À l’instar des autres types d’investissement, les dépenses de R‑D et d’innovation suivent l’évolution du cycle économique – elles sont positivement liées au niveau d’activité d’une économie. La R‑D financée par le secteur des entreprises est particulièrement sensible à la conjoncture et témoigne de l’évolution des contraintes de financement et de la demande globale. L’effondrement record du PIB et de la R‑D des entreprises en 2008-09, a été partiellement compensé par l’augmentation de la R‑D financée par l’État. À partir de 2010, la R‑D des entreprises s’est rétablie, alors même que le financement public de la R‑D a décliné, en raison des politiques d’assainissement budgétaire. Depuis 1985, les composantes de la R‑D ont évolué différemment. Dans tous les secteurs, la recherche appliquée et le développement expérimental ont plus que doublé en termes réels, et représentent la majorité des dépenses de R‑D (respectivement 21 % et 62 % des DIRD en 2013, mais encore davantage en Chine, à 11 % et 85 %). La recherche fondamentale (17 %) a presque quadruplé au cours de cette période, sous l’effet de la croissance soutenue de la R‑D dans l’enseignement supérieur. Derrière ces tendances générales, on retrouve des profils par secteur différents, qui semblent indiquer une spécialisation sectorielle croissante des types d’activités de R‑D menées. Ce tableau pourrait laisser entendre que la recherche fondamentale s’éloigne de plus en plus du développement de nouveaux produits et processus.