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Le présent rapport ne traite pas des conséquences de la mondialisation sur l’emploi, mais il examine un aspect particulier de la mondialisation que sont les délocalisations. Dans le premier chapitre du document, celles-ci sont définies comme le déplacement total ou partiel d’une activité industrielle (manufacturière ou de services) à l’étranger, soit auprès d’une filiale existante ou nouvelle, soit à travers une sous-traitance auprès de firmes non affiliées. La partie de l’activité délocalisée qui auparavant était destinée au marché intérieur est ensuite importée.
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L’impact des délocalisations sur le marché du travail est devenu l’un des thèmes majeurs qui préoccupent les décideurs politiques et l’opinion publique. Le phénomène des délocalisations en tant que tel n’est pas vraiment nouveau, mais s’il suscite autant de débats et d’inquiétudes actuellement, c’est essentiellement pour trois raisons.
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Ce chapitre définit les délocalisations de manière précise et décrit les différentes manières dont une activité industrielle -- manufacturière ou de services -- peut être déplacée à l’étranger. Pour un groupe d’entreprises donné, on distingue deux principaux types de délocalisation : i) un transfert d’activités à l’étranger à travers les filiales appartenant au même groupe ; ii) un transfert à l’étranger à travers la sous-traitance internationale auprès d’entreprises non affiliées. Dans les deux cas, la partie des activités délocalisées qui était auparavant destinée à satisfaire la demande intérieure est ensuite importée.
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Ce chapitre examine les principales variables qui déterminent comment les délocalisations affectent l’emploi sur le marché intérieur, en distinguant les effets à court et à moyen terme. Tandis que les effets des délocalisations à court terme sont souvent négatifs, ils peuvent être positifs après un certain temps – tout dépend des interactions entre la production et les flux d’échanges internationaux et d’investissements directs. Ce chapitre présente brièvement les principales motivations qui conduisent à une délocalisation, ainsi que les derniers développements du débat théorique qui se refère aux liens entre échanges, délocalisations et emploi.
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Ce chapitre analyse les difficultés que pose la quantification de l’impact des délocalisations sur l'emploi, et les raisons pour lesquelles il n’y a pas de mesures directes. Il présente de nombreux indicateurs susceptibles d’être utilisés pour mesurer de manière indirecte l’impact sur l'emploi, ainsi que les approches alternatives utilisées par le passé et leurs principales limites.
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Ce chapitre présente certains résultats préliminaires concernant les effets des délocalisations sur l’emploi pour un nombre limité des pays de l’OCDE, et plus particulièrement pour les États-Unis et la France. Les résultats s’appuient sur des données par secteur industriel et présentent l’évolution des activités externalisées à l’étranger, la partie importée des activités externalisées et les variations observées sur l’emploi. L’impact de l’externalisation à l’étranger sur l’emploi est mesuré à la fois pour l’industrie manufacturière et pour les services, et les effets positifs des délocalisations sur les économies nationales sont également examinés.
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Ce chapitre montre quelle est l’attitude qu’adoptent les pays de l’OCDE par rapport au phénomène des délocalisations, que ce soit à travers des réglementations existantes (ou nouvelles) ou d’autres mesures politiques. Certaines pistes à prendre en considération qui pourraient faciliter l’ajustement aux délocalisations sont présentées à la fin du chapitre.
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L’analyse précédente a mis en évidence la complexité du phénomène des délocalisations et les difficultés à mesurer leur impact sur l’emploi. A cet égard, pour évaluer les effets positifs et négatifs des délocalisations sur l’emploi, on pourrait distinguer trois difficultés. La première concerne l’absence d’enquêtes officielles et régulières dans la plupart des pays de l’OCDE. Les données nécessaires pour ces évaluations ne pourraient pas être empruntées à d’autres données existantes, soit parce qu’il s’agit de données confidentielles et donc non accessibles, soit parce que les données ne sont pas collectées par un grand nombre de pays (ex : échanges intra-firme). Même lorsque l’on peut avoir accès à des données confidentielles par firme ou par établissement, il est très difficile d’évaluer les effets indirects sur l’emploi de la part des firmes qui délocalisent par rapport à leurs concurrentes qui ne délocalisent pas, ainsi que sur leurs propres sous-traitants.
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