Dans ce document de travail, Earl et Timperley mettent en avant l’argument que la pensée évaluative est un élément indispensable à une innovation réussie, et qu’il ne s’agit pas seulement de méthodes de mesure et de quantification. Combiner évaluation avec innovation exige de la discipline dans l’innovation et de la souplesse dans l’évaluation. Les bases de connaissances pour l’innovation comme pour l’évaluation ont vu une évolution importante ces dernières années, permettant le développement de synergies entre ces deux domaines ; les différentes parties prenantes peuvent apporter la pensée évaluative à l’innovation, en tirant parti de ces synergies. La pensée évaluative contribue aux nouveautés en matière d’apprentissage en fournissant des preuves pour documenter, recenser et mesurer le progrès, les succès, les échecs et les obstacles dans l’innovation en cours. Il s’agit de réfléchir aux preuves qui seraient utiles au cours des activités de l’innovation, et donc d’établir un champ d’objectifs et de cibles propices à déterminer le progrès de ces activités, acquérir des connaissances et développer des usages pratiques des nouvelles informations tout au long de la trajectoire de l’innovation. La génération d’hypothèses en cycle continu, le recueil de preuves, et la réflexion sur le progrès permettent aux parties prenantes (par exemple, les leaders de l’innovation, les responsables politiques, les bailleurs de fonds, et les personnes prenant part à l’innovation) d’essayer, d’expérimenter, de faire des erreurs et de considérer où sont ces erreurs, ce qui s’est bien passé ou ce qui a mal tourné, grâce à un bilan nouveau et indépendant du déroulement et des effets de l’innovation. Ce document décrit les enjeux et les approches de chacune des phases du cycle. Il conclut en indiquant les synergies qu’il reste à accomplir, ouvrant le champ à la pensée évaluative, ainsi que des tensions éventuelles à traiter.