideurs à considérer l’option nucléaire.

  • Lorsqu’ils évaluent les différentes voies de développement à long terme de l’énergie nucléaire, les décideurs doivent tenir compte des besoins en ressources humaines, matières premières, services, R-D et installations industrielles associés à chaque option considérée. La transition des réacteurs thermiques aux réacteurs rapides pose des problèmes de stratégie qui doivent être identifiées dès le début de la conception des scénarios. Ces problèmes doivent être analysés à toutes les étapes de la période de transition et lorsque le développement du parc de réacteurs et d’installations du cycle atteint l’objectif politique visé. Le présent chapitre passe en revue les points essentiels qui nécessitent une réflexion puis conclut sur les meilleures approches pour décider de s’engager ou non sur la voie de la transition et, si oui, de s’y engager avec succès. Il donne également un bref aperçu des initiatives internationales entreprises dans le domaine, en insistant sur leur capacité de faciliter la mise en oeuvre des scénarios de transition. 

  • Le présent chapitre fait la synthèse des principales conclusions de plusieurs études de scénarios illustratifs. Il rappelle les objectifs de chaque étude, les résultats qui en étaient attendus et les enseignements qui en ont été tirés concernant les approches et problèmes stratégiques. 

  • L’énergie nucléaire, qui produit une proportion notable (environ 15 %) de l’électricité actuellement consommée dans le monde, est appelée à rester une source d’énergie importante pendant plusieurs décennies, que les pays décident individuellement d’interrompre ou d’intensifier leur programme nucléaire. Le parc de réacteurs aujourd’hui en service est fiable et globalement très performant, sûr et économique. La plupart des centrales construites dans les années 80 et 90 devraient pouvoir être exploitées pendant plus de 50 ans. Parallèlement, de nouveaux réacteurs et cycles du combustible avancés – réacteurs à neutrons rapides et cycles fermés, le plus souvent – sont mis au point afin d'améliorer la sûreté, la compétitivité économique, la durabilité, la résistance à la prolifération et la protection physique des futurs systèmes nucléaires.