Alors que la littérature économique portant sur l’impact de l’immigration sur les marchés du travail est largement développée, il existe un déficit notable concernant l’impact de l’émigration sur le pays d’origine. A partir de la littérature mesurant l’impact de l’immigration, cet article vise à combler ce déficit en étudiant si la période d’émigration, à la fois courte mais intense, entre le Honduras et les États-Unis de 2001 à 2007 a entraîné une augmentation des salaires au Honduras. Il exploite notamment la variation d’offre de travail par groupe de compétences sur le marché du travail pour les années suivant l’ouragan Mitch. Fondées sur des données transversales individuelles et une approche reposant sur des variables instrumentales, les estimations montrent qu’une augmentation de 10% de l’émigration provenant du Honduras accroit les salaires honduriens de près de 10%, une augmentation supérieure à des résultats antérieurs pour d’autres pays – mais qui diminue au cours du temps. Les implications en termes de redistributions au niveau du genre, des ménages ruraux/urbains et des travailleurs privés sont aussi développées.