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Un atlas du Sahara-Sahel

Géographie, économie et insécurité

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Le Sahara-Sahel traverse des épisodes récurrents d’instabilité, cependant les crises libyenne et malienne récentes intensifient le degré de violence. Elles restructurent les dynamiques géopolitiques et géographiques. Transfrontalières voire régionales, ces crises contemporaines nécessitent de nouvelles réponses institutionnelles. Comment les pays partageant cet espace – Algérie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Tchad et Tunisie - peuvent-ils, ensemble et en relation avec des états tels que le Nigéria, le stabiliser et le développer ?

Depuis toujours, le Sahara joue un rôle d’intermédiaire entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Avant l’époque romaine, des routes le traversaient déjà, à l’origine militaires. Les échanges commerciaux et humains sont intenses et fondés sur des réseaux sociaux auxquels se greffent désormais les trafics. La compréhension de leur structuration, de la mobilité géographique et organisationnelle des groupes criminels et des circulations migratoires représente un défi stratégique. Cet ouvrage espère relever ce défi et nourrir les stratégies pour le Sahel de l’Union européenne, des Nations Unies, de l’Union africaine ou encore de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) en vue d’une paix durable.

Cet Atlas s’appuie sur une analyse cartographiée et régionale des enjeux de sécurité et de développement pour ouvrir des pistes objectives au nécessaire dialogue entre organisations régionales et internationales, États, chercheurs et acteurs locaux.

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Nomadismes et mobilités au Sahara-Sahel

Sahel and West Africa Club

À beaucoup d’égards, le contexte géopolitique actuel est semblable à celui du début des années 60 lors des indépendances des États saharosahéliens : porosité des frontières, instabilité et « terrorismes », rébellions touareg et revendications indépendantistes, investissements dans l’extraction des ressources. Cependant, les nomades sont en proportion beaucoup moins nombreux. L’urbanisation a explosé et l’agriculture irriguée s’est perfectionnée. Les acteurs du commerce se sont diversifiés et les sécheresses sont récurrentes (Bisson, 2003). La vie sociale et culturelle des groupes nomades s’est transformée. Elle est désormais confrontée à la scolarisation, à l’économie monétaire, au salariat, à l’industrie et à la ville. Le nomadisme pastoral « traditionnel » est devenu résiduel. Il ne fait plus vivre des tribus et des régions entières. Son économie s’est affaiblie avec le déclin de son rôle commercial et la disparition progressive des rapports de domination ou de complémentarité avec les agriculteurs (Bonte, 2004). Les causes de cette fragilisation sont multiples : aussi bien écologiques (désertification, sécheresses, dégradation de la qualité et de la diversité des plantes appréciées par les troupeaux) qu’économiques et politiques – marginalisation progressive au sein des États (Salzmann et Galaty, 1990). Ce constat doit cependant être nuancé. Le nomadisme prend désormais de nouvelles formes, incluant une sédentarisation relative et limitée et une diversification des moyens d’existence. Habiter dans un village, être propriétaire d’un jardin ou faire du commerce n’est pas incompatible avec de nouvelles logiques pastorales et de formes de mobilité ; autant de phénomènes qui échappent aux statistiques.

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