L’étude de cas présentée ici examine les conséquences d’importantes réformes de décentralisation du système éducatif suédois qui ont eu lieu au début des années 1990. La transition soudaine d’un système éducatif traditionnellement centralisé vers un système décentralisé a forcé les municipalités à assumer rapidement des responsabilités nouvelles pour elles. Des difficultés ont été remarquées tôt dans la transition, et ont plus tard été confirmées par des études internationales, en particulier PISA, qui ont révélé des performances scolaires en baisse, et un élargissement du fossé entre les meilleurs et les moins bons élèves. Parmi les facteurs clé de cette évolution : la décentralisation a eu lieu sans un support adéquat de la part des autorités centrales, les municipalités (en particulier celles de petite taille) ne disposaient pas localement des capacités nécessaires pour assumer leurs nouvelles responsabilités, ce qui a abouti à un manque d’alignement entre les responsabilités officielles et les capacités effectives des différents acteurs. Le gouvernement central, dirigeant le système éducatif avec distance, a peu d’outils à sa disposition pour inciter les municipalités à atteindre les objectifs nationaux. Au niveau municipal, les ressources financières sont souvent allouées en fonction des traditions, et des débats politiques locaux, plutôt qu’en accord avec les besoins réels. Cela est en partie dû au mauvais usage par les décideurs locaux des données disponibles ainsi que des connaissances des experts. L’étude de cas suggère un ensemble de pistes d’amélioration.